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L’hypermédiation profite aux intermédiaires

Très intéressante analyse de Frédéric Filloux du modèle d’affaires sur Internet, basé sur la publicité. Son billet, Advertising: real change must happen, examine les statistiques récentes des revenus publicitaires et met en évidence la domination de Google, le maître d’oeuvre d’un système très profitable (search ad, publicité contextuelle, surtout avec AdWords, achat de mots clés à l’encan).

L’hypermédiation: le règne des intermédiaires sur le Web

En 2000, Nicholas Carr avait publié dans Harvard Business Review, un article sous la thématique The Future of Commerce: Hypermediation: Commerce as Clickstream

Transactions over the Web, even very small ones, routinely involve all sorts of intermediaries, not just the familiar wholesalers and retailers, but content providers, affiliate sites, search engines, portals, Internet service providers, software makers, and many other entities that haven’t even been named yet. And it’s these middlemen that are positioned to capture most of the profits./…/

/…/the emerging economic structure of e-commerce: the profits lie in intermediate transactions, not in the final sale of a good.

Pour Carr, il était alors évident que deux types d’intermédiaires se partageraient la plus grosse part des revenus publicitaires sur le Web:

  • Les sites de contenu spécialisé qui occupent une niche (effet longue traîne).
  • Les entreprises dites, d’infrastructure comme les moteurs de recherche, serveurs publicitaires et réseaux d’affiliation, pour qui l’échelle et, surtout, l’innovation technologique jouent un rôle primordial.

The Web didn’t kill mediators. It made them stronger.

Pour Carr, en 2009, c’est l’hypermédiation qui est une menace pour les producteurs de contenu, plus spécifiquement, les éditeurs de journaux et de magazine. L’offre médiatique dépasse la demande.Il faut donc réduire la production, sinon les producteurs eux-mêmes.

Le coupable est, entre autres, la syndication de contenu. Celle-ci ne devrait pas être autorisée ailleurs que sur papier.

/…/it requires news organizations to begin to impose controls on their content. By that, I don’t mean preventing bloggers from posting fair-use snippets of articles. I mean curbing the rampant syndication, authorized or not, of full-text articles. Syndication makes sense when articles remain on the paper they were printed on. It doesn’t make sense when articles float freely across the global web. (Take note, AP.)

Google profite de l’hypermédiation

Frédéric Filloux, soulève le déséquilibre marqué des parts de bénéfices entre Google et ses partenaires (sites de contenus, médias).

But this strong performance comes with declining prices and a growing imbalance in Google’s favor, at the expense of its partners (i.e. media sites)./…/ You get it: media are getting less and less advertising dollars and euros from Google.

As many say, perhaps without realizing it, without intent, see the company’s Don’t Be Evil motto, Google is killing the golden goose as it preserves its fat (38%) operating margin. For many websites, especially small ones, working with The search engine becomes less attractive.

Ceci ajouté à cela:

Ce qui laisse entrevoir de possibles changements des modèles d’affaires.

Un nouveau maillon dans la chaîne du livre

Une nouvelle machine pour imprimer des livres plutôt que de les numériser pour les rendre plus accessibles (et peut-être indexables ?).

À McGill, où la bête futuriste est attendue avec impatience, on projette de donner ainsi accès à toute la collection de livres anciens et de documents uniques aux étudiants, doctorants et chercheurs de tout acabit, ainsi qu’au public en général.

On rééinvente le réseau…

L’appareil peut aussi être mis en rapport avec n’importe quelle autre EBM dans le monde, ouvrant ainsi l’accès aux titres numérisés à Alexandrie, à Washington, à Waterloo, etc.

Christian Marclay et l’avenir du disque

Sérendipité: Christian Marclay et l’actualité

Visite, en famille, de l’expo Christian Marclay, REplay, à la Fondation DHC et série d’articles du Devoir sur la crise de l’industrie du disque. La vidéo Record Players, 1984, souligne la fragilité du support. Le processus de destruction rythmée des disques est, en soi, une création sonore.

