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Nos contenus culturels sont absents du web des données

Ne pas être préoccupé de la présence et de la visibilité des contenus des industries culturelles et créatives sur le web, c’est, pour une institution: attendre d’être obsolète ou, pour une entreprise:  être bientôt ou déjà mise hors jeu par les grands intermédiaires technologiques.

Googlelisation des contenus culturels: captation de l'attention et des données des interactions. Tweet partagé lors du Congrès des milieux documentaires du Québec, 19 novembre 2015.
Googlelisation des contenus culturels: captation de l’attention et des données des interactions. Tweet partagé lors du Congrès des milieux documentaires du Québec, 19 novembre 2015.

 

Mais dans tous les cas de figure, c’est être les grandes perdantes de la guerre que se livrent les grandes plateformes pour occuper nos écrans et promouvoir les contenus qu’elles ont sélectionnés en fonction de leur stratégie. Cette stratégie repose fondamentalement le transfert de la création de valeur du produit à la plateforme. Dans ce modèle, ce sont les règles d’affaires ,et non les produits qui s’adaptent selon les besoins des marchés.  Ces règles d’affaires sont les algorithmes qui  traitent les métadonnées des catalogues, ainsi que les données générées par les interactions avec les consommateurs.

Dans un billet publié la semaine dernière,sur la découvrabilité des contenus culturels, j’ai dénoncé sur la faible exploitation des catalogues, répertoires et archives de contenus et sur la perpétuation des silos de données qui font que nos produits culturels n’ont pas de masse critique, et donc d’existence, dans le web des données.

Parler de découvrabilité sans s’interroger sur les conditions requises pour provoquer la rencontre de l’offre et la demande ou pour favoriser la fortuité du croisement entre une attention disponible et une offre, c’est chercher une médication sans avoir établi de diagnostic médical.

Bien sûr, la découvrabilité est un concept qui ne date pas d’hier. À tout le moins, dans le domaine des sciences de l’information, c’est un élément familier de l’économie du document. Et certainement, il y a différents parcours de découverte pour les contenus: critique, recommandation, promotion, en ligne et hors ligne.

Mais le parcours le plus rentable est celui qui permet de tracer les contenus, de suivre leur consommation, de collecter les données sur lesquelles reposent des décisions tactiques et stratégiques. Ce parcours est celui va de la mise en ligne du catalogue (ou pour les plus avancés, la mise à disposition des données du catalogue en mode public ou ouvert) à l’enrichissement des données d’usage par les consommateurs et, indirectement, par les partenaires.

C’est ce parcours que nos institutions culturelles , comme nos entreprises de la culture et du divertissement, ne perçoivent pas encore comme une condition essentielle de survie, mais surtout, d’autonomie et de contrôle sur le pétrole de l’économie numérique: la donnée.

Comme je le mentionnais, dans le blogue de Direction Informatique,  à propos du commerce électronique:

Le catalogue de produits demeure le maillon faible du commerce électronique au Québec. Pour trop d’entreprises, c’est encore une brochure ou, au mieux, une arborescence de site web. Mais pour les plateformes commerciales à succès, il s’agit plutôt d’un ensemble de données structurées s’adressant aux consommateurs afin de faciliter leurs décisions d’achat. Et pour celles qui sont entrées dans l’économie numérique, c’est aussi la composante d’un système d’information stratégique.

Pour avoir un aperçu de ce que pourrait être ce système d’information stratégique, en culture, il faut absolument lire le 3e cahier Innovation et prospective de la CNIL. Pendant ce temps, nos institutions de mémoire collective (bibliothèques, musées, archives) découvrent le web social et participatif et se demandent s’il faut ouvrir les contenus à la participation du public.

Alors, serons-nous uniquement les clients et utilisateurs des grandes plateformes ou deviendrons-nous les créateurs et bâtisseurs de cette économie numérique?

 

Découverabilité: nos contenus culturels sont-ils visibles?

Initialement publié dans le blogue de Direction informatique, le 20 novembre 2015.

Tout comme dans le commerce électronique, le catalogue est le maillon faible des industries culturelles et créatives au Québec. À lire l’invitation du Sommet sur la découvrabilité, il semble que nous n’ayons pas encore réalisé ce qui fait le succès des plateformes comme Amazon, Netflix, iTunes ou YouTube : une culture de la donnée qui favorise les rencontres entre l’offre et la demande.

