Que penser de cette analyse repérée et tweetée par Bruno Guglielminetti et reprise aujourd’hui par Mario Roy dans un blogue de La Presse ?
Il s’agit d’une analyse de plus de 700 000 messages échangés sur les médias sociaux effectuée avec des applications d’analyse statistique et sémantique (Radian6, Cirilab, Tweettronics).
Passons sur le ton employé et le choix des termes qui participent à l’émotivité de l’évènement et diluent la neutralité de l’analyse. Passons également sur le fait que l’analyse purement sémantique peut introduire un biais (choix des termes, statistiques de popularité) et que le mélange de l’anglais et du français peut créer des enjeux de signification (marge d’erreur de 12%).
Certains éléments de cette analyse se rapprochent plutôt d’une interprétation large des informations recueillies.
Présumés étudiants, levez-vous !
Cette étude porte-t-elle uniquement sur les conversations des étudiants ? Si oui, comment leurs messages ont-ils été isolés dans le lot des conversations ? Comment les carrés rouges, verts et blancs ont-ils été identifiés ? Et ceux dont la position n’est pas tranchée (il y en a) ?
Mais que fait la police ?
Le service de police est ici, un sujet; sa position d’acteur au centre des conversations est absente.
Qui est un journaliste ?
Des blogueurs et personnalités sont inclus dans la catégorie journalistes (@danyturcotte, @michelleblanc); ces derniers sont des commentateurs; il est tout naturel qu’ils expriment leurs opinions.
Le Devoir a pris soin de mettre entre guillemets le message affiché sur une bannière durant une manifestation. Attention également aux citations de personnalités politiques et aux extraits d’articles de journaux.
Différence culturelle
« Student associations : no social network strategy ». « Individualists – No organizational expertise or will. »
Comment en est-on arrivé à cette conclusion ? Par comparaison avec des stratégies de communication sur des médias traditionnels ? Au contraire, le mouvement étudiant donne une leçon aux experts marketing. C’est Forbes qui l’affirme.
Humains, après tout
De nombreuses technologies d’analyse existent sur le marché et chacune a ses forces et faiblesses. C’est cependant la rigueur de la démarche des spécialistes qui effectuent l’analyse et l’interprétation des données qui soulève le doute sur les résultats d’une analyse.