Le disque de vinyle, ce support incongru, par sa fragilité et son mode d’utilisation, aux yeux de ma fille de 17 ans qui n’utilise plus que des fichiers mp3.

Série d’articles du Devoir (21 mars 2009) sur la crise de l’industrie de la musique au Québec.

ADISQ – Les rencontres (15 et 16 avril 2009)

On a l’impression que l’industrie de la musique commence enfin à comprendre le changement en marche depuis le début des années 2000 (Napster, Kazaa).

Rencontres québécoises de l’industrie de la musique, le grand rendez-vous annuel des professionnels du monde de l’enregistrement sonore, du spectacle et de la radio, au Québec. Avec la multiplication des services en ligne et des dispositifs de communication sans fil, la musique, toute la musique, est désormais accessible en tout temps, en tout lieu, avec une offre de plus en plus personnalisée aux goûts et préférences de l’utilisateur.

Les solutions proposées par l’industrie pour régler la crise sont principalement de nature juridique et financière (licence globale: facturer les fournisseurs d’accès Internet).

Aucune amorce de réflexion quant au modèle d’affaires, toujours basé sur le support physique. Que fera-t-on lorsque que la virtualisation (cloud computing) aura été massivement adoptée ?

Malgré les très nombreuses études et publications qui font l’analyse des changements qui frappent l’industrie de la musique, celle-ci semble ne s’intéresser qu’aux moyens de protéger ses revenus (ce qui est légitime, tout comme la protection du droit d’auteur). A-t-elle fait cas de ce qui a amené tant d’amateurs de musique à transgresser les lois ?

Ce que les plateformes d’échanges permettent (au delà de la gratuité de la copie):

Communautés d’intérêt (découvrir d’autres musiques avec ceux qui partagent les mêmes goûts que moi, et non me faire pousser un palmarès dicté par des impératifs de marketing ou par la moyenne des ours, soit  l’amalgame des préférences d’individus sans intérêts communs).

La possibilité d’écouter gratuitement un nombre illimité de titres juste pour la découverte. Ne pas regretter ses coups de tête du moment (combien de CD achetés pour une chanson à la mode, rendue kétaine le mois suivant ?).

Sélectionner un titre et ne pas être obligé de prendre tout l’album.

Le plus vaste catalogue d’œuvres (du plus commercial au plus petit bout de la queue de la longue traîne).

Pas de barrières géographiques. Quelque soit votre pays de résidence, le système n’utilisera pas le géopositionnement (adresse IP) pour vous interdire l’accès au contenu. Très utilisé pour la distribution de vidéos, notamment par iTunes, ce système encourage les internautes à se tourner vers les sites de téléchargement illégal alors qu’ils seraient prêts à payer pour une copie de bonne qualité.

Ce que les plateformes d’échanges n’offrent pas:

Des enregistrements de haute qualité (et complets).

Des métadonnées structurées et exactes (interprètes, auteurs, titre, titre alternatif, instruments, historique de publication, et pourquoi pas, les paroles en v.o. et leur traduction).

Réinventer le modèle

L’avenir de l’industrie de la musique passe par la réinvention du modèle d’affaires, qui ne peut plus être basé sur la distribution d’une galette de plastique. Un modèle qui doit faire une place importante au public (il serait temps de s’intéresser à la communautique, pas uniquement à Facebook, mais à l’appropriation des technologies et des médias de communication par les citoyens).

La presse en acte de déni de la révolution appréhendée

…et ce n’est malheureusement pas le seul secteur d’activité à souffrir de ce problème.

Les modèles d’affaires basés sur des technologies et sur des modes de distribution dépassés par le Web (presses, galettes de plastiques, bobines de film) sont forcés au changement par l’adoption, et plus encore, par l’appropriation massive de nouvelles technologies. Les usages évoluent beaucoup plus rapidement que ces industries qui comptent pourtant parmi elles un bon nombre d’utilisateurs des nouvelles technologies.