Trop rares sont les entreprises qui, quel que soit leur secteur d’activité, exploitent leurs actifs informationnels sur le web ainsi que le font de nouveaux acteurs issus du numérique qui sont ou qui deviendront rapidement leurs plus féroces concurrents. À ceux-ci il faut ajouter les géants technologiques qui ont choisi le modèle de la plateforme, plutôt que celui du produit, et qui captent lors de chaque transaction, une valeur en micropaiement ou données.

Les fonds qui restent au fond des systèmes 

Pourtant, malgré les refontes de sites, les applications et les innovations technologiques, nos contenus culturels et créatifs sont pratiquement absents du web des données. Les répertoires, catalogues, fonds et archives ne sont accessibles aux humains et aux machines que par l’entremise d’un espace de recherche, souvent peu adapté aux besoins des utilisateurs. La diffusion des contenus dépend généralement de campagnes de promotion ponctuelles et plus ou moins bien ciblées dédiées aux nouveautés, laissant dans l’internet profond des actifs riches qui profiteraient bien de la longue traîne s’ils étaient visibles. Ceci expliquerait en partie le phénomène que décrit l’auteure Annie Bacon dans un récent billet intitulé « Une industrie de la nouveauté ».

L’industrie du livre se rapproche ainsi de l’industrie du cinéma dans laquelle les films n’ont plus que quelques fins de semaines pour convaincre les cinéplexes de les garder en salle. Un mauvais premier week-end et le film disparaîtra avant la fin du mois.

Combien de rendez-vous ratés avec le public et d’opportunités de développement de marché nos industries culturelles ont-elles raté sur le web? Combien de contenus n’ont pas rencontré leurs publics faute d’être visibles et découverts, par recommandation algorithmique ou par simple diffusion de métadonnées au bon endroit?

Le catalogue, actif stratégique?

Nous accusons un retard considérable en matière de diffusion et de distribution de contenu parce que nous ne maîtrisons pas les compétences nécessaires pour transformer nos catalogues et répertoires en données exploitables et interopérables. Si nous n’accordons pas la priorité à ces actifs stratégiques, nous risquons de nous confiner au rôle de fournisseurs et clients de l’économie numérique.  Cette économie est celle de la donnée, elle repose sur la diffusion des métadonnées, ces données qui fournissent une description détaillée d’un livre, d’une chanson, d’un film ou tout autre type de contenu. Ces métadonnées facilitent la recherche, favorisent la découverte et permettent aux entreprises d’enrichir leur connaissance du marché en les croisant avec les données résultant de l’interaction des utilisateurs.

La destination, c’est l’utilisateur

Il existe, bien sûr,  des programmes qui soutiennent le développement de sites internet et d’applications, ainsi que l’appropriation de nouveaux outils. Il s’agit cependant d’actions morcelées qui, en perpétuant les silos de données, obligent les consommateurs à multiplier leurs recherches ou limitent la découverte de nouvelles offres. Selon cette perspective, chaque site ou application est une destination. Dans une perspective numérique, l’utilisateur est au cœur du modèle par les requêtes qu’il adresse, directement, aux moteurs de recherche, ou indirectement, par ses actions et ses choix. L’utilisateur est devenu la destination.

Laisser le champ libre à Google et cie?

Être visible dans une économie numérique, c’est donc aller à la rencontre de son marché. Ne pas aller à la rencontre des consommateurs en mettant les contenus à leur portée, c’est laisser le champ libre à ceux qui ont compris comment, à partir du contenu intégral ou des métadonnées d’une oeuvre, on peut générer de l’information qui soit intelligible pour des lecteurs ou des applications. Voici pour preuve, cette observation partagée sur Twitter lors du Congrès des milieux documentaires du Québec qui avait lieu cette semaine, à Montréal :

McGill-GoogleScholar_tweet-cmd2015

La force des grandes plateformes technologiques repose sur la capacité d’agréger et de croiser des données de sources différentes, de les contextualiser à l’aide des données des utilisateurs et d’en faciliter le repérage et l’interprétation pour diverses applications.

