Archives de catégorie : Faire le Québec numérique

Écouter pour mieux se connecter aux réseaux

« Connexion » est le concept qui devrait se trouver au centre de toute stratégie de communication. Pour se connecter avec  les bonnes personnes (ouvertes, réceptives, ayant besoin d’information ou d’attention), il faut d’abord les repérer, puis les écouter et, par la suite, interagir.

Ces derniers jours, à lire les commentaires dans le Globe and Mail et sur les pages FB d’amis anglophones, on se croirait en 1976, après la première élection du PQ. Je constate que les médias anglophones n’en ont eu que pour la politique linguistique et la souveraineté alors que ces enjeux étaient bien secondaires dans les médias francophones et sur les médias sociaux. On constate la même différence avec les liens les plus retweetés (le plus souvent, des articles de journaux) par les anglophones et les francophones.

Le fossé des enjeux

Sauf sur quelques plateformes de média citoyen, les deux groupes linguistiques se sont peu engagés sur les mêmes enjeux. Si on fait abstraction des répercussions de l’attentat, au lendemain des élections, les échanges des citoyens anglophones se sont cristallisés autour de leurs principales préoccupations face à un gouvernement du Parti Québécois (même minoritaire). La carte lexicale des échanges en anglais sur Twitter (flux des principaux hashtags employés au cours de la campagne) relève clairement les préoccupations liées aux droits linguistiques, à la question nationale et à l’identité (québécois vs les autres). Il y a là un malaise sur lequel les élus devraient se pencher urgemment.

Dès que la question de l’identité est abordée, on n’est jamais loin de la loi de Godwin (le mot « hitler » a été suffisamment employé pour se trouver en périphérie de la carte lexicale (sur la gauche et à mi-hauteur du graphique).

Carte lexicale - Élections Québec - Anglais
Nexalogy - Carte lexicale des échanges en anglais - Élections, Québec, 05/09/2012

À l’écoute des citoyens ?

Les politiciens ne devraient pas déserter les médias sociaux après les élections. Ils devraient les utiliser pour se tenir à l’écoute des citoyens et pour les informer de leurs projets, pour engager avec eux des échanges constructifs et pour faire remonter dans l’appareil politique les préoccupations susceptibles de faire obstacle à ces projets. On a beaucoup parler de la présence des candidats sur les médias sociaux, cependant ils s’en sont servis comme tribune pour livrer leurs messages,  dans une démarche de communication traditionnelle (à sens unique).

Politique micro et hyperlocale ?

La notoriété d’un individu, la popularité d’un compte (nombre d’abonnés, nombre de tweets) et la viralité d’un contenu ont retenu l’attention des médias. C’est une perspective de média de masse, une approche macro et de plus, en temps réel, sans le temps nécessaire à l’analyse et la mise en contexte. Il faut encore du temps pour apprivoiser le nouvel écosystème informationnel et de nouveaux outils d’analyse et d’interprétation. Pour les professionnels de l’information et les politiciens, il y de nombreux usages en mode micro à développer et à expérimenter. Verrons-nous des partis tenir des assemblées de cuisine impromptues sur Twitter ?

Mise à jour 2012/09/07

À propos de ma démarche

En portant attention aux contenus des échanges et des hyperliens sur Twitter au cours de la campagne, j’ai repéré des différences; la reconnaissance de formes (patterns), surtout dans les flux informationnels, me passionne. J’ai, par la suite, vérifié ce qui m’apparaissait comme un signal en effectuant deux requêtes dans une base de données (flux des principaux hashtags sur Twitter).

Le billet que j’ai écris ne fait que partager l’observation des résultats obtenus. N’ayant pas l’expertise requise pour l’analyser et l’interpréter, je ne peux que commenter et souhaiter que d’autres spécialistes s’y intéressent et, en retour, partagent leurs réflexions.

Élections 2012 : capital de confiance et bataille des faits

Le débat des partis a lieu ce soir (dimanche 19 août). Les candidats se livreront à une joute oratoire dont nous seront les spectateurs. Je retiens 2 choses:

Capital social, capital de confiance

L’importance, pour les individus et partis, de constituer un capital social en développant et en entretenant un réseau de relations bâti sur la confiance, la crédibilité et le partage des connaissances (information, expertise, expérience).

Bataille des faits

Dans un débat, où chacun des participants aura préparé son arsenal de vérités et de statistiques, et où les citoyens par médias sociaux interposés pourront y apporter leurs commentaires, les professionnels de l’information jouent également de leur capital de confiance.

Conversation

Changer la façon de faire de la politique… malgré elle

Les commentaires très pertinents de Marc Levasseur, spécialiste en communication et affaires publiques (qui emploie également la technologie de Nexalogy), à propos de mon précédent billet, m’obligent à y apporter quelques précisions.

Qui est actif sur Twitter ? Des gens ordinaires ou des professionnels de la communication ?

Twitter est un microcosme, on y trouve même des robots. Ceux-ce composeraient une bonne partie des abonnés des grandes marques et des personnalités médiatiques. Ce politicien italien se défend bien d’avoir une audience plus ou moins réelle.

Cependant, contrairement aux médias traditionnels, les plateformes de publication et les réseaux de diffusion sur Internet sont accessibles à chacun. Il est donc fort plus probable qu’il y ait du « vrai monde » sur les réseaux sociaux.

Twitter (ou Facebook) ne représente pas la réalité, mais il cependant un excellent laboratoire pour les nouveaux usages. Je m’efforce d’observer les interactions et contenus échangés en faisant abstraction des usages politiques conventionnels. La pratique de la veille concurrentielle m’a appris à sortir de mon cadre de référence pour déceler les signaux faibles du changement.

Les 2 cas cités sont-ils des initiatives pilotées par des partis politiques ?

Les deux cas retenus dans le précédent billet permettent de mettre en évidence des pratiques moins organisées, moins structurées, moins populaires (donc moins facilement repérables), mais qui sont les signaux faibles d’une appropriation croissante des réseaux sociaux pour des enjeux civiques. De nombreux utilisateurs de Facebook et Twitter constatent d’ailleurs la politisation croissante (sujets incluant les conflits et causes mondiales) du contenu des flux qu’ils suivent. Martin Lessard (dont le billet Faire de la politique autrement est à lire) et moi avons souvent discuté de la prédominance des pratiques commerciales sur