Le iPad est-il une autre bouée de sauvetage à laquelle le tenants du contenu payant peuvent s’accrocher ?
Les industries du contenu qui nagent à contre courant des changements technologiques et sociaux, pensent-elles avoir trouvé le moyen de convaincre les internautes de payer pour accéder à du contenu ?
Dématérialisation et perte de contrôle
Il est difficile pour certains industriels d’accepter les effets de la dématérialisation du contenu. En effet, les œuvres littéraires, musicales, cinématographique et autres ne sont plus indissociables de leur support (livre, disque, pellicule, journal, etc.).
Solution miracle ?
Tel que mentionné antérieurement dans un de mes billets, Résistance au changement et solutions miracle, l’une des solutions la plus en vue est d’utiliser un support physique pour contrôler l’accès au contenu (cas du journal qui fournit une imprimante avec l’abonnement à son édition numérique).
Envieuse du Apps Store de l’iPhone et du Kindle d’Amazon, l’industrie des médias attend beaucoup des développements technologiques qui lui permettraient de maintenir son modèle d’affaires traditionnel, basé sur le contrôle de la distribution et de la relation avec les lecteurs.
Modèle avantageux pour qui ?
Le modèle économique basé sur le contrôle de l’accès au contenu par le biais d’une technologie de distribution (Apple/iTunes pour les iPod et iPad; Amazon pour le Kindle) peut cependant s’avérer beaucoup plus payant pour le propriétaire de la plateforme que pour le producteur de contenu.
De plus, le producteur met un intermédiaire entre lui et sa clientèle, alors que la relation et la proximité avec la clientèle sont essentiels au marketing social.
Web 2.0 , vraiment ?
Comme l’a si bien formulé un commentateur sur Twitter : iPad est un outil de consommation, pas un outil de production. Comme bien d’autres, un chroniqueur du New York Observer, fait remarquer qu’il s’agit plus d’un « theyPad » qu’un iPad, en démontrant la faiblesse de ses fonctionnalités participatives.
The iPad’s panoptical physical openness is also a step into a future where there is no longer the pretense of wise crowds. Rather, we are at the mercy of digital elites who impose their products and values on a crowd that is infinitely malleable and manipulable. Carrying our new tablets under our arm, able to use them to consume but not to create—to receive, but not to retort or dissent—we are all members of the new Consumertopia. It may be a flashy new wilderness, but it’s a wilderness nevertheless.
Un point de vue radical, mais qui expose cependant des ambitions de contrôle qu’on attribue plus souvent à Microsoft qu’à Apple.
Mais sommes-nous réellement passés d’une culture de consommation de contenus à une culture de création de contenus ?
Se priver de l’effet de réseau
Se limiter aux applications c’est délaisser les avantages de l’Internet: diversité, sérendipité, dissémination et de là, se priver de l’effet de réseau. À ce propos,voici un billet de Florian Sauvageau, publié sur le blogue qu’il tenait lors de la production du documentaire « Derrière la toile, le quatrième pouvoir » :
Je relis souvent des données ou des explications que j’ai déjà lues.On cite souvent les mêmes personnes. Mais je peux difficilement ne pas les lire, de crainte de perdre une explication qui me permettra de mieux comprendre l’ensemble de la crise profonde qui transforme le monde du journalisme ici comme ailleurs. Curieux paradoxe enfin, l’immense majorité des articles que je consulte sur Internet proviennent de journaux ou de magazines-papier,qui sont les meilleurs analystes de leur propre infortune.
Une réflexion sur « iPad au secours des vieux modèles ? »