Que faire pour entrer dans le web des données?

Il faut édicter une politique visant à encourager l’adoption,  par tous les acteurs des industries culturelles et créatives, d’un modèle de métadonnées harmonisées. En cela, nous pouvons nous inspirer de la Feuille de route stratégique sur les métadonnées culturelles qui a été publiée l’an dernier, par le ministère de la Culture, en France. Ceci permettrait de briser les silos technologiques et de rassembler les entreprises et institutions autour d’un projet numérique commun qui a une véritable portée stratégique.

Une politique de métadonnées culturelles constitue un instrument de gouvernance essentiel dans une économie de la donnée parce qu’elle requiert une collaboration active :

  • Élaboration d’une vision et d’une stratégie numériques qui soient partagées par les acteurs principaux.
  • Compréhension commune des objectifs et besoins de chacun. Définition et priorisation des enjeux sémantiques, techniques, juridiques et organisationnels.
  • Alignement de projets technologiques sur la stratégie (et non l’inverse).

La visibilité des contenus des industries culturelles et créatives devient un enjeu prioritaire pour le Québec qui se prépare à entrer dans l’économie numérique. Nous devrions, sans attendre, nous inspirer des démarches qui ont été entreprises ailleurs et développer nos compétences et notre maîtrise des données.

Entreprises et institutions culturelles, vos contenus sont-ils bien visibles?

Apple : intégrer la chaîne du livre, de l’auteur au lecteur

Serions-nous séduits par un jardin au point de ne pas nous inquiéter de l’absence de portes de sorties ?

Jardin d'Éden avec mur.

Le nouveau programme d’autoédition lancé par Apple propose un modèle de production très audacieux. Voici un premier aperçu et quelques commentaires à chaud, publié par Martin Lessard sur Triplex, le blogue techno de Radio-Canada.

 Apple à l’assaut du livre scolaire 2.0

Il est évident qu’Apple a compris depuis le début ce qu’il fallait faire : offrir gratuitement des outils de création et les gens s’y précipiteront pour y créer du contenu. Il faudra bien éventuellement qu’ils achètent la plateforme de production ou de lecture (l’iPad) et qu’ils passent par des tuyaux pour diffuser leur contenu (l’iTunes U). C’est à ce moment-là précis qu’Apple est à la caisse enregistreuse.

 

Une discussion sur les possibles avantages pour l’amélioration des pratiques dans le domaine de l’éducation s’est poursuivie sur mon fil Google+ avec Mario Asselin, spécialiste des technologies et de l’éducation (entre autres choses).

Apple à l’assaut du livre scolaire : modèle économique complètement fermé. Ensuite, ce sera la chaîne du livre.

Je suis prêt à modifier ma position si on me prouve que l’outil de l’écosystème iBooks 2, iBooks Author et iTunes U permet facilement la co-construction via la capacité d’adapter un manuel par un prof et des élèves qui l’utiliseraient, ceci dans une dynamique où l’interopérabilité des dispositifs serait au service de l’avancement des connaissances et des itinéraires pour les présenter à des apprenants qui n’intègrent pas tous en même temps les mêmes choses au même rythme.

 

Un autre commentaire, à chaud, par Clément Laberge, un des spécialistes québécois de l’édition numérique que je suis, (avec Christian Liboiron et Patrick M. Lozeau). Un commentaire prudent qui résonne comme une mise en garde.

Et si Apple était devenu éditeur ?

Non, décidément, je ne reproche rien à Apple. Et je n’en suis pas moins admiratif. Je juste un peu préoccupé de l’absence de produits/services/approches alternatives pour éviter une hégémonie qui me semble incompatible avec ma vision de l’éducation et de la culture en général.

 

Apple détournerait-il le standard de l’édition numérique, EPUB, à son profit ? Des questions adressées à Apple par un des collaborateurs de ZDNet, Ed Bott. Les réponses sont attendues.

How Apple is sabotaging an open standard for digital books

So, for nearly two years, Apple has wooed digital book publishers and authors with its unconditional support of an open, industry-leading standard. (The EPUB standard is managed by the International Digital Publishing Forum [IDPF], of which Apple Inc. is a member.)

