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Passages : Magazines web encore tributaires de l’édition imprimée


    Magazines and Their Web Sites: A Columbia Journalism Review survey and report

    Résultats d’une enquête à laquelle ont participé 665 magazines aux État-Unis. Les réponses démontrent, entre autres, que le mode de gestion et le processus décisionnel de l’éditions imprimée ne conviennent pas à l’édition web.

    Quelques résultats:

    Compétences web

    En général, l’édition en ligne est tributaire des décisions de l’édition imprimée. La profitabilité de l’édition en ligne est directement liée à l’indépendance de sa rédaction (tant pour les décisions de nature éditoriale que budgétaire.)

    La plupart des employés n’ont aucune expérience web préalable.

    Qualité du contenu

    Les éditions sont beaucoup moins pointilleuses quand il s’agit de contenu en ligne que pour leur produit imprimé (le contenu fait l’objet, en général, de beaucoup moins de révision et de validation).

    Originalité

    La raison la plus fréquemment invoquée pour publier sur le site un contenu déjà paru en version imprimée est le recyclage.

    Stratégie publicitaire

    Dans la plupart des magazines, l’édition imprimée et en ligne partage le même service de ventes publicitaires. Pas étonnant que les stratégies publicitaires des sites soient si mal adaptées au web.

    Modèles économiques

    Un tiers seulement des sites de magazines font des profits.

    L’offre gratuite de contenu en ligne n’a pas nécessairement d’effet négatif sur la rentabilité des magazines.

    Manque de planification

    20% des magazines ne savent pas s’ils font ou non des profits.

    Ceci permet de confirmer ce qu’on avait deviné (et expérimenté au cours de projets web avec des groupes média): il n’y a pas de réelle stratégie, ni de planification (et encore moins d’analyse coût-bénéfice)  derrière la présence web de la plupart des magazines.


Contenu payant – Qui payer ? Payer pour quoi ? Payer combien ?

Tout a un prix, même le contenu gratuit. Sélection de signets de la semaine.

Rédaction : Mieux vaut vendre qu’informer

Le travail du concepteur-rédacteur web (connoté publicité, communication, marketing) est mieux rémunéré que celui de journaliste. Aurélie Bernard, rédactrice web, effectue d’intéressantes recherches en rémunération : tarifs recueillis auprès de rédacteurs et journalistes pigistes (France).

Point intéressant : les nuances, tant pour la perception des clients que pour la rémunération, entre le concepteur-rédacteur et le journaliste.

Application pour iPhone : modèle à explorer pour la presse

Le iPhone a habitué ses utilisateurs à payer pour l’accès au contenu. Ceux-ci sont donc plus enclins à débourser 1,99 dollar par année pour une application présentant des contenus exclusifs. Exemple de l’application de Sport Illustrated pour iPhone: un utilisateur sur trois achète du contenu additionnel.

Point intéressant : les consommateurs de contenu payant ne constituent pas une meilleure audience pour les publicités en ligne. La stratégie publicitaire du journal ne sera donc pas liée au modèle d’abonnement.

Quand iPhone dicte les prix

Article du Devoir sur le juste prix à payer pour voir un contenu vidéo (émission de télévision en rediffusion sur le web). Un prix ne dépassant pas les 3 dollars peut-il couvrir la production de contenu créatif?

Point intéressant : même s’ils ont un faible pour la gratuité, les consommateurs sont prêts à payer pour des contenus. Ces derniers sont, dans l’ordre : les films, la musique, les vidéos professionnels (émission de télévision?), les journaux.

Édition numérique : le marketing reste le marketing

Les maisons d’édition jugent les attentes des consommateurs irréalistes lorsque ceux-ci estiment que la numérisation devrait entraîner une baisse considérable du prix des livres. L’éditeur de la revue The Atlantic dresse une liste des coûts de production d’un livre; liste dans laquelle les frais de représentation (repas et évènements) occupent la plus large part.

L’édition numérique au Québec: aborder le changement

La fabrique du numérique : une journée d’échanges résumée en 60 secondes. Vidéo de Clément Laberge (Remolino)

Tout récemment avait lieu un évènement organisé par la Fabrique du numérique autour des métamorphoses du livre et des enjeux de l’édition numérique.

