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Deux leviers à ajouter au rapport de la mission franco-québécoise sur la découvrabilité

Leviers de la découvrabilité des contenus culturels francophones (source: MCCQ).
Rapport franco-québécois sur la découvrabilité en ligne des contenus culturels francophones.

Le rapport sur la découvrabilité en ligne des contenus culturels francophones résulte d’une mission conjointe des ministères de la Culture du Québec et de la France. Il dresse un bon état des lieux d’un ensemble de phénomènes et d’actions, sans égarer le lecteur dans les détails techniques. Un excellent exercice de synthèse, donc, réalisé par Danielle Desjardins, auteure de plusieurs rapports pour le secteur culturel et collaboratrice du site de veille du Fonds des médias du Canada.

Cependant, dans le schéma des 12 leviers à activer pour une meilleure découvrabilité des contenus culturels francophones (voir plus haut), il manque à mon avis deux éléments essentiels:

  • Est-ce aux acteurs culturels que revient la charge de rendre l’information concernant leurs créations ou leurs offres numériquement opérationnelle?
  • Quel espace numérique offre les meilleures conditions de repérabilité, d’accessibilité et d’interopérabilité de l’information ?

Premier levier: mises à niveau des métiers du Web

Il est important de sensibiliser les acteurs culturels à l’adoption de pratiques documentaires telles que l’indexation de ressources en ligne. Ceci dit, la mise en application des principes, ainsi que le choix de modèles de représentation de contenus en ligne, sont des compétences qui ne s’acquièrent pas comme on apprend à se servir d’un logiciel. On ne peut pas attendre de toute personne et organisation du secteur culturel de tels efforts d’apprentissage. D’autant plus que la production de l’information pour le numérique fait appel à des méthodes et savoirs relevant des domaines du langage et de la représentation des connaissances autant que des technologies numériques.

Si les données structurées sont perçues comme des solutions pouvant accroître la visibilité d’offres culturelles sur nos écrans, elles appartiennent à des domaines de pratiques pas suffisamment maîtrisés au sein des métiers du Web. C’est pourtant bien vers des spécialistes en développement, intégration, référencement et optimisation que se tournent les acteurs culturels cherchant à rendre le contenu de leurs sites web plus interprétable par des machines. Or, à ma connaissance, il n’existe actuellement pas de formation et de plan de travail tenant compte de l’interdépendance des volets sémantiques, technologiques et stratégiques du web des données.

Il devient de plus en plus impératif d’identifier les connaissances à développer ou à approfondir chez les divers spécialistes contribuant à la conception de sites web aux contenus plus repérables. Il serait également souhaitable de soutenir un réseau de veille interdisciplinaire ayant pour objectif de contextualiser et d’analyser l’évolution de l’écosystème numérique.

Exemple: dans la foulée d’une étape importante de ses capacités d’interprétation (traitement automatique du langage), Google a mis à jour, cet été, ses directives d’évaluation de la qualité de l’information. Il va sans dire que c’est important.

Deuxième levier: modernisation des sites web

Dans le Web des moteurs de recherche intelligents, la reconnaissance des entités passe par l’indexation de pages web et l’analyse des contenus. Les sites web devraient donc être des sources d’information de première qualité, tant pour les internautes que pour les moteurs de recherche.

Est-il normal de ne pas trouver toute l’information, riche et détaillée, sur le site de référence d’une entreprise culturelle? Pour le bénéfice des projets numériques, il est vital de concevoir des contenus pertinents pour les machines, lesquelles évaluent à présent la qualité des sources d’information afin de générer la meilleure réponse à retourner à l’utilisateur.

Pour une productrice ou un artiste, il est beaucoup plus stratégique de faire de son site web une source primaire, en attribuant une page spécifique à la description de chaque œuvre, que de créer un article sur Wikipédia. Rappelons que Wikipédia n’est pas une source primaire pour les moteurs de recherche. De plus, l’usage du vocabulaire (Schema.org) ne leur fournit qu’un signal faible sur la nature d’une offre.