With last week’s changes, Apple is deliberately sabotaging this format. The new iBooks 2.0 format adds CSS extensions that are not documented as part of the W3C standard. It uses a closed, proprietary Apple XML namespace. The experts I’ve consulted think it deliberately breaks the open standard.

À jouter dans mes liens sur la guerre de l’Internet ?

La guerre de l’Internet ce sont des batailles pour la propriété intellectuelle et le contrôle des utilisateurs (contrôle de ce à quoi on accède et du comment on y accède). Apple est la plateforme technologique, l’éditeur, le responsable du marketing et le détaillant. Les acteurs de l’écosystème de l’édition doivent analyser les avantages et les risques (ou concessions) qui sont présents dans un tel système.

Industrie culturelle et littératie numérique

Friendly computer - Publicité Commodore VIC-20

 Why 2012 will be year of the artist-entrepreneur

Le Web a démocratisé l’usage des technologies de l’information en offrant à tous l’accès aux outils de création et de diffusion numérique.

Sans aller aussi loin que Douglas Rushkoff, spécialiste de la cyberculture, qui affirme program or be programmed, je crois effectivement qu’une certaine maîtrise du Web fait désormais partie de notre apprentissage, comme savoir lire et compter. Cela ne veux pas dire connaître les arcanes des langages de programmation et des entrailles des machines.

J’entends plutôt acquérir des connaissances et adopter des comportements :

  • connaître l’écosystème du Web (machine, application, serveur, Internet, site, base de données, hébergement, fournisseur d’accès Internet,…);
  • connaître les usages (utiliser le Web de façon sécuritaire, prévenir les fraudes, différencier un blogue d’une page Facebook, …);
  • comprendre les modèles d’affaires (logiciels ouverts, libres et propriétaires, license d’utilisation, systèmes ouverts et fermés, …).

… qui permettent de développer un esprit ouvert et critique :

  • Qu’est ce qu’on m’offre comme valeur (accès, usage, diffusion, …) ?
  • Qu’est-ce que j’offre en échange (argent, données personnelles, production de code ou de contenu) ?
  • Quelle est la valeur créée pour ma collectivité, la société, la planète ?

Une littératie à développer, non seulement dans l’intérêt de tous les entrepreneurs du domaine culturel (artistes, producteurs, diffuseurs, agents), mais dans celui de l’ensemble des citoyens

 

Audience de masse et nouveaux médiateurs sociaux

Salle de cinéma - Spectateurs avec lunettes 3D
Il y a un public qui se reconnaît (ou se satisfait) dans des contenus créés par des « médias de masse » et il a ceux qui trouvent leur bonheur sur le Web. Je fais partie de ces derniers. Mes enfants étaient sctochés devant la télé (Teletoon, Vrak, YouthTV, etc.); ados, ils ont migré sur Internet; jeunes adultes, ils se font leur programmation vidéo et musicale au gré des échanges avec leurs amis sur les réseaux sociaux ou ailleurs.
Nous sommes passés du texte dominant des médias traditionnels à l’hypertexte pluriel et multidimensionnel de l’Internet.

Le déclin des médias dits de masse

Que la revue humoristique de l’année fasse rire ou pas m’importe peu. C’est la désagrégation d’une élusive audience de masse (artifice de marketing qui tend à oblitérer l’hétérogénéité des individus) qui se profile dans ce billet de Martin Lessard, Les médias sociaux et le Bye Bye, et qui s’ajoute aux observations des spécialistes des différents médias.
Ce fractionnement des espaces de diffusion et de conversations n’est inquiétant que ceux pour qui la production de contenus télé constitue le gagne-pain.

 

Les nouveaux médiateurs sociaux

En 2003, Sonia Livingstone, professeur de psychologie sociale et directrice des études en média et communications à la London School of Economics, publiait cette étude : The changing nature of audiences : from the mass audience to the interactive media user. Elle avait anticipé que les évènements sociaux deviendraient des espaces médiatisés par les consommateurs, utilisateurs, participants.

 

For « audience » researchers, then, the interesting questions are less and less, when and why do people watch television or read a newspaper, if this question means, implicitely, why do they do this instead of doing something else?  Rather, as social spaces, and social relations, which are untouched by mediated form of communication become fewer and fewer, we must instead ask questions about how, and with what consequences, it as come about that all social situations (whether at home or work, in public or in private, at school or out shopping) are now, simultaneously, mediated spaces, thereby constituting their participants inevitably as both family, workers, public or communities and as audiences, consumers or users?