Dans son compte rendu, l’un des organisateurs, Clément Laberge, note le peu d’intérêt des participants pour les métadonnées. Celles-ci sont la condition de réussite pour la diffusion, l’accès et le partage de l’information sur les œuvres numériques. Deux mondes: les sciences de l’information et l’industrie du livre.

Un autre organisateur, René Audet, relève l’attentisme qui prévaut dans le domaine de l’édition, face à la révolution numérique. Attendre que les modèles économiques se définissent d’eux-mêmes c’est laisser le champ libre aux acteurs qui sont en position de force, au détriment de l’innovation.

Une initiative dont nous pourrions nous inspirer pour la musique.

Passages : Mais combien de Kindle a-t-il été vendu ?

    Mobile Opportunity: How many Kindles have really been sold? (And other interesting tidbits about ebooks)

    Alors qu’Amazon reste discret sur les ventes du Kindle, plus de détails sur les marché des liseuses ont été diffusés à la conférence Tools of Change for Publishing 2010, organisée par O’Reilly.

    Marché encore en enfance, mais…

    Le marché du livre numérique en est encore à l’enfance, mais devrait rapidement entrer en phase de croissance par l’adoption des téléphones intelligents.

    Les acheteurs de livres numériques ne constitueraient que 2% du marché.

    Le support numérique le plus utilisé est évidemment celui qui est le plus répandu et le plus accessible: l’ordinateur personnel (47%)

    Le iPhone/iPod Touch suit (21%) le Kindle (32%). Résultat considérablement important pour Apple qui n’a pas investi d’efforts spécifiques sur la fonction liseuse de ses appareils.

    Choix générationnel

    Différences démographiques entre les utilisateurs du Kindle et ceux du iPhone/iPod.

    Les utilisateurs du premier sont plus plus âgés (outil centré sur une seule fonction, expérience de lecture calquée sur celle du livre imprimé) et sont plus souvent des femmes.

    Le deuxième, est favorisé par les plus jeunes générations, surtout les natifs du numérique, et ceux qui préfèrent les outils polyvalents.

    Mais combien y a-t-il de Kindle en usage ?

    Estimation de Michael Mace:

    If 0.67% of book buyers in the US is two million people, then there are 300 million active book buyers in the US. That is the entire US population, including infants and people who don’t like books. I don’t know what the base of active book buyers is in the US, but my guess is it’s not over 200 million, meaning the installed base of Kindles would be about 1.3 million.

Modèle d’édition à sens unique

ou quand l’expérience de l’utilisateur est limitée au feuilletage des pages (son en option).

Comme certains quotidiens (Le Devoir, La Presse), Le journal Les Affaires est à présent disponible en format numérique. Un modèle d’édition à sens unique où l’utilisateur interagit avec les contenus, mais jamais avec les autres utilisateurs. Ce modèle présente l’avantage de contrôler la diffusion de contenu, mais réduit considérablement l’expérience utilisateur. La version papier traditionnelle se révèle tout à coup beaucoup plus utile pour partager et signaler des contenus et pour les annoter.

Les versions numérisées des journaux et magazines sont fermées. Elles permettent de perpétuer un vieux modèle économique basé sur le contrôle, la rareté et la communication unidirectionnelle. Un mirage pour les entreprises qui espèrent toujours un retour au bon vieux temps : les consommateurs de l’ère numérique ont de nouvelles attentes  qui ne sont pas du tout en phase avec l’ancien modèle (abondance de contenu, ouverture, personnalisation, partage, réutilisation, interopérabilité).

Merci à Louis Durocher (@orenoque) pour le signalement de cette nouvelle.

Deux visions du futur des magazines: audace et immobilisme

Deux visions du futur des magazines :

Wired

Mentionnant une vidéo de Wired Magazine, qui présente sa vision du futur du magazine, Mitch Joel a demandé à ses lecteurs: est-ce cela le futur de l’édition ? (Is this the future of publishing?)