Un savoir commun, entre information et informatique

L’adaptation des contenus culturels à l’environnement numérique repose, avant tout, sur de meilleurs sites web. Ces espaces offrent les conditions optimales d’autonomie, repérabilité, accessibilité et interopérabilité. Leur modernisation requiert des acteurs clés, que sont les spécialistes du Web, une mise à niveau rapide de leurs connaissances et de leurs pratiques.

Finalement, afin d’opérer cette mise à niveau et de développer ces savoirs communs, il faut bien entendu insister sur l’interdisciplinarité entre les métiers du web et, notamment, le domaine des sciences de l’information.

Découvrabilité = Repérabilité + Accessibilité + Interopérabilité

Standards W3C: repérabilité, accessibilité, interopérabilité

Traditionnellement, des réponses sont retrouvées à partir d’une collection de documents ou d’un graphe de connaissances.
(«Traditionally, answers have been retrieved from a collection of documents or a knowledge graph», Google AI Blog)

Traditionnellement ?

Cet adverbe est ici associé à «graphe de connaissances»: une technologie et des pratiques documentaires que nous ne maîtrisons pas.

Cette association, signale l’ampleur de l’écart entre notre conception des systèmes d’information, qui a peu évolué depuis l’invention des bases de données (pré Web), et le développement de graphes de données interconnectables (entité-relation) permettant, depuis plusieurs années déjà, de raisonner sur des connaissances.

Découvrabilité

Je préfère ne plus employer le terme « découvrabilité » car il porte l’illusion de pouvoir pousser des contenus sur les écrans des utilisateurs, comme à l’époque d’avant Internet. Cet espoir, qui façonne la plupart de nos projets connectés, est probablement la source de leur plus grande faiblesse.

Afin de faire évoluer nos usages du Web, il faut que nos initiatives numériques aient d’autres objectifs, plus concrets et vérifiables, que la découvrabilité. Ce mot trahit notre incapacité à faire évoluer notre compréhension du Web face à des entreprises qui se sont constituées en misant sur ses possibilités ultimes.

S’agit-il d’une caractéristique de l’information ou d’une activité de promotion? « Découvrabilité » est un néologisme dont nous n’arrivons pas à rapporter le sens à un savoir commun. Et pour cause: chaque spécialiste ou consultant l’adapte à ses compétences et à sa capacité d’intervention. L’absence de définition commune et précise ne facilite donc pas la convergence des initiatives numériques.

Je crois que nous aurions intérêt à remplacer ce concept flou par trois objectifs concrets pour lesquels il existe des connaissances formalisées et des outils pratiques: repérabilité, accessibilité et interopérabilité.

Repérabilité

Information documentée de façon à pouvoir être identifiée et localisée le plus aisément possible (architecture du site web, taxonomie, métadonnées). Synonyme: trouvabilité.

Accessibilité

L’information se trouve dans le Web et est accessible tant aux humains (contenu ouvert) qu’aux machines et algorithmes (indexation par les moteurs de recherche). L’accessibilité du web, qui vise initialement à permettre aux personnes handicapées d’accéder aux contenus et services web, est l’une des composantes de l’accessibilité numérique.

Interopérabilité

L’information est exprimée selon les standards universels, libres et ouverts d’accessibilité et de lisibilité pour les humains et les machines (protocole de communication HTTP, adressage URL, langage HTML). Voir ses enjeux, principes et typologies présentés dans Wikipedia.

***

Le Web est la seule plateforme permettant de publier de l’information de façon repérable, accessible et interopérable par qui ou quoi que ce soit. C’est pour cette raison que l’amélioration de la découverte d’offres et de contenus, dans un monde numérique, dépend de la structure de l’information publiée sur les sites web.

Dans le prochain billet, nous verrons pourquoi il faut revoir la façon dont nous concevons nos sites web et ce que tous devraient savoir pour adopter de nouvelles bonnes pratiques.

Solutionnisme et inégalités: gare aux écueils de la transformation numérique

jeu de mikado
Jeu de mikado, Heurtelions [CC BY-SA], Wikimedia Commons
Le recours au « tout numérique », dans les circonstances de la crise actuelle entraînée par la pandémie, révèle de nombreuses inégalités. Qu’il s’agisse de l’enseignement à distance, de la dématérialisation des services publics ou, même, du traçage des personnes, les propositions de « solutions » tiennent généralement pour acquis que l’informatique connectée est à la portée de tout le monde. Nous devons éviter les écueils de la transformation numériques que sont le solutionnisme et la création d’inégalités numériques.