 

Mesurer quoi ?

Le numérique a changé la façon dont nous interagissons avec des contenus. Plutôt que mesure des audiences, devrions-nous plutôt mesurer l’engagement (par exemple, qui reçoit quoi et ce qu’il en fait) ?

Passages : Rénover une agence de presse menacée


    L’AFP, ce « paquebot fixé dans l’espace-temps »

    L’intégralité du rapport de Frédéric Filloux sur l’AFP sur bakchich.info.

    Dans le contexte de l’adaptation des modèles économiques des médias, comment rendre indispensable une agence de presse ? Frédéric Filloux explore de nouveaux modèles d’affaires pour les agences de presse qui souhaitent adopter une position concurrentielle de fournisseurs de contenu.

    État de la situation et proposition de recentrer l’agence sur ses compétences motrices: faire moins pour faire mieux.

    Un des défis : s’aligner sur les besoins d’une clientèle plus exigeante (entre autres: services personnalisés, mobilité, moteurs de recherche plus performants).

    Y a-t-il encore de la place pour ce type d’intermédiaire dans les nouveaux modèles économiques des médias ?

Passages : Upstart service offers to sell magazine articles like iTunes sells music – Canadian Magazines


    Upstart service offers to sell magazine articles like iTunes sells music – Canadian Magazines

    Journaux et magazines – L’illusion du modèle iTunes

    Les consommateurs préfèrent de plus en plus butiner parmi une offre de contenu variée et en croissance exponentielle sur le web plutôt que de limiter leurs sources d’information en s’abonnant. Le modèle de vente d’iTunes fait l’envie de plusieurs parmi l’industrie du contenu.

    De jeunes analystes financiers ont délaissé Wall Street pour lancer un agrégateur de contenus donnant accès aux articles de plus de 650 magazines. Actuellement gratuit, l’accès à ce kiosque à journaux numérique, deviendra en partie payant (encore aucune information sur ce que sera cette partie à valeur ajoutée dite « premium »).

    Contenu à usage unique

    La comparaison avec iTunes s’arrête à la différence de comportement entre les consommateurs de musique et d’information: l’information est jetable après usage.

    The comparison with iTunes may be apt in all but one way; purchasers of individual cuts or whole albums through the online music service usually intend more than one-time use; one wonders whether the same will hold true to individual magazine articles.

    La croissance exponentielle des contenus sur le web, dont la vaste majorité est gratuite,  a donné aux internautes un choix jusque là inégalé. Ils sont également des consommateurs beaucoup plus critiques et exigeants.

    La loyauté des abonnés ne s’obtiendra qu’au prix de réels efforts pour offrir un contenu unique et une expérience client de grande qualité.

    Laisser l’avantage aux agrégateurs de contenu

    Le modèle de vente unitaires d’iTunes est beaucoup plus payant pour le propriétaire de la plateforme (Apple) que pour les maisons de disque. Sans parler de la perte de contrôle de la relation avec la clientèle dans un contexte marketing où le social prend toute sa valeur.

Publicité et désintermédiation

La désintermédiation, un des grands vecteurs de changement des modèles d’affaires, marque l’industrie de la publicité, et plus particulièrement, les réseaux publicitaires.

Deux récents articles repêchés via Twitter:

Ad Progress: Liberal sites plan an ad network without the middleman (Nieman Journalism Lab) De petites publications, certains parmi elles ayant néanmoins une grande notoriété (Mother Jones, The Nation)  se regroupent pour lancer leur propre réseaux de vente de publicité web.

A $65 Billion Advertising Shift? (Forbes) Une étude prévoit que 65 milliards de dollars fuieront canaux de publicité traditionnels. Les entreprises feront leur publicité à partir de leur propre site et exploiteront davantage les outils de marketing web.

Journalisme de liens

Suite de mon retour sur la pelote de liens accumulée sur delicious, à propos du contenu (produit offert par les médias).

Rôle du journaliste: intermédiation en information

Question très pertinente (Un lien c’est tout ?) posée par Philippe Couve. Les questions autour de l’évolution de la pratique journalistique nous ramènent encore au contenu informationnel et à ses différentes manifestations sur le web.

