Web 3, Facebook et droit d’auteur

Fil de réflexion du 11 décembre

Le web 3 (on va rester dans les numéros de version?), 4e rencontre internationale du web à Paris. Rencontres suivies par plusieurs blogueurs. Dévoilement de nouveautés, déclarations percutantes (ou nouvelle désignation pour remplacer w2.0).

Facebook a présenté ses excuses pour son intrusion dans la vie privée de ses membres.

Rappel: formation d’un groupe Facebook, Stop invading my privacy (75 000 membres) sur FB pour dénoncer la distribution aux annonceurs de toutes les informations concernant les activités des membres sur le réseau. Bel exemple de monétisation extrême de réseau social et bel exemple d’utilisation des outils de ce même réseau pour activisme.

Sur FB, on trouve aussi le groupe Fair Copyright for Canada (15 000 membres), administré par Michael Geist. La présentation de la nouvelle loi canadienne sur le droit d’auteur a été reportée. Beaucoup de questions (surtout des médias anglophones). À surveiller:

  • Commentaires d’Olivier Charbonneau sur Culture Libre (perspective sciences de l’info).
  • Commentaires et bonne revue de presse du juriste et passionné des TI, Michael Geist.

Interfaces de recherche et univers Netvibes

Repéré sur Klog (les outils du web pour documentalistes) l’interface de recherche (effectuez une recherche pour la voir, haut d ela colonne de gauche) du site de la médiathèque de l’ESC Lille (équivalent des HEC à Montréal). Une interface en trois parties:

  • Centre de la page: des résultats de recherche qui peuvent être triés par pertinence, titre, année, auteur.
  • Colonne de gauche: un nuage de mots clés reliés entre eux (hiérarchie, concepts). Cliquer sur un mot clé permet de déplacer la recherche. On peut également visualiser les auteurs et sujets pour affiner la recherche.
  • Colonne de droite: la possibilité d’utiliser des critères de recherche (fonds, disponibilité, auteur, année, sujet, éditeur)

Également Grâce à l’intégration d’un univers de l’agrégateur Netvibes, le portail d’information du site offre aux utilisateurs du site de la médiathèque différentes sources d’information à suivre et consulter selon leurs préférences.

Un éditeur chez Netvibes

Un éditeur, Milan, a créé un univers, Milan Jeunesse, sur Netvibes. Des widgets peuvent être intégrés sur des sites privés (Idées lectures, Vidéos, Club Wapiti). Repéré sur Mélico (Mémoire de la librairie contemporaine).

La prochaine version de Netvibes, Ginger, sera bientôt disponible (suivre le lien pour aperçu). Il sera, entre autres, possible de créer et partager des univers. Un remix communautique et agrégation de contenu.

Romans SMS

Pour faire suite aux enjeux auxquels doivent faire face les participants de l’industrie du livre, un article assez récent du blogue de Francis Pisani.

La moitié des romans les plus vendus au Japon ont été écrits sur des téléphones portables (moyenne de 400 000 exemplaires vendus). Ces romans s’adressent à un public adolescent et sont publiés par épisodes. Les auteurs font appel aux commentaires des lecteurs; ceux-ci les achètent parce qu’ils considèrent y avoir participé.

Comment le monde de l’édition peut-il intégrer cette nouvelle réalité ? Comment la chaîne documentaire traite-t-elle ces produits ?

Industrie du livre et numérisation

La liseuse d’Amazon, Kindle, ne suscite plus de commentaires (ou ne fait plus la une) des blogueurs du web 2.0 et des sciences de l’info. Prudence, attente de la réponse du marché. Pendant ce temps, ça bouge côté numérique.

Do it yourself

Les sites d’auto édition lulu.com et blurp.com permettent aux auteurs d’éditeur leurs œuvres et offrent un point de rencontre et de services aux différents prestataires de la communauté (révision, traduction, illustration, photographie , etc.). Lulu.com (fondée il y a plus de 5 ans par le co-fondateur de Red Hat, Bob Young, également v-p de la Ligue canadienne de football) peut même mettre un livre en vente sur Amazon.

Une artiste et conceptriste web montréalaise, Marie-Chantal Turgeon (éclaté, coloré et …bilingue), a publié cet automne un premier ouvrage sur Blurp.com.