Imaginer nos propres solutions

J’ai élaboré, dans un précédent billet, sur le piège du solutionnisme technologique:  « Ce ne sont pas des plateformes numériques qui ont permis à Netflix et compagnie de bouleverser l’industrie. C’est d’avoir compris le potentiel du Web et pensé autrement l’accès, la distribution et la production de contenus audiovisuels, en osant remettre en question les modèles établis.»

Cette expression peut s’appliquer au sentiment d’urgence qui nous pousse vers le développement d’un outil avant même d’avoir défini le problème, exploré les causes possibles et analysé les systèmes sociaux et techniques.

Il ne faut pas tomber dans ce piège et nous contenter de reproduire des stratégies et des outils qui ont été conçus pour servir d’autres objectifs que les nôtres.

Internet pour réduire les inégalités

Voici quelques éléments qui favoriseraient la transformation numérique, en commençant par la condition de base:

  • Accès Internet sur tout le territoire.
  • Accès Internet à la maison (gratuit ou à coût modique).
  • Bande passante nécessaire pour l’accès de qualité à du contenu audiovisuel.
  • Ordinateur à la maison (échapper aux coûts de l’obsolescence programmée,  promouvoir les logiciels libres). Équipement en nombre suffisant pour les besoins d’une famille confinée.
  • Connaissances informatiques et habiletés numériques suffisantes (autonomie des utilisateurs, sécurité informatique, protection de la vie privée).
  • Équipement adapté et logiciels et contenus web accessibles aux personnes en situation de handicap temporaire ou permanent.
  • Service de médiation: outils d’accès –et de contribution– à la connaissance et à la culture, littératie de l’information (bibliothèques publiques, initiatives citoyennes).
  • Commerçants, fonctionnaires, profs et professionnels ayant des compétences numériques suffisantes ou les ressources nécessaires pour offrir un bon niveau de services en ligne.
  • Amélioration du niveau d’alphabétisation (compréhension des consignes d’utilisation des services en ligne et des instructions techniques).

Technologies plus simples, accessibles et durables

Dans une tribune, Jean-François Marchandise, cofondateur de la Fondation Internet nouvelle génération, partage ce constat sur le besoin de médiation numérique :

Aujourd’hui, une grande partie de l’innovation numérique repose sur un numérique de luxe. Nous allons vers des « toujours plus », adaptés à un monde en croissance éternelle et en ressources infinies…
A contrario, il va davantage falloir composer avec un numérique moins high tech, qui puisse fonctionner avec trois bouts de ficelle, de manière plus décentralisée, avec une moindre dépendance au lointain, une relocalisation des savoir-faire.

De plus, si tous les citoyens sont égaux, ne devrions-nous pas élaborer des propositions numériques en fonction du plus bas dénominateur numérique commun ?

Pilotage d’initiatives et intelligence collective

Cette pandémie devrait nous faire réaliser que nous devons changer nos méthodes de travail et prendre garde aux inégalités numériques et au solutionnisme technologique.

Si nous souhaitons tirer des apprentissages constructifs de la complexité de cette situation, nos équipes de projets doivent être interdisciplinaires et nos analyses doivent tenir compte de l’interdépendance des systèmes. Les outils de communication et de travail collaboratif peuvent faciliter la circulation des idées. Cependant, seule une réelle transformation du pilotage des initiatives numériques, vers une forme d’intelligence collective, pourrait les rendre plus efficaces et accroître leurs bénéfices.

Pour que le Québec puisse se relever le plus rapidement de cette crise, l’ensemble de la société doit participer à la création de valeur (savoir, culture, industrie). Et pour cela, il faudrait d’abord réparer la fracture numérique, faire de l’accès Internet un service public essentiel et apprendre à piloter des projets dans la complexité.

Fablabs en bibliothèques: documenter une démarche de cocréation

Cartograhie collaborative des fablabs en bibliothèque.
Cartograhie collaborative des fablabs en bibliothèque à District 3, Université Concordia, Montréal, 23 septembre 2016.