Dans cette vidéo, le directeur de la création, évoque un magazine qui utilise savamment le site web de la publication comme une extension de la marque et comme un enrichissement de l’expérience média.

Une prise de position audacieuse et décidément en dehors du credo habituel des entreprises d’édition menacées par le web. Des idées rafraîchissantes qui démontrent que Wired se prépare à saisir les opportunités offertes par le changement plutôt que de se battre contre celui-ci.

Magazine Premium

Premium est un nouveau magazine que les Éditions Transcontinental destinent aux gens d’affaires. Qu’est ce qui cloche ?

  • Un concept qui ignore la montée en puissance de l’information et de la rétroaction en temps réel ?
  • L’impression que la version numérique ne sera pas différente de la version imprimée ?
  • Un modèle de communication unidirectionnel où la rédaction s’adresse à un lectorat passif ?
  • L’insistance sur les prestigieuses sources d’information et l’aspect luxueux du magazine qui destine celui-ci à finir en évidence sur une crédence, dans le bureau du PDG ou dans la salle d’attente ?

On ne peut que constater le retard de l’industrie de l’édition au Canada, sur celle des États-Unis ou de l’Europe dans l’espace numérique. Constat similaire pour ce qui est de la présence des entreprises et commerces sur le web qui a suscité une lettre ouverte au premier ministre du Québec.

Laquelle de ces deux visions présente le plus d’opportunités pour le futur de l’édition ? Certainement pas celle de Transcontinental. Ce magazine permettra probablement de générer des revenus, à court terme, mais ne constitue pas un positionnement stratégique, à long terme, auprès des consommateurs de l’ère numérique.

Passages : les éditeurs s’emparent des droits numériques


    Jugement Google/La Martinière : Alea jacta est ? « :: S.I.Lex ::

    La fin du droit d’auteur à l’ère numérique, a commenté Narvic, qui a signalé cet excellent billet de Lionel Maurel, sur S.I.Lex.

    Le billet commente le jugement concernant la numérisation d’œuvres littéraires par Google. Selon Lionel Maurel, le jugement est une décision qui conforte les titulaires de droits dans leur conception que rien ne doit changer en matière de gestion des droits d’auteur. Et ceci, même dans un environnement numérique où les usages, les pratiques et les modèles économiques sont irréversiblement modifiés.

    Les droits numériques appartiennent aux éditeurs

    [ce jugement] une pirouette qui en dit très long sur sa conception des rapports entre auteurs et éditeurs et qui me paraît assez inquiétante pour l’avenir :

    “en l’absence de revendication de ou des auteurs, la personne morale qui exploite sous son nom une oeuvre est présumée, à l’égard des tiers contrefacteurs, être titulaire sur cette oeuvre, quelque soit sa nature et de sa qualification, du droit de propriété incorporelle de l’auteur”

    Le poids de la preuve reviendra donc aux auteurs.

    Commentaires qui enrichissent la réflexion

    Il faut lire les commentaires d’Hubert Guillaud (rédacteur en chef d’InternetActu.net et auteur d’un blogue sur l’édition électronique) et de Narvic (ex-journaliste, contributeur à Slate.fr et auteur d’un excellent blogue de veille).

    Ce dernier signale, à juste titre,  qu’on ne fait que déplacer le problème en proposant des mesures de contrôle. Comme l’affirmait Michael Geist, lors des audiences sur la réforme de la loi canadienne sur la protection du droit d’auteur, il faut protéger la création et non les modèles d’affaires mourants.

Passages : Les salons et foires en mutation ?


    Sans Hachette, le Salon du Livre se cherche un second souffle | Rue89

    Le Salon du livre de Paris (et les autres évènements de même envergure) n’échappera pas à la mutation que les nouveaux usages du Web ont enclenché dans d’autres activités de marketing.

    Que ce soit pour des raisons financières (coûts élevés de ce type d’évènement pour les participants), écologiques (transport, consommation) ou sociales (affirmation d’une spécificité régionale), une nouvelle tendance se dessine-t-elle pour les grands évènements de type conférence ?

