Archives par mot-clé : modèles

Contenu payant – Qui payer ? Payer pour quoi ? Payer combien ?

Tout a un prix, même le contenu gratuit. Sélection de signets de la semaine.

Rédaction : Mieux vaut vendre qu’informer

Le travail du concepteur-rédacteur web (connoté publicité, communication, marketing) est mieux rémunéré que celui de journaliste. Aurélie Bernard, rédactrice web, effectue d’intéressantes recherches en rémunération : tarifs recueillis auprès de rédacteurs et journalistes pigistes (France).

Point intéressant : les nuances, tant pour la perception des clients que pour la rémunération, entre le concepteur-rédacteur et le journaliste.

Application pour iPhone : modèle à explorer pour la presse

Le iPhone a habitué ses utilisateurs à payer pour l’accès au contenu. Ceux-ci sont donc plus enclins à débourser 1,99 dollar par année pour une application présentant des contenus exclusifs. Exemple de l’application de Sport Illustrated pour iPhone: un utilisateur sur trois achète du contenu additionnel.

Point intéressant : les consommateurs de contenu payant ne constituent pas une meilleure audience pour les publicités en ligne. La stratégie publicitaire du journal ne sera donc pas liée au modèle d’abonnement.

Quand iPhone dicte les prix

Article du Devoir sur le juste prix à payer pour voir un contenu vidéo (émission de télévision en rediffusion sur le web). Un prix ne dépassant pas les 3 dollars peut-il couvrir la production de contenu créatif?

Point intéressant : même s’ils ont un faible pour la gratuité, les consommateurs sont prêts à payer pour des contenus. Ces derniers sont, dans l’ordre : les films, la musique, les vidéos professionnels (émission de télévision?), les journaux.

Édition numérique : le marketing reste le marketing

Les maisons d’édition jugent les attentes des consommateurs irréalistes lorsque ceux-ci estiment que la numérisation devrait entraîner une baisse considérable du prix des livres. L’éditeur de la revue The Atlantic dresse une liste des coûts de production d’un livre; liste dans laquelle les frais de représentation (repas et évènements) occupent la plus large part.

L’édition numérique au Québec: aborder le changement

La fabrique du numérique : une journée d’échanges résumée en 60 secondes. Vidéo de Clément Laberge (Remolino)

Tout récemment avait lieu un évènement organisé par la Fabrique du numérique autour des métamorphoses du livre et des enjeux de l’édition numérique.

Dans son compte rendu, l’un des organisateurs, Clément Laberge, note le peu d’intérêt des participants pour les métadonnées. Celles-ci sont la condition de réussite pour la diffusion, l’accès et le partage de l’information sur les œuvres numériques. Deux mondes: les sciences de l’information et l’industrie du livre.

Un autre organisateur, René Audet, relève l’attentisme qui prévaut dans le domaine de l’édition, face à la révolution numérique. Attendre que les modèles économiques se définissent d’eux-mêmes c’est laisser le champ libre aux acteurs qui sont en position de force, au détriment de l’innovation.

Une initiative dont nous pourrions nous inspirer pour la musique.

Modèle d’édition à sens unique

ou quand l’expérience de l’utilisateur est limitée au feuilletage des pages (son en option).

Comme certains quotidiens (Le Devoir, La Presse), Le journal Les Affaires est à présent disponible en format numérique. Un modèle d’édition à sens unique où l’utilisateur interagit avec les contenus, mais jamais avec les autres utilisateurs. Ce modèle présente l’avantage de contrôler la diffusion de contenu, mais réduit considérablement l’expérience utilisateur. La version papier traditionnelle se révèle tout à coup beaucoup plus utile pour partager et signaler des contenus et pour les annoter.

Les versions numérisées des journaux et magazines sont fermées. Elles permettent de perpétuer un vieux modèle économique basé sur le contrôle, la rareté et la communication unidirectionnelle. Un mirage pour les entreprises qui espèrent toujours un retour au bon vieux temps : les consommateurs de l’ère numérique ont de nouvelles attentes  qui ne sont pas du tout en phase avec l’ancien modèle (abondance de contenu, ouverture, personnalisation, partage, réutilisation, interopérabilité).

Merci à Louis Durocher (@orenoque) pour le signalement de cette nouvelle.