Quand une interrogation dépasse, même de peu, les 140 caractères autorisés par Twitter, on est bien content de retrouver son blog.

La question est la suivante: alors que l’expression « journalisme de liens » (aka link journalism) gagne lentement du terrain, à partir de quel moment le fait de poster/partager un lien s’apparente-t-il à du journalisme?

Je ne suis pas journaliste, mais grande consommatrice d’information.

Un lien commenté tient plutôt du partage de signets. Nous nous attendrions à plus d’efforts de la part de journalistes (au minimum, un assemblage de liens, organisés, commentés et mis en relation entres eux). Tweeter c’est bien, mais nous avons besoin de repères pour reconstituer les sujets.

L’information nous parvient fragmentée et issue d’une multitude de canaux différents, il nous faut un cadre (historique, contexte) pour assurer la cohérence des messages. C’est ce qui a toujours fait cruellement défaut pour bien des produits d’information.

Le kisoque à journaux (je feuillette, mais je n’achète pas)

Prochain retour sur les changements qui modifient notre façon de consommer l’information sur le web (et leurs conséquences sur notre consommation des médias traditionnels).

L’hypermédiation profite aux intermédiaires

Très intéressante analyse de Frédéric Filloux du modèle d’affaires sur Internet, basé sur la publicité. Son billet, Advertising: real change must happen, examine les statistiques récentes des revenus publicitaires et met en évidence la domination de Google, le maître d’oeuvre d’un système très profitable (search ad, publicité contextuelle, surtout avec AdWords, achat de mots clés à l’encan).

L’hypermédiation: le règne des intermédiaires sur le Web

En 2000, Nicholas Carr avait publié dans Harvard Business Review, un article sous la thématique The Future of Commerce: Hypermediation: Commerce as Clickstream

Transactions over the Web, even very small ones, routinely involve all sorts of intermediaries, not just the familiar wholesalers and retailers, but content providers, affiliate sites, search engines, portals, Internet service providers, software makers, and many other entities that haven’t even been named yet. And it’s these middlemen that are positioned to capture most of the profits./…/

/…/the emerging economic structure of e-commerce: the profits lie in intermediate transactions, not in the final sale of a good.

Pour Carr, il était alors évident que deux types d’intermédiaires se partageraient la plus grosse part des revenus publicitaires sur le Web:

  • Les sites de contenu spécialisé qui occupent une niche (effet longue traîne).
  • Les entreprises dites, d’infrastructure comme les moteurs de recherche, serveurs publicitaires et réseaux d’affiliation, pour qui l’échelle et, surtout, l’innovation technologique jouent un rôle primordial.

The Web didn’t kill mediators. It made them stronger.

Pour Carr, en 2009, c’est l’hypermédiation qui est une menace pour les producteurs de contenu, plus spécifiquement, les éditeurs de journaux et de magazine. L’offre médiatique dépasse la demande.Il faut donc réduire la production, sinon les producteurs eux-mêmes.

Le coupable est, entre autres, la syndication de contenu. Celle-ci ne devrait pas être autorisée ailleurs que sur papier.

/…/it requires news organizations to begin to impose controls on their content. By that, I don’t mean preventing bloggers from posting fair-use snippets of articles. I mean curbing the rampant syndication, authorized or not, of full-text articles. Syndication makes sense when articles remain on the paper they were printed on. It doesn’t make sense when articles float freely across the global web. (Take note, AP.)

Google profite de l’hypermédiation

Frédéric Filloux, soulève le déséquilibre marqué des parts de bénéfices entre Google et ses partenaires (sites de contenus, médias).

But this strong performance comes with declining prices and a growing imbalance in Google’s favor, at the expense of its partners (i.e. media sites)./…/ You get it: media are getting less and less advertising dollars and euros from Google.

As many say, perhaps without realizing it, without intent, see the company’s Don’t Be Evil motto, Google is killing the golden goose as it preserves its fat (38%) operating margin. For many websites, especially small ones, working with The search engine becomes less attractive.

Ceci ajouté à cela:

Ce qui laisse entrevoir de possibles changements des modèles d’affaires.