Question: pourquoi ces industries persistent-elles à nager à contre-courant?

Réponse avancée par Clay Shirky, gourou du numérique dans son très long billet,  Newspapers and Thinking the Unthinkable.

When someone demands to know how we are going to replace newspapers, they are really demanding to be told that we are not living through a revolution. They are demanding to be told that old systems won’t break before new systems are in place. They are demanding to be told that ancient social bargains aren’t in peril, that core institutions will be spared, that new methods of spreading information will improve previous practice rather than upending it. They are demanding to be lied to.

There are fewer and fewer people who can convincingly tell such a lie.

Shriky mentionne que les révolutions technologiques comme celle de l’imprimerie surviennent si rapidement que les industries concernées ont peine à s’adapter. Le processus de changement et de renouvellement des modèles d’affaires requérant beaucoup de temps pour expérimenter de nouvelles voies.

Sa perspective sur la presse (fin possible) et sur le journalisme (Society doesn’t need newspapers. What we need is journalism.) a suscité de très nombreux commentaires.

Nouveaux médias et désintermédiation

Le Web permet de s’auto-produire et de s’auto-distribuer facilement et, ainsi de réduire ou éliminer certains intermédiaires pour accéder de manière plus directe à un public. La désintermédiation, un changement dans la chaîne déjà amorcé dans l’industrie du disque,  se retrouve également dans les domaines de l’édition.

Déjà notée dans ce carnet, la désintermédiation est un des constats du rapport Patino sur le livre numérique (France).

Commentaire de  Jon Reed, auteur du blogue Publishing Talk (UK), sur les (possibles) nouveaux rôles des éditeurs, qu’il s’agisse de journaux, magazines ou livres.

The possibility of publishing increasingly becoming an activity done by authors rather than (or as well as) publishers is a very real one.

So will publishing as we know it become a service industry and provide production and marketing services to authors? Will it become a rights business? Will its value be in editorial judgment, gatekeeping and filtering? In providing a brand identity?

Imprimer facilement (surtout à moindre coût) un journal ou magazine. Printcasting, un projet financé par la fondation Knight (News Challenge) : Preserving the news and information function of local communities in a sustainable way, like creating a local printable newspaper.

Musique en ligne – Choruss, modèle proposé par Warner

Nouvelle forme de licence globale pour les universités américaines. Signalement provenant du service de veille d’un gros joueur de l’industrie de la musique. Ce n’est plus de la veille, c’est de la vieille (info).

En mars 2008, Warner a recruté Jim Griffin, gourou des modèles  pour la musique en ligne, pour piloter le projet récemment baptisé Choruss. Amusant, parce Jim Griffin siège au conseil des sages de la Electronic Frontier Foundation, orgnaisation qui a apporté son soutien à certaines individus poursuivis pour téléchargements illégaux par la RIAA.

Choruss, créé et piloté par Warner, est un projet qui réunit également deux autres gros joueurs de l’industrie du disque, EMI et Sony. Universal, le plus virulent des partisans du contrôle et de la punition,  n’a apparamment pas encore compris le modèle.

Jim Griffin a donc présenté aux plus prestigieuses universités (Cornell, Stanford, Coumbia, etc.) Choruss, son concept de licence collective. Il s’agit d’un concept de licence collective offerte, dans un premier temps, aux universités. Des frais mensuels seraient facturés aux étudiants par les université pour une licence globale de téléchargement.

Ce concept a également été présenté sur le site de la EFF: Collective Licensing of Music Files Sharing.

La présentation a été reprise sur quelques blogues. Warner a exprimé ses réserves sur certains blogues, mentionnant qu’il s’agissait du concept de M. Griffin et non d’une proposition du groupe Warner. Fuite contrôlée pour tester les eaux ? Probablement:  les commentaires n’ont pas tardé.