Deux visions du futur des magazines: audace et immobilisme

Deux visions du futur des magazines :

Wired

Mentionnant une vidéo de Wired Magazine, qui présente sa vision du futur du magazine, Mitch Joel a demandé à ses lecteurs: est-ce cela le futur de l’édition ? (Is this the future of publishing?)

Dans cette vidéo, le directeur de la création, évoque un magazine qui utilise savamment le site web de la publication comme une extension de la marque et comme un enrichissement de l’expérience média.

Une prise de position audacieuse et décidément en dehors du credo habituel des entreprises d’édition menacées par le web. Des idées rafraîchissantes qui démontrent que Wired se prépare à saisir les opportunités offertes par le changement plutôt que de se battre contre celui-ci.

Magazine Premium

Premium est un nouveau magazine que les Éditions Transcontinental destinent aux gens d’affaires. Qu’est ce qui cloche ?

  • Un concept qui ignore la montée en puissance de l’information et de la rétroaction en temps réel ?
  • L’impression que la version numérique ne sera pas différente de la version imprimée ?
  • Un modèle de communication unidirectionnel où la rédaction s’adresse à un lectorat passif ?
  • L’insistance sur les prestigieuses sources d’information et l’aspect luxueux du magazine qui destine celui-ci à finir en évidence sur une crédence, dans le bureau du PDG ou dans la salle d’attente ?

On ne peut que constater le retard de l’industrie de l’édition au Canada, sur celle des États-Unis ou de l’Europe dans l’espace numérique. Constat similaire pour ce qui est de la présence des entreprises et commerces sur le web qui a suscité une lettre ouverte au premier ministre du Québec.

Laquelle de ces deux visions présente le plus d’opportunités pour le futur de l’édition ? Certainement pas celle de Transcontinental. Ce magazine permettra probablement de générer des revenus, à court terme, mais ne constitue pas un positionnement stratégique, à long terme, auprès des consommateurs de l’ère numérique.

Passages : Rénover une agence de presse menacée


    L’AFP, ce « paquebot fixé dans l’espace-temps »

    L’intégralité du rapport de Frédéric Filloux sur l’AFP sur bakchich.info.

    Dans le contexte de l’adaptation des modèles économiques des médias, comment rendre indispensable une agence de presse ? Frédéric Filloux explore de nouveaux modèles d’affaires pour les agences de presse qui souhaitent adopter une position concurrentielle de fournisseurs de contenu.

    État de la situation et proposition de recentrer l’agence sur ses compétences motrices: faire moins pour faire mieux.

    Un des défis : s’aligner sur les besoins d’une clientèle plus exigeante (entre autres: services personnalisés, mobilité, moteurs de recherche plus performants).

    Y a-t-il encore de la place pour ce type d’intermédiaire dans les nouveaux modèles économiques des médias ?

Revenus des médias: de la publicité au commerce

Les médias traditionnels, trop dépendants, des revenus publicitaires, doivent se repositionner sur la chaîne de valeur et développer de nouveaux services pour les entreprises et consommateurs.

Analyse BearingPoint - AFP Comment informer à l'ère numérique
AFP Media Watch - Comment informer à l'ère numérique

La tendance: expérimentation de stratégies mixtes

Tout comme le constatait l’AFP, dans un rapport publié tout récemment, le principe du contenu payant et financé par des revenus publicitaires est sérieusement ébranlé. La majorité des acteurs internationaux de l’industrie expérimente de nouvelles approches. Cependant, à l’image du nouvel écosystème de l’information, fragmenté et changeant, la mixité et le dosages des différentes stratégies est un exercice complexe.

Le poids de la tradition

Le changement se révèle plus difficile pour certains. Les médias de la presse auront plus de difficulté à se détacher du modèle payant pour explorer d’autres avenues.

/../ les médias de la presse restent encore largement attachés au modèle payant (48% des répondants) . Au contraire, les acteurs du web, bénéficiant dans une certaine mesure du transfert des investissements publicitaires sur le Net, favorisent les stratégies mixtes (41%) et le gratuit financé par la publicité (41%).

Troquer la publicité pour le commerce

En écho au rapport de l’AFP, un article du magazine FolioMag fait un retour sur Media Dealmakers Summit 2010 qui avait lieu le 4 février dernier. Where We Go From Here: Content and Commerce fait état de l’expérimentation de nouveaux modèles d’affaires, incluant les contenus fermés (pay walls).

iPad au secours des vieux modèles ?