Le monde de l’édition à l’ère numérique

En France…

Vente en ligne, numérisation et librairies indépendantes. L’Agence régionale pour l’écrit et le livre en Aquitaine (ARPEL) a publié en novembre son rapport intérimaire sur l’impact du numérique sur la librairie indépendante. Ce rapport a pour objectif de formuler des pistes d’action en matière de politique publique. Rapport final attendu en décembre.

Enjeu: amener toute une profession, et pas seulement les plus avancés ou les plus gros d’entre eux, à anticiper au mieux les changements, et à inventer des pratiques nouvelles de l’activité de libraire, adaptées aux besoins des individus de la société de l’information.

Dans la même veine, outre-Manche…

Booksellers Association of the United Kingdom and Ireland vient de publier son plan d’action concernant les enjeux du numérique et de la distribution sur le Net. Ce document fait suite à l’étude de marché publiée en 2006 (Brave new world – Digitalisation of Content: the opportunities for booksellers and The Booksellers Association).

Embracing the digital age: An opportunity for booksellers and the book trade.

Il faut un niveau d’engagement supérieur entre éditeurs et libraires. Sans celui-ci, l’industrie ne pourra bénéficier des opportunités et avantages des innovations technologiques. Il est urgent que tous les participants de l’industrie se familiarisent avec les technologies numériques. Les plus concernés sont les libraires. Il y a un rattrapage à faire côté marketing et développement des marchés.

Deux éléments fondamentaux au développement du marché numérique:

  • Entente sur les standards d’exploitation des données marketing (responsabilité du Book Industry Communications).
  • Extension de l’infrastructure actuelle de l’industrie du livre.

En 2003, le Centre francophone d’informatisation des organisations (CEFRIO) avait publié une étude sectorielle, Les affaires électroniques et l’industrie de l’édition au Canada. C’est alors la vulnérabilité du secteur à la concurrence étrangère qui est l’enjeu principal et les nouveaux modèles d’affaires électroniques doivent assurer la compétitivité de l’industrie canadienne.

Agrégateurs de nouvelles

Remarqué: médias en ligne offrant une agrégation de nouvelles, incluant celles provenant de d’autres sources, ceci ayant pour objectif de devenir la source d’information préférée.

Blogrunner 

Le New York Times va plus loin avec Blogrunner: actualités provenant de sources diverses (journaux en ligne, blogues et sélection de nouveautés sur le Net).

Le Net comme matière première

Le dernier élément ci-haut mentionné (sélection de nouveautés sur le Net) rejoins particulièrement la vision web 2.0 du poste de rédacteur en chef (editor) décrite par Scott Karp sur Publish2: The editor as curator of all the news on the web.

Reconstructing reporting

On peut pousser plus loin en ajoutant la nouvelle façon de pratiquer le journalisme sur le web, en intégrant le réseau professionnel, les acteurs de l’actualité, les lecteurs, et ce sur différentes plateformes. Voir l’article de Mark Glaser qui décrit 3 époques de journalisme (avant, maintenant et bientôt) , sur MediaShift.

Gratuité et propriété intellectuelle sur le Net

Droit d’auteur et internet – France

Repérée et bien présentée par Jean-Michel Salaün (EBSI, Université de Montréal), la position de Philippe Astor (ZDnet) sur le rapport Olivennes : pourquoi on a tort de considérer que la gratuité c’est le vol.

/…/Pour autant, rien n’interdit de chercher à monétiser cette gratuité, ce que de nombreux modèles publicitaires essaient déjà de faire. Je persiste à penser qu’il possible, également, de monétiser les échanges de pair à pair.


Œuvres du domaine public

Projet COMMUNIA de la Communauté européenne. Partage de connaissances et projet de médiation du domaine public.

/…/The main goal of the COMMUNIA project is to build a network of organisations that shall become the single European point of reference for high-level policy discussion and strategic action on all issues related to the public domain in the digital environment, as well as related topics such as alternative forms of licensing for creative material (including, but not limited to, Creative Commons licenses), open access to scientific publications and research results, management of works whose authors are unknown (i.e. orphan works).


