Journalisme et démocratie – Les électeurs restent indifférents à l’appel des médias (Le Devoir)
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Les médias ont-ils encore de l’influence sur leurs lecteurs ? On peut en douter en constatant le faible taux de participation aux élections municipales de Montréal, malgré la médiatisation de la série de scandales qui secouent la mairie. Les médias sont-ils toujours les chiens de garde de la démocratie ? Ils aboient, mais aboient-ils au bon moment ?
Stéphane Baillargeon a interrogé deux professeurs en science politique * et en journalisme **. Il y a 3 trois leçons à tirer pour les médias:
Les médias ont peu d’influence sur les choix politiques
- «Les enquêtes montrent que les éditoriaux n’ont pas d’impact dans l’opinion», enchaîne encore plus cruellement le professeur Marc-François Bernier, titulaire de la chaire en éthique du journalisme de l’Université d’Ottawa. «Ils sont lus par une frange politisée qui a déjà son opinion et n’en changera que petit à petit.»
Les médias traditionnels ont fait leur travail d’enquête
Par contre, en région, les médias ne disposent pas des budgets et ressources leur permettant de réaliser ce type d’enquête. Les médias citoyens (blogues, forums) ont fait office d’amplificateurs.
«Les blogueurs fonctionnent comme les animateurs de lignes ouvertes, dit-il. Ils lisent les journaux et ils commentent.»
La vie politique n’a pas suffisamment de place dans les médias
Les chiens de garde de la démocratie se détournent-ils de leur cible dès qu’un os alléchant leur est jeté (la soirée des élections, entre le Gala de l’ADISQ et l’épisode clé de la série de télé réalité) ?
«La structure de certains médias et l’environnement social peuvent être défavorables à l’enquête»
* Anne-Marie Gingras, professeure agrégée de science politique à l’Université Laval, spécialiste des rapports entre la démocratie et les médias.
** Marc-François Bernier, titulaire de la chaire en éthique du journalisme de l’Université d’Ottawa.