Le iPad est-il une autre bouée de sauvetage à laquelle le tenants du contenu payant peuvent s’accrocher ?

Les industries du contenu qui nagent à contre courant des changements technologiques et sociaux, pensent-elles avoir trouvé le moyen de convaincre les internautes de payer pour accéder à du contenu ?

Dématérialisation et perte de contrôle

Il est difficile pour certains industriels d’accepter les effets de la dématérialisation du contenu. En effet, les œuvres littéraires, musicales, cinématographique et autres ne sont plus indissociables de leur support (livre, disque, pellicule, journal, etc.).

Solution miracle ?

Tel que mentionné antérieurement dans un de mes billets, Résistance au changement et solutions miracle, l’une des solutions la plus en vue est d’utiliser un support physique pour contrôler l’accès au contenu (cas du journal qui fournit une imprimante avec l’abonnement à son édition numérique).

Envieuse du Apps Store de l’iPhone et du Kindle d’Amazon, l’industrie des médias attend beaucoup des développements technologiques qui lui permettraient de maintenir son modèle d’affaires traditionnel, basé sur le contrôle de la distribution et de la relation avec les lecteurs.

Modèle avantageux pour qui ?

Le modèle économique basé sur le contrôle de l’accès au contenu par le biais d’une technologie de distribution (Apple/iTunes pour les iPod et iPad; Amazon pour le Kindle) peut cependant s’avérer beaucoup plus payant pour le propriétaire de la plateforme que pour le producteur de contenu.

De plus, le producteur met un intermédiaire entre lui et sa clientèle, alors que la relation et la proximité avec la clientèle sont essentiels au marketing social.

Web 2.0 , vraiment ?

Why iPad Is Actually a theyPad
Why iPad Is Actually a theyPad

Comme l’a si bien formulé un commentateur sur Twitter : iPad est un outil de consommation, pas un outil de production.  Comme bien d’autres, un chroniqueur du New York Observer, fait remarquer qu’il s’agit plus d’un « theyPad » qu’un iPad, en démontrant la faiblesse de ses fonctionnalités participatives.

The iPad’s panoptical physical openness is also a step into a future where there is no longer the pretense of wise crowds. Rather, we are at the mercy of digital elites who impose their products and values on a crowd that is infinitely malleable and manipulable. Carrying our new tablets under our arm, able to use them to consume but not to create—to receive, but not to retort or dissent—we are all members of the new Consumertopia. It may be a flashy new wilderness, but it’s a wilderness nevertheless.

Un point de vue radical, mais qui expose cependant des ambitions de contrôle qu’on attribue plus souvent à Microsoft qu’à Apple.

Mais sommes-nous réellement passés d’une culture de consommation de contenus à une culture de création de contenus ?

Se priver de l’effet de réseau

Se limiter aux applications c’est délaisser  les avantages de l’Internet: diversité, sérendipité, dissémination et de là, se priver de l’effet de réseau. À ce propos,voici un billet de Florian Sauvageau, publié sur le blogue qu’il tenait lors de la production du documentaire « Derrière la toile, le quatrième pouvoir » :

Je relis souvent des données ou des explications que j’ai déjà lues.On cite souvent les mêmes personnes. Mais je peux difficilement ne pas les lire, de crainte de perdre une explication qui me permettra de mieux comprendre l’ensemble de la crise profonde qui transforme le monde du journalisme ici comme ailleurs. Curieux paradoxe enfin, l’immense majorité des articles que je consulte sur Internet proviennent de journaux ou de magazines-papier,qui sont les meilleurs analystes de leur propre infortune.

Passages : Vers une culture de l’image pour les médias écrits ?


    Comment informer à l’ère numérique – AFP-MediaWatch

    Résultats d’une enquête internationale de l’AFP auprès des médias et professionnels de l’information.

    Premier des 5 thèmes abordés par l’enquête, Le temps de la révolution éditoriale, est particulièrement intéressant. Il souligne la popularité des contenus vidéos auprès des internautes et la demande des lecteurs pour les contenus visuels.