Entre autres critiques, celles de Rick Carnes, président de la Songwriters Guild of America:

The proposed Choruss music service appears to be an idea whose time has passed. While creators work hard to support cooperative business models that respect copyright and economic rights online, Choruss essentially waves a wand of legality over bandwidth-hogging file « sharing » programs without any of the accountability required of legitimate services like iTunes and Hulu.

Choruss seems to plan on extending this plan to ISPs if it is « successful » on college campuses. It is hard to see why any ISP would want to be the collection agent for Choruss when the legitimate music services could easily be wrapped into a broadband or other ISP offering.

While legitimate services offer all of the accounting resources and control necessary to run a successful business, Choruss is lost searching for spare change under the cushions in a house of cards.

Également le blogue New Music Business, qui se fait la voix des producteurs de musique adeptes des nouvelles technologies, pointe une des faiblesses du modèle proposé:

Choruss will/should fail because too many rights holders will not/should not sign on because payments are based on estimates rather than solid usage.

La presse écrite du Québec dans la tourmente de la vague numérique

Conflits de travail en série pour les grands quotidiens du Québec, uniformisation et mécanisation de l’information, disparition progressive des médias locaux: les effets d’un certain modèle de convergence.

Mandat de grève à The Gazette, quotidien anglophone de Montréal (propriété du groupe CanWest qui a annoncé des milliers de mises à pied en raison de la baisse des revenus publicitaires). Le Devoir rapporte:

La direction et le syndicat de la Gazette s’opposent surtout sur des questions de juridiction, le groupe Canwest Global, propriétaire du journal, souhaitant confier en sous-traitance la rédaction de textes et des tâches de mise en page.

Après la longue grève au Journal de Québec (conditions à la baisse et réduction de la pratique journalistique), un lock-out au Journal de Montréal (également propriété du groupe Québecor). Paul Cauchon, le chroniqueur des médias du journal Le Devoir rapporte que le climat de travail est pourri. Il cite un courriel transmis par la direction syndicale aux employés et qui fustigeait les

«cadres médiocres qui détruisent, jour après jour, la crédibilité de notre journal. Comment? En publiant des conneries provenant des autres plates-formes de l’empire».

Le courriel évoquait, par exemple, la couverture de l’élection fédérale ainsi que celle des Jeux olympiques de Pékin par des textes repris des journaux anglophones de la filiale Sun Media de Quebecor.

Michel Dumais, chroniqueur médias chez branchez-vous! avance même la théorie du complot.
Journal de Montréal, un quotidien en sursis. M.Dumais fait également référence aux possibles modèles de revenus évoqués par Jeff Jarvis dans The Guardian.

Les travailleurs de l’information mettent en ligne un site d’actualtés pour démontrer qu’ils sont prêts à relever les défis du numérique.
RueFrontenac.com

Recul de la presse locale

Fédération professionnelle des journalistes du Québec

Portrait de la couverture régionale et du métier d’artisan de l’information

Dévoilement des résultats du sondage au cours du 40e congrès annuel de la FPJQ (6 décembre 2008).

Billet FPJQ
on a la montréalisation que l’on mérite
Le plus grand obstacle à l’information régionale se trouve dans les régions elles-mêmes.

La presse dans la tempête: déjà un mort

La tempête frappe et c’est le début de l’hécatombe. The Perfect Storm (référence à un des thèmes discutés aux états généraux de la presse, en France, il y a quelques semaines).

Le New York Times hypothèque son siège social

Les perspectives n’étaient déjà pas très roses pour le New York Times, malgré des initiatives web, la grosse machine (et ses rotatives) continue de drainer ses ressources et de perdre du lectorat. Le célèbre journal hypothèque sa part de l’immeuble de 52 étages, oeuvre de l’architecte Renzo Piano, terminé l’an dernier.