Distribution sous licence Creative Commons

Creative Commons qui célebrera ses 5 ans le 15 décembre prochain propose une alternative web et flexible pour des contrats de droits d’auteur.Plusieurs types de licences disponibles. Utilisé, entre autres, par Wikipedia et Flickr.

Recherche de matériel disponible sur le Net, sous licence CC: Google et Yahoo! permettent de chercher spécifiquement du matériel sous licence CC .

Musique en ligne et droit d’auteur

Tenter de trouver un modèle de revenu intéressant pour toutes les parties.Proposition de solution d’une association de l’industrie de la musique:

Danemark – Music industry association recommends flat-rate file sharing (O’Reilly)Proposition venant d’une entreprise (EMI Music):

EMI Music reaches agreements to retail DRM-free, superior sound quality downloads in multiple stores across Scandinavia.

Suggestion d’un lecteur du blogue de Michael Geist :

/…/Recording industry sets up a music service, and/or licenses other services such as iTunes, to provide DRM-free unlimited downloads of all copyrighted music for an access fee of $23/month. No ISP involvement. No peer to peer. Just a fair market revenue scheme and a good value proposition for consumers.

Nouveau projet de loi canadien

Imposer une législation (Boing Boing) à l’image du Digital Millenium Copyright aux États-Unis qui, entre autres, réduira l’accès au matériel éducatif et scientifique et favorisera l’appropriation du futur patrimoine numérique canadien par de grosses entités commerciales.

Mise en garde de la Canadian Library Association, afin d’éviter les erreurs commises par la législation américaine, adressée au Ministre Pentice (septembre 2007).

Commentaires de Michael Geist (carnet technologies et droit).

Expertise

Site de Laura J. Murray, Faircopyright.ca, co-auteur du Canadian copyright: A citizen guide.

Entreprises et web nouveau

Les grandes sociétés conseil se penchent sur les enjeux qui depuis déjà quelques temps, introduisent des remises en question dans les entreprises (valorisation, modèles prévisionnels, modèles de revenus, technologies, etc.). Ce sont quelques indicateurs qui marquent l’amorce de changements plus profonds amenés par le web 2.0*.

*Souhaitons une appellation autre que 2.5 ou 3.0 pour la suite des choses (un reste de concept desktop?).

Enterprise 2.0 – Fad our future?

Sous-titré intéressant: The business role for social platforms. Résultat d’une étude (premier de 3 volets annoncés) de KPMG sur l’adoption des technologies et concepts de réseaux sociaux et collaboration par les grandes entreprises. ¨Prochain volet: résultats d’une enquête menée auprès de directeurs des TI dans de grandes entreprises.

En prime: abécédaire du web 2.0 (Ajax, Blog, Mashup, RSS, Tagging, …) . Tiens, aussi du code libre (Ruby on Rails)

McKinsey: How business are using Web 2.0

Résultat d’une enquête internationale menée auprès de 2 847 directeurs d’entreprise. Satisfaction des entreprises envers leur investissement dans les technologies, dites Web 2.0, surtout celles qui favorisent le travail collaboratif. Ces nouvelles technologies (aucune mention spécifique) sont plus flexibles et d’implantation plus rapides que les solutions d’entreprise traditionnelles.

Applications en code libre – Typlogie et modèles d’affaires

Étude antérieurement mentionnée dans ce carnet, réalisée par FaberNovel. Progression continue de l’adoption de technologies en code libre par les entreprises européennes.

Avantages reconnus: fiabilité, flexibilité, qualité, moins cher que les solutions propriétaires, adhésion aux valeurs véhiculées par le mouvement  »Open source ».

Cependant, l’étude relève que la méconnaissance du modèle d’affaires (modèle de revenu, structure de coût) des applications en code libre est un frein à leur adoption par les entreprises. Ce sont les services complémentaires qui génèrent la plus grande part des revenus.

L’étude présente une typologie des différents modèles;

  • Services complémentaires ou valorisation indirecte
  • Distribution à valeur ajoutée
  • Double licence (produit standard gratuit et produit version pro payant)
  • Mutualisation (version de base gratuite et modules développés sur mesure, payants)

Conseil en information numérique