    Plusieurs médias proposent déjà des produits visuels (par exemple, les galeries de photos de The Big Picture, du Boston Globe). L’intégration grandissante des contenus multimédias parmi les sites Internet des journaux signale-t-elle l’adoption d’une culture de l’image par les médias écrits ?

    Autres thèmes abordés:

    Les nouveaux vecteurs de diffusion
    Complémentarité des supports (journaux, télévision, web) et participation des utilisateurs (réseaux sociaux);

    Innovation et programmes d’investissement
    Priorités: gestion et livraison des contenus (solutions technologiques flexible et ergonomiques);

    Vers une adaptation des modèles économiques
    Mixité (gratuit et payant) et flexibilité, notamment pour les services aux entreprises (partenariats: technologie, contenu, diffusion);

    Un écosystème en mutation
    Profonds changements culturels (synergie, partage de compétences), services spécifiques répondants aux besoins (personnalisation, archives, impartition de journalisme, formation) et reconnaissance du rôles des agences de presse.

    *** Le document gagnerait à  être diffusé en format PDF. Je suis tout à fait d’accord avec le commentaire exprimé sur le blogue de l’AFP. Le mode de présentation en Flash est plutôt contradictoire avec la diffusion de l’information. En reproduisant le feuilletage de pages, il témoigne d’une certaine nostalgie du support imprimé, mais n’apporte rien de plus à l’expérience utilisateur.

Passages : Gestion collective: pas de soucis pour les majors


    Patrick Zelnik : La gestion collective n’est pas obligatoire

    Rapport Zelnik : la proposition de gestion de licence collective est, pour ainsi dire, abandonnée. Les grands industriels de la musique n’ont pas à s’inquiéter: leur modèle économique est encore à l’abri des changements de l’ère numérique.

    Le rapport Zelnik fait suite à la création de la HADOPI (Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet), en France. Les mesures de répression des infractions à la propriété intellectuelle sont perçue par certains comme une volonté du gouvernement Sarkozi de protéger le modèle d’affaires actuel d’une certaine industrie de la musique.

    La gestion collective aurait permis d’apporter des correctifs aux problématiques qui sont à la source de déséquilibres (accès au marché, modèles économiques des plateformes, répartition des redevances).

    Lire le commentaire de Pichevin Aymeric, professeur et auteur, entre autres, d’un livre sur l’autoproduction de la musique, qui participait au MIDEM de Cannes, à titre d’animateur de groupes de discussion. Son blogue, La valeur de la musique, offre une perspective articulée sur la nouvelle économie de la musique.

Passages : les éditeurs s’emparent des droits numériques


    Jugement Google/La Martinière : Alea jacta est ? « :: S.I.Lex ::

    La fin du droit d’auteur à l’ère numérique, a commenté Narvic, qui a signalé cet excellent billet de Lionel Maurel, sur S.I.Lex.

    Le billet commente le jugement concernant la numérisation d’œuvres littéraires par Google. Selon Lionel Maurel, le jugement est une décision qui conforte les titulaires de droits dans leur conception que rien ne doit changer en matière de gestion des droits d’auteur. Et ceci, même dans un environnement numérique où les usages, les pratiques et les modèles économiques sont irréversiblement modifiés.

    Les droits numériques appartiennent aux éditeurs

    [ce jugement] une pirouette qui en dit très long sur sa conception des rapports entre auteurs et éditeurs et qui me paraît assez inquiétante pour l’avenir :

    “en l’absence de revendication de ou des auteurs, la personne morale qui exploite sous son nom une oeuvre est présumée, à l’égard des tiers contrefacteurs, être titulaire sur cette oeuvre, quelque soit sa nature et de sa qualification, du droit de propriété incorporelle de l’auteur”

    Le poids de la preuve reviendra donc aux auteurs.

    Commentaires qui enrichissent la réflexion

    Il faut lire les commentaires d’Hubert Guillaud (rédacteur en chef d’InternetActu.net et auteur d’un blogue sur l’édition électronique) et de Narvic (ex-journaliste, contributeur à Slate.fr et auteur d’un excellent blogue de veille).

    Ce dernier signale, à juste titre,  qu’on ne fait que déplacer le problème en proposant des mesures de contrôle. Comme l’affirmait Michael Geist, lors des audiences sur la réforme de la loi canadienne sur la protection du droit d’auteur, il faut protéger la création et non les modèles d’affaires mourants.