Deux marges de crédit de 400 millions de dollars surchargées, des coûts d’opérations toujours aussi lourds et, surtout, des revenus publicitaires qui déclinent continuellement. Ceux-ci sont en grande partie composés des petites annonces que la clientèle, même parmi les plus conservateurs, délaisse pour les plateformes web spécialisées. Les grands annonceurs, qui composent l’autre partie des revenus publicitaires, sont devenus plus frileux ou vivent des difficultés  financières (automobile, finance).

Les annonceurs se sont tournés vers la publicité en ligne, mais celle-ci rapporte moins, la concurrence est forte et l’attention des lecteurs de plus en plus fragmentée et volatile.

Le groupe de presse Tribune Co. dépose son bilan

Le groupe Tribune, un des plus gros joueurs, propriétaire, entre autres, du Los Angeles Times et du Chicago Tribune, jette la serviette. Trop de dettes, chute de ses revenus publicitaires lors du 3e trimestre.

Sombre prévisions pour les médias qui dépendent de la pub

La presse sera la plus touchée des médias. Le New York Times rapporte le sujet chaud de la conférence annuelle sur les médias, pilotée par UBS (n’est ce pas le même groupe qui était en mauvaise posture financière ? Quand on se compare, on se console) fait sortir les prévisions des analystes.

Les chiffres sont désolants:

Spending for ads in newspapers next year will decline « by another 10 to 15 percent » from 2008, the Carat report said, as categories like real estate, retail and classified « all may see their newspaper spending drop by double digits. »(même source que précédemment).

…mais c’était à prévoir. Les observateurs des médias ont, depuis plusieurs années, soulignés l’urgence du renouvellement du modèle d’affaires et de la pratique du métier de journalisme.

As a result, Mr. Smith forecast a « cultural shift » in the newspaper industry, as local and regional papers adjust from 30 percent profit margins to 10 percent margins – « forever. »(idem)

Modèle d’affaires web pur

Le Huffington Post, reçoit un financement de 25 millions de dollars. Évaluée à 100 millions de dollars, la petite entreprises (46 employés) repose sur le journalisme de liens (link journalism) et les enquêtes. Elle n’a pas de dettes.  Le Post a débuté une version locale pour Chicago.

Autre modèle à l’essai: le financement par le public ou l’audience (crowfunding), expliqué de façon amusante par Alain Giraudo dans son blogue Chienecrase (ha ha) dédié aux médias et à la pratique du journalisme. Le cas Spot.us:

Bref des gens qui ont de l’imagination, il y en a. David Cohn par exemple. Voilà son idée: le journalisme est un process, pas un produit (tout le monde est d’accord?), mais ce process est consommateur de temps, le temps c’est de l’argent, donc il faut payer ceux qui réalisent ce process professionnellement (et jusque là tout le monde devrait encore être d’accord!). Or le journalisme est désormais participatif (là bien sûr j’entends des dents qui commencent à grincer) si bien qu’une façon de réaliser cette participation serait de donner la possibilité au public (on peut aussi dire les lecteurs potentiels) de financer la recherche et le traitement des informations qu’ils ont envie de lire. Et David Cohn de préciser que ce type de journalisme, catalogué comme « civique », n’a pas besoin de faire 30% de marges bénéficiaires.

Le modèle payant n’est pas mort

Dans Monday Note (point de vue de professionnels français de la presse, en fonction à l’étranger), un billet sur la résurgence du modèle payant.

Les revues et le web – Une opportunité

L’avenir des revues culturelles repose sur un échange direct et bidirectionnel entre les revues et leurs communautés d’intérêt. Le Devoir du samedi 22 novembre, publie un cahier spécial consacré au domaine de l’édition. Plusieurs articles sont consacrés aux revues culturelles et aux 30 ans de la SODEP (Société de développement des périodiques culturels québecois).