    Hachette se retire du Salon du Livre de Paris et souhaite que l’évènement évolue

    Entre salon professionnel et grand public, on cherche à se repositionner. Les gros évènements semblent moins rassembleurs au goût de certains participants (professionnels de l’édition). Faut-il aller au delà de l’audience, trop diffuse et se recentrer sur les communautés d’intérêt ?

    Couleur locale ou régionalisation: répondre aux attentes d’une clientèle et de certains représentants du monde de l’édition, dont les auteurs, qui souhaiterait des évènements régionaux, adaptés aux spécificités locales.

Passages : The Media Business: MEDIA, INNOVATION, AND THE STATE

The Media Business: MEDIA, INNOVATION, AND THE STATE

Considérant leur peu d’efficacité démontrée par les gouvernements en matière d’innovation des processus, les médias devraient-ils se tourner vers l’État pour obtenir le support nécessaire à leur adaptation au changement ?

Robert Picard, économiste et spécialiste de la gestion des médias, questionne le souhait émis par certains médias, tant en Amérique qu’en Europe, de voir l’État participer au sauvetage d’une industrie qui a du mal à réagir au changement.

Comment innover

Les médias doivent innover, c’est une question de survie pour plusieurs. Cependant, le véritable défi de l’innovation n’est pas la modernisation d’une industrie, mais la définition de nouvelles fonctions et de nouvelles formes de médias.

Innover, ce n’est pas se limiter à améliorer ou adapter les processus et les produits/services existants, mais trouver de nouvelles façons de produire et de distribuer du contenu:

  • Repenser et reformuler l’offre de contenu;
  • Où, quand, comment ce contenu doit-il être offert ?
  • Quels nouveaux produits et services devraient être offerts et lesquels devraient être supprimés ?
  • À quel point et de quelle manière le contenu devrait-il se distinguer et/ou surpasser celui de la concurrence ?
  • Comment établir de nouvelles et meilleures relations avec la clientèle ?
  • Comment les activités sont-elles organisées et quels processus doivent être élaborés ?
  • Quelles relations doivent être établies avec les partenaires et intermédiaires ?
  • Et, ultimement, comment les activités sont-elles financées ?

Selon Robert Picard, l’État ne sera d’aucune aide si les groupes médias ne s’engagent pas pleinement d’eux-même vers le changement. Et ceci, reste encore à démontrer.

Passages : Upstart service offers to sell magazine articles like iTunes sells music – Canadian Magazines


    Upstart service offers to sell magazine articles like iTunes sells music – Canadian Magazines

    Journaux et magazines – L’illusion du modèle iTunes

    Les consommateurs préfèrent de plus en plus butiner parmi une offre de contenu variée et en croissance exponentielle sur le web plutôt que de limiter leurs sources d’information en s’abonnant. Le modèle de vente d’iTunes fait l’envie de plusieurs parmi l’industrie du contenu.

    De jeunes analystes financiers ont délaissé Wall Street pour lancer un agrégateur de contenus donnant accès aux articles de plus de 650 magazines. Actuellement gratuit, l’accès à ce kiosque à journaux numérique, deviendra en partie payant (encore aucune information sur ce que sera cette partie à valeur ajoutée dite « premium »).

    Contenu à usage unique

    La comparaison avec iTunes s’arrête à la différence de comportement entre les consommateurs de musique et d’information: l’information est jetable après usage.

    The comparison with iTunes may be apt in all but one way; purchasers of individual cuts or whole albums through the online music service usually intend more than one-time use; one wonders whether the same will hold true to individual magazine articles.

    La croissance exponentielle des contenus sur le web, dont la vaste majorité est gratuite,  a donné aux internautes un choix jusque là inégalé. Ils sont également des consommateurs beaucoup plus critiques et exigeants.

    La loyauté des abonnés ne s’obtiendra qu’au prix de réels efforts pour offrir un contenu unique et une expérience client de grande qualité.

    Laisser l’avantage aux agrégateurs de contenu

    Le modèle de vente unitaires d’iTunes est beaucoup plus payant pour le propriétaire de la plateforme (Apple) que pour les maisons de disque. Sans parler de la perte de contrôle de la relation avec la clientèle dans un contexte marketing où le social prend toute sa valeur.