Favoriser la découverte d’une offre pour atteindre un objectif c’est bien, mais dans quel environnement technologique? La réponse à cette question, rarement abordée, pourrait pourtant aiguiller certains projets ciblant les moteurs de recherche vers de meilleures pratiques de conception et de rédaction pour le Web plutôt que vers la création de métadonnées.
Recherchée: méthodologie de projet
Parmi les écueils qui constituent des risques pour la réussite d’un projet, j’ai déjà élaboré sur le but et le solutionnisme technologique. Le but (résultat mesurable) est fréquemment confondu avec les moyens (découvrabilité). L’énonciation d’un but fait partie d’un exercice stratégique. Celui-ci est escamoté, de même que l’identification des besoins, lorsque des moyens technologiques semblent apporter une réponse simple à une situation pourtant complexe.
Ces écueils pourraient être évités en adoptant une démarche de réalisation de projet qui débute avec une réflexion stratégique. Ce sujet devrait figurer au premier plan des différents coffres à outils proposés, en culture comme dans tous les domaines.
Numérique: différents environnements technologiques
Voici à présent, un troisième écueil qui peut apporter son lot de problèmes: la méconnaissance d’un univers où se croisent, sans nécessairement se connecter, divers domaines d’expertise.
Ce que nous désignons généralement comme “le numérique” rassemble des environnements technologiques qui ont des langages, structures, normes et, surtout, des objectifs et usages bien spécifiques. Voici les environnements que l’on peut retrouver dans des projets
Web (pages)
Celui des moteurs de recherche: c’est à dire les sites et plateformes développés avec les standards du Web et et dont le contenu est accessible et indexable. Seul le contenu de type HTML est exploité pour répondre aux demandes des utilisateurs. Dans cet objectif, des métadonnées comme des identifiants internationaux (par exemple: ISNI) ou locaux (par exemple: numéros uniques d’œuvres) présentent beaucoup moins d’intérêt, pour les algorithmes, qu’une bonne description à la Wikipédia. Ces métadonnées seront, par contre, très importantes dans des environnements centrés sur les données, comme les trois suivants.
Celui des jardins clos, au contenu non accessible aux moteurs de recherche, car il n’est volontairement pas ouvert et conforme aux standards du Web. On y trouve les plateformes accessibles aux détenteurs de compte (payants ou gratuit), comme les réseaux sociaux et les sites d’écoute musicale.
Web sémantique (données ouvertes et liées)
Il s’agit d’une extension du Web qui utilise des technologies, standards et infrastructures différentes de celles du Web auquel nos navigateurs nous permettent d’accéder. Ce type de contenu qui n’est pas du HTML ne peut être indexé, interprété et utilisé par les moteurs de recherche à titre de résultat.
Contribuer à Wikidata peut intéresser des initiatives de données ouvertes et liées qui ne souhaiteraient pas développer leurs propres infrastructure et modèle de représentation.
Base de données relationnelles
Même si celle-ci peut servir à alimenter des pages web, une base données n’est pas “dans le Web” et donc, inaccessible à des moteurs de recherche comme Google. Par contre, un bon modèle de données et des métadonnées appropriées à la mission et aux utilisateurs cibles participent à la conception d’interfaces de recherche et de découverte.
Données ouvertes
Libérer des données est, en soi, un projet comprenant plusieurs étapes importantes afin de rendre celles-ci disponibles sous forme de fichier(s). Ce type de démarche est réalisé en amont d’un projet de données ouvertes et liées. Si des métadonnées permettent de décrire un jeu de données, les données elles-mêmes ne font pas partie du contenu exploitable par les moteurs de recherche.
Quel est l’environnement concerné?
Il est important de bien cerner le problème, ou d’identifier et prioriser les besoins, avant de développer une stratégie et de se pencher sur les outils technologiques. Ceci réduira considérablement les risques et coûts associés à des choix qui ne pas alignés sur le résultat attendu, notamment en raison de l’incompatibilité de plateformes, langages, applications et usages.
Voici, des types de projets qui correspondent aux environnements technologiques présentés précédemment:
Site web
Promotion et visibilité de l’information par l’entremise de moteurs de recherche commerciaux.
Données ouvertes
Réutilisation de données pour la recherche ou le développement d’applications.
Données ouvertes et liées
Réutilisation de données avec les technologies du Web sémantique: bases de connaissances interconnectées, fonctions avancées d’analyse et de recherche.
Base de données relationnelle
Gestion et utilisation de données, comme celles d’un catalogue d’enregistrements musicaux, par exemple, par des applications.
Il est possible que plus d’un environnement technologique soit concerné par un projet. Dans ce cas, il est impératif de rechercher des expertises, planifier des budgets et gérer des projets qui seront spécifiques à chacun des environnements.
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Il est plus que temps d’améliorer la littératie numérique de tous les acteurs participant à des projets. Et plus précisément, connaître les particularités des différents environnements technologiques. C’est une mise à niveau qui devrait logiquement concerner les bailleurs de fonds, les prestataires de services de conception et les spécialistes des sciences de l’information. Dans ce contexte, on devrait se demander s’il est souhaitable que les acteurs du domaine culturel soient les seuls à faire des apprentissages essentiels à la transformation numérique de tout l’écosystème.
Votre démarche est toujours très intéressante à suivre. Vote êtes une précurseurs dans ce domaine. Bravo
Je vous remercie pour ce commentaire, cher Monsieur, mais je crois que mon seul mérite est de chercher à mieux comprendre le Web par les travaux d’experts et de faire des liens entre divers domaines de connaissances. Amicalement, Josée