Propos très intéressants et lucides d’Yves Beauregard (président de la SODEP).

M. Beauregard s’interroge sur les défis de l’édition des périodiques culturels et sur les usages du web.

Est-ce que chacun de nos périodiques devrait avoir sa copie électronique ?

D’abord, le site d’une revue ne devrait pas être la copie du numéro de la revue. Il serait une erreur de se limiter à reproduire la revue en version électronique. Celle-ci doit profiter des avantages qu’offre le web pour rejoindre des membres de sa communauté d’intérêt que la version imprimée ne rejoint pas. Un contenu électronique peut être mis à jour et commenté. On peut également y ajouter des liens vers des sources ou des informations pertinentes. On peut y insérer des liens vers des photographies, des documents audio et vidéo, des blogues. On peut attirer les contributions des acteurs et des témoins d’évènements culturels pour le bénéfice des lecteurs.

Ensuite, chaque revue doit avoir son espace sur le web, c’est essentiel pour que chaque communauté d’intérêt ait son espace et son identité propre, mais cela n’implique pas qu’il faille mettre en place une structure et des applications complexes. Les applications de bogue (Blogger, WordPress) présentent des fonctionnalités qui permettent de développer des micro sites. Ces applications sont très faciles à utiliser, ne nécessitent pas de programmation et sont gratuites (les versions entreprises permettent de gérer plusieurs blogues/microsites à la fois et ne coûtent pas 100 $).

Par contre, ces micro sites peuvent être fédérés sur un site comme celui de la SODEP. De plus, ceci contribue au référencement du contenu des sites des revues auprés des moteurs de recherche.

Devrait-on le (patrimoine culturel de nos périodiques) numériser et le rendre accessible ?

La numérisation des archives constitue une étape plus en aval des projets de publication numérique. Établir une présence forte, bien référencée sur le web et qui attire une communauté, est l’objectif principal à atteindre. Il sera ensuite pertinent l’analyser le contenu des archives et de s’interroger sur les modalités de son exploitation.

Édition numérique – Cours Économie du document

Réflexion sur les enjeux de l’édition numérique en regard du cours de Jean-Michel Salaün, Économie du document (École de Bibliothéconomie et des sciences de l’information, Université de Montréal).

À considérer pour l’analyse des modèle de revenu pour l’édition numérique

La publication numérique n’est pas un bien physique.

On refuse de payer pour un quelque chose d’aussi intangible que l’accès.

L’information est, de plus, souvent perçue comme jetable (aussitôt consultée, l’information perd sa valeur).

La publication imprimée ne disparaîtra pas

La publication imprimée est un bien physique.

On achète un livre parce que c’est un objet que l’on peut conserver, collectionner, prêter.

Le contenu est indissociable du médium et n’est pas affecté par les considérations technologiques telles que l’interopérabilité.

Questions

La génération des natifs du numérique posera avec encore plus de pression, des défis pour l’édition numérique. La génération qui n’a pas connu l’avant-web et qui, contrairement aux générations précédentes, surfe sur les changements, répugne à payer pour du jetable et de l’intangible. Par exemple:

  • Une infime proportion de titres de musique téléchargés par un ado sur des sites de partage il y a 3 mois est encore écoutée.
  • Par contre, ce même ado n’a pas hésité à acheter le numéro spécial d’une revue portant sur son groupe préféré et fera probablement l’acquisition d’un billet pour le spectacle du même groupe, et de son CD si celui-ci est un objet intéressant et contien des inédits.

Les consommateurs, et plus spécifiquement,  les natifs du numérique, perçcoivent-ils l’abonnement comme un engagement qui limiterait les opportunités ?

Quelle doit être l’offre des périodiques et journaux pour que celle-ci soit perçue comme ayant une valeur ?Valeur pour une communauté d’intérêt spécifique uniquement ? La longue traîne est -elle un modèle viable pour les petits éditeurs de périodiques ?