Par leur mission, les bibliothèques contribuent au réseau des communs (voir la définition à la fin de ce billet), ces ressources partagées qui permettent à chacun de créer de la valeur. Comment peuvent-elles se transformer afin d’accompagner leurs différents publics pour qu’ils puissent développer leur potentiel créatif ?

Alors que ces lieux et la profession même de bibliothécaire se transforment, les fablabs, ces laboratoires de fabrication ouverts au public, deviennent des terrains d’expérimentation de choix pour actualiser la fonction de médiation. Mais comment mutualiser les apprentissages et connaissances pour permettre à d’autres bibliothèques et, par extension, de nombreux citoyens, de faire cette expérience ?  C’est sur ce sujet qu’une activité a été offerte dans le cadre de la Semaine québécoise de l’informatique libre (SQIL), en septembre dernier.

Proposée par le Café des savoirs libres (dernière mutation du collectif informel Bookcamp Montréal) et organisée par la Ville de Montréal (direction des bibliothèques publiques), cette activité réunissait des bibliothécaires et des représentants de fablabs québécois dont Monique Chartrand (Communautique).

Bibliothèques et fablabs: mode d’emploi des communs

Documenter une activité est une forme de reconnaissance offerte à ceux et celles qui ont donné de leur temps et partagé leurs connaissances. C’est également une information qui pourrait être partagée avec les citoyens qui sont concernés par ces services, ainsi qu’avec d’autres contributeurs potentiels.

Cahier des participants
Retour sur l’activité de cocréation: scénario, projets choisis, liste des participants, références utiles.

Cartographie collective des fablabs
État des lieux des fablabs en bibliothèques, au Québec: tableau  à compléter.

Projet de collaboration professionnelle
Le Wiki Fabs labs Québec fera une place spéciale aux bibliothèques. Ce projet a pour cofondateur Guillaume Coulombe, qui maîtrise le wiki sémantique et qui a également réalisé une encyclopédie du violon traditionnel québécois.

Documenter pour faciliter la réutilisation

Voilà qui mérite d’être souligné: un excellent travail de documentation d’une démarche de cocréation.  Une habitude à développer par tous les organisateurs d’activités participatives pour lesquelles on attend un résultat: cocréation, hackathon, maker space et même si ne n’est plus tendance, quelquechose-camp.  (si vous n’êtes pas familier avec ce vocabulaire, lire Viens dans mon tiers-lieu, j’organise un hackathon en open source).

Documenter le déroulement d’une activité (scénario), la contribution des participants, les enjeux et propositions formulés, ainsi que, le cas échéant, les engagements pris est un le meilleur moyen pour obtenir des résultats concrets. C’est un effort indispensable pour partager plus largement, mobiliser et, surtout, préparer le passage à l’action.

Les communs, qu’est-ce c’est ?

Valérie Peugeot, présidente de Vecam, une organisation qui milite pour une appropriation des pratiques numériques par les citoyens, explique très clairement, en deux minutes, ce que sont les communs dans cette vidéo. Madame Peugeot a également participé, en présentiel, à la conférence sur les communs numériques.

Données ouvertes: comment améliorer la qualité et l’utilisabilité des ensembles

 

Commission européenne - Formation en ligne sur la qualité des données ouvertes

 

Éléments d’information pour la préparation d’un atelier dans le cadre d’un événement montréalais pour la Journée internationale des données ouvertes, le 21 février prochain, à la Maison Notman.

Voici des enjeux et des exemples qui sont susceptibles de réunir des représentants des gouvernements, des organismes et des citoyens autour d’une démarche constructive.

Littératie de l’information et culture des données

Développer une culture des données pour que la libération de données soit plus qu’une démonstration de transparence : le développement d’écosystèmes actifs et diversifiés.

L’open data est-il un leurre politique ?

Nous avons besoin d’une culture qui fasse bien comprendre qu’une donnée n’est pas quelque chose de naturel, mais de construit. Les données sont construites, produites, et le processus de fabrication est aussi important que la donnée en elle-même.

Curation des données: améliorer le rendement de la libération des ensembles

Il n’est pas suffisant de libérer des données: il faut pouvoir les trouver et comprendre ce à quoi elles peuvent servir. Ceci implique un catalogage précis des ensembles: type d’information, origine, secteurs d’activités concernés, liste des données, période couverte de même qu’une indexation par mots clés contrôlés et par les utilisateurs (folksonomie). L’indexation permet de relier entre eux des ensembles de données quelque soit leur origine et leur classification.

Sorting Through the Government Data Explosion

All the data the American government is pouring onto the Web will be useful only if people can make sense of it. What’s needed are tools for sorting, combining and presenting raw data sets in visual form.

Approche centrée sur l’utilisateur

Accéder à l’information municipale, provinciale et fédérale qui concerne notre lieu de résidence ou la localisation de notre entreprise. Remédier à la dispersion de l’information (qui, quoi, quand, où?) par la standardisation des métadonnées et l’interopérabilité des ensembles de données.

The biggest failure of open data in government

Do you know all the different government bodies and districts that you’re a part of? Do you know who all your elected officials are? Do you know where and when to vote or when the next public meeting is? Now perhaps you’re thinking that this information is easy enough to find, so what does this have to do with open data? It’s true, it might not be too hard to learn about the highest office or who runs your city, but it usually doesn’t take long before you get lost down the rabbit hole. Government is complex, particularly in America where there can be a vast multitude of government districts and offices at the local level.

Interopérabilité des données quelque soit leur origine

Un guide pour favoriser l’interopérabilité des ensembles de données. Métadonnées descriptives de base : organisation, événement, personne, législation.

The Open Civic Data Project – Sunlight Foundation

Using Open Civic Data makes it is easier for governments to share data and for people to engage with their governments. Open Civic Data also provides guidance on how to publish all of this information so it can be shared across city, county and state jurisdictions. Adoption of Open Civic Data can:

  • Make content about local governments easier to find.
  • Provide a clear path for archiving and relating data across years.
  • Help governments make their data more open to citizens and developers alike.
  • Increase data portability across cities, counties and states.

Standards d’interopérabilité : modèles d’approches

Utiliser un langage commun à tous les services du gouvernement qui produisent des données pour la description des ensembles de données. Standards d’interopérabilité de la politique de qualité des données du gouvernement de l’état du New South Wales, Australie.

Data Interoperability Standards

The links below provide access to data standards which support data interoperability and exchange of information by NSW Government agencies.

Standards offer a common language enabling agencies to appropriately share or compare data managed across diverse systems.

  • Standard Approach to Metadata (pdf)
  • Standard Approach to Information Architecture (pdf)
  • Standard for Customer Reference Data (pdf)
  • Standard for Spatially Enabling Information (pdf)
  • Standard for Human Services Classification (pdf)
  • Standard for Data Quality Reporting (pdf)

Facteurs contribuant à la réutilisation des données

Éléments communs des meilleures pratiques de gestion de données ouvertes. Série de présentations du groupe Open Data Support, au sein de la Communauté européenne.

La qualité des Données et Métadonnées Ouvertes

  • Fournir des descriptions appropriées aux données (métadonnées);
  • Utiliser des vocabulaires standards pour les données et métadonnées;
  • Spécifier la licence sous laquelle les données peuvent être réutilisées;
  • Respecter les exigences légales en matière de protection de données personnelles et autres données sensibles;
  • Représenter les métadonnées et les données selon les principes de données libres en utilisant les URIs persistants pour identifier les ressources;
  • Fournir des informations sur la source des données.

 

Plan numérique ou révolution de l’information ?

Moi aussi je suis étonnée. Pas tant en raison du retard numérique du Québec (les appels pour l’adoption d’un plan numérique ne datent pas d’hier), mais en regard des demandes exprimées au travers des propositions contenues dans la lettre.

Je suis tout aussi étonnée de la démarche choisie, par les tenants du web 2.0, pour les formuler et les communiquer publiquement. Comment faire la leçon du web 2.0 et de la démocratie ouverte aux entreprises et administrations publiques lorsqu’on emploie la même stratégie de communication ?

Agence gouvernementale

Proposer une nouvelle structure me semble d’un autre âge: celui du “on va mettre un homme là-dessus”. Ceci est une façon commode de déléguer le problème à un appareil administratif; on l’extériorise et on démobilise et on déresponsabilise ceux qui devraient être les acteurs des solutions de changement.

 Priorité au “numérique”

Le “quelque chose” numérique est un outil, un moyen d’arriver à des fins spécifiques. Je crois que c’est le changement de culture qui constitue la priorité. Sans ce changement, dans nos usages personnels, en société, en entreprise et, surtout dans nos administrations publiques, nous ne pourrons profiter pleinement des avantages des technologies de l’information. C’est comme être organisés comme des moines copistes à l’ère de l’imprimerie.

On ne peut pas critiquer une solution sans apporter de contribution à la démarche de résolution de problème. En prévision de l’ouverture du blogue annoncé par un des signataires de la lettre, Mario Asselin, voici comment je décrypte le problème et quelle est la piste de solution proposée.

Appel au changement

Cet appel au gouvernement pour un plan numérique est un appel au changement. Ce changement n’est pas de nature technologique, mais de nature profondément humaine. Les technologies de l’information, contrairement à ce qui est prétendu par les vendeurs de “solutions” ne sont que des instruments ou, au mieux, des catalyseurs: votre prochain projet numérique pourrait changer votre entreprise.

Donc, ce changement c’est revoir nos rapports:

  • comme citoyens, avec ceux à qui nous accordons la permission de nous représenter pour gérer nos collectivités dans notre intérêt commun.
  • comme employés ou patrons, au sein des organisations afin d’être reconnus pour nos compétences et nos contributions, et non pour le contrôle que nous exerçons sur l’information .
  • comme individus sociaux afin d’être connectés au monde qui nous entoure pour que nous réalisions que nos choix et nos actions individuels ont des conséquences à l’échelle planétaire.

Au coeur du plan numérique: l’information

“Privilégier le savoir sur l’avoir”, énonce la 5e des 6 demandes, mais ce n’est pas le savoir, c’est l’information qui est au coeur de cette transformation. Une information surabondante qui est, paradoxalement, si difficile à trouver et à exploiter pour nos objectifs humains.

C’est le développement de nos capacités à analyser l’information, à la synthétiser et à raisonner et à prendre des décisions que nous devrions cibler derrière ce plan numérique. “Education is the new oil” a lancé Jim Whitehurst, le PDG de Red Hat, au cours d’une conférence TED sur l’économie de la révolution de l’information. Le savoir résulte de l’interaction de nos capacités intellectuelles avec l’information.

Si nous choisissons de privilégier le savoir sur l’avoir, c’est l’accès à l’information qu’il faut assurer par les moyens suivants:

  • Gouvernance de l’information
  • Gouvernance de projets
  • Ouverture des données publiques
  • Choix de technologies libres autant que possibles
  • Accessibilité de l’information pour tous : personnes handicapées, moins nanties, vivant en région éloignée.

Le logiciel libre: un choix politique

Salon du logiciel libre du Québec, 6 et 7 décembre 2010, Université Laval, Québec.

Hashtag : #s2lq

Développement socio-économique du Québec

En ouverture de l’évènement, Cyrille Béraud (pdg de Savoir-faire Linux et instigateur de la poursuite contre la Régie des rentes du Québec qui a acheté des licences logicielles sans appel d’offres)  a souligné l’importance de 3 chantiers de développement social et économique pour le Québec. Ces chantiers n’ont rien à voir avec le béton, mais ont pour objectif l’accès aux outils de développement pour les individus et les organisations:

  • Connectivité Internet;
  • Logiciel libre;
  • Données gouvernementales ouvertes.

Activisme pour un choix de société

Richard Stallman (alias RMS), fondateur du mouvement pour le logiciel libre et activiste, a livré une présentation de près de 2 heures 30, en français, sans notes et sans aucun support visuel.

RMS ne tolère pas les compromis, ce qui lui vaut les critiques de certains, parmi ceux qui sont favorables au logiciel libre. Comme l’a formulé Marc Boivin sur Twitter: « Je respecte énormément les idées de @richardstallman mais très peu l’argumentaire et leur défense ».

Les programmes propriétaires sont « privateurs »- ils privent  les utilisateurs de leur liberté d’expression et, ce faisant, font obstacle à la créativité et l’innovation pour le bien commun.

Celui qui professe que la liberté sociale et politique est plus importante que la technologie  a énoncé les 4 libertés essentielles au développement du logiciel libre :

  • Usage du programme;
  • Étude du code source;
  • Diffusion des copies;
  • Amélioration du code et contribution à la communauté en retournant à celle-ci les nouveaux programmes ainsi développés.

Selon Stallman, le logiciel libre est un choix de société : liberté individuelle, solidarité sociale et démocratie contre le pouvoir du codeur (l’éditeur du logiciel).

…et ça marche le libre ?

Comme tout évangéliste, Richard Stallman a une approche idéaliste quant aux modèles économiques du logiciel libre : « ce qui est important, ce n’est pas d’être rentable, c’est de faire le bien» .

Quelques publications concernant les modèles économiques de l’industrie du logiciel libre:

Pour un plan numérique ou « Laissez faire le marché »

Le 16 octobre 2010, CommunauTique, un collectif qui soutien la participation citoyenne et  l’appropriation des TIC, lance un nouvel appel au gouvernement du Québec pour un plan numérique. Une prise de position bien documentée.

Depuis longtemps, des spécialistes du web réclament un plan pour que le Québec (citoyens, éducation, industrie, gouvernements) se mette enfin à l’heure numérique et qu’on ne s’en remette pas au marché, la solution miracle.

Prenant la balle au bond, Martin Lessard a aussitôt appuyé le mouvement en relayant l’appel et en y ajoutant son commentaire.

Luc Gendron propose l’organisation d’un Focus20 – Spécial plan numérique (similaire, au Yulbiz, les rencontres Focus20 réunissent les passionnés du web des régions du centre du Québec, et même de Montréal).

Le mouvement repart à nouveau. La lettre ouverte au premier ministre du Québec, rédigée par Patricia Tessier et publiée lors du Yulbiz du 28 octobre 2008, était restée sans effet.

Retard numérique : isolation

Des experts rassemblés par le CEFRIO se sont prononcés, en juin dernier, pour l’adoption d’un plan numérique au Québec. Plusieurs pays en ont déjà un; voici les principales préoccupations qui y sont abordées:

  • Accessibilité aux technologies numériques (notamment, la bande passante).
  • Formation pour accroître et améliorer  l’usage des TIC.
  • Nouveaux services essentiels pour le développement collectif (comme les nouvelles technologies et l’éducation).
  • Enjeux de gouvernance comme la protection des renseignements personnels, le logiciel libre et l’accès aux données publiques.

Cette prise de position, ainsi que de nombreux liens pertinents, ont été publiés sur le blogue du CEFRIO : Pour un Québec numérique… et performant. À la suite de l’assemblée annuelle du CEFRIO, Le Devoir avait publié des entrevues à ce sujet dont celle de Benoît Aubert (Le train numérique passe, le Québec reste à quai) qui affirmait que le retard numérique risque d’isoler le Québec.

Amplifié par les réseaux sociaux, plus populaires et plus intégrés aux canaux de communications traditionnels qu’il y a deux ans, le mouvement atteindra-t-il sa cible ?

Et l’infrastructure technologique ?

Une lettre d’opinion de Jonathan Vianou, journaliste et ingénieur, dans Le Devoir, relève l’absence de mesures concernant l’infrastructure technologique dans le budget fédéral récemment présenté le gouverment de Stephen Harper.

Les programmes d’infrastructure qui y sont présentés sont créateurs d’emploi et essentiels au maintien des voies de transport, cependant, selon M. Vianou, il y a de quoi s’alarmer du manque d’intérêt pour le développement de l’économie numérique au Canada.

Dans l’économie du savoir, Internet haute vitesse doit être considéré comme essentiel, au même titre que la poste, le téléphone et la télévision. Or, le Canada perd progressivement son leadership à ce chapitre. Deuxième en 2002 parmi les 30 pays membres de l’OCDE, en termes d’abonnés à Internet haute vitesse, il récolte maintenant une 10e position. Pire, il se classe 27e pour son rapport qualité de vitesse et prix! Sans compter que la limite de téléchargement moyenne canadienne de 60 Go par mois est rapidement atteinte, comparativement à celle américaine, qui est de 250 Go.

Le Canada ne semble pas vouloir suivre les propositions de l’OCDE pour l’intégration de la cyberéconomie. De sa position de tête, en 2001, le Canada a rapidement perdu du terrain, tant pour la tarification que pour laqualité du service.

Chiffres pour le moins déconcertants publiés par  David Crane, un chroniqueur de la revue d’affaires BCBusiness dans son article From First to Worst:

Canada’s broadband prices are higher than 20 other countries in the Organization for Economic Co-operation and Development (OECD). In fact, Canadian prices are nearly 30 times as high as those in Japan, 12 times as high as in France, 11 times as high as in Sweden and just over 10 times as high as in Korea.

Canada also has one of the slowest average advertised broadband speeds, ranking 15th in the OECD. Compared with Canada, Japan’s downloading speeds are nearly 12 times as fast, France’s and Korea’s nearly six times as fast and Sweden’s three times as fast.

En milieu rural,  et surtout pour les régions éloignées des centres de services, l’accessibilité aux services par Internet constitue un facteur essentiel du développement économique et social.  Pourtant, l’accès Internet à haute vitesse n’est pas encore disponible sur tout le territoire du Québec, sur la Côte-Nord, en Gaspésie  et même dans certaines aglomérations de l’Estrie. Encore moins accessible sur l’ensemble du territoire canadien (env. 80% des communautés n’y ont pas accès).

Et pour ajouter à la somme des obstacles au développement de la nouvelle économie : la pratique de ralentissement délibéré du trafic (throttling), récemment autorisée par le CRTC,  par les géants des télécommunications.

Mieux intégrer la cyberéconomie à l’économie globale

Le futur de l’économie Internet. Rapport de la réunion Ministérielle de l’OCDE, Séoul juin 2008.

La réunion précédente, sur le même thème, avait eu lieu à Ottawa en juin 1998. Contenu du document:

  • Mise en évidence des moyens pour stimuler le développement de l’économie Internet.
  • Proposition de principes directeurs pour élaborer des politiques et des pratiques pour préparer cette économie future.

Notés:

Défis du développement de l’économie Internet

  • Rendre l’Internet accessible à tous et partout.
  • Promouvoir l’innovation, la concurrence et le choix de l’utilisateur sur l’Internet.
  • Sécuriser les infrastructures d’information critiques et parer aux nouvelles menaces.
  • Assurer la protection des informations personnelles, le respect des droits de propriété intellectuelle et, de façon plus générale, un espace Internet sécurisé qui offre une protection aux individus, notamment aux mineurs et autres groupes vulnérables.
  • Promouvoir une utilisation sécurisée et responsable de l’Internet.
  • Créer un environnement qui encourage l’investissement dans l’infrastructure, des niveaux plus élevés de connectivité et des applications et services innovants.

Propositions concrètes que la classe politique aurait intérêt à bien intégrer

Propositions visant plus particulièrement les domaines de l’administration publique, de la santé et de l’information (technologie de l’information).

Nos fournisseurs de services de télécommunication devraient médités sur la section consacrée à  l’autonomisation des consommateurs (Les services de communication étant devenus plus complexes, il est de plus en plus difficile pour les onsommateurs d’évaluer et de comparer les offres.)

La neutralité technologique est essentielle pour le développement économique, n’en déplaise aux fournisseurs de plateformes logicielles et services de télécommunication. Dans le traitement des questions technologiques, favoriser la neutralité technologique, l’interopérabilité et l’élaboration de normes ouvertes.

Plus d’adresses IP pour plus d’accessibilité

Il n’y a pas que les numéros de téléphone qui s’épuisent. L’espace actuel d’adresses IP sera épuisé dans quelques années. Il doit être étendu pour permettre à des milliards d’individus et d’ordinateurs de se connecter à l’Internet, et par conséquent, à Internet de s’étendre et à la cyberéconomie de croître. L’OCDE a souligné la nécessité du déploiment d’un nouveau protocole Internet.