Qui pourra inciter les organisations à adopter de meilleures pratiques Web si l’avant-garde technologique (dont la « maison du Web à Montréal ») ne le fait pas ?
L’annonce de la mise en ligne du nouveau site de la Maison Notman, hier sur Facebook, a déclenché une discussion qui illustre parfaitement la difficulté d’encourager l’adoption de meilleures pratiques pour la réalisation de projets Web.
Il s’agit d’un très petit projet pour lequel il n’y avait que peu ou pas de budget (comme la très grande majorité des sites Internet). Le site, réalisé en toute bonne foi par des bénévoles, comporte des lacunes en regard de la conception et de l’utilisabilité (là aussi, comme la très grande majorité des sites Internet). En commentaires de l’annonce sur Facebook, les échanges ont porté sur la pertinence de mettre en application les meilleures pratiques (planification, conception, production, évolution) dans un contexte de développement rapide, comme c’est le cas dans les jeunes entreprises en TIC.
Ceux qui proposent une mise en ligne rapide, suivie d’une amélioration par itérations soulignent une réalité trop souvent vécue : les projets interminables et coûteux dont les principales caractéristiques sont les suivantes:
- Lourdeur du processus de réalisation (sur-documentation, lenteur de la prise de décisions, décalage entre le livrable et les besoins qui ont changé depuis l’amorce du projet);
- Trop nombreux intervenants dans le projet (perte de vue des objectifs d’affaires et des intérêts des utilisateurs finaux);
- Affectation inadéquate des ressources (les bonnes expertises, au bon moment);
- Choix technologiques contraignants.
On peut effectivement mettre un site en ligne rapidement, en prévoyant l’améliorer plus tard, version après version. Mais si les problèmes sont de nature conceptuelle ou structurelle, les interventions nécessaires seront trop importantes et on les remettra à une éventuelle refonte. Les utilisateurs du site devront prendre leur mal en patience ou aller voir ailleurs.
Une bonne question
Une question subsiste : les meilleures pratiques Web sont-elles pertinentes dans une approche de développement rapide («release early, release often») ?
Si la réponse est oui, alors comment s’assurer de la rapidité et de l’agilité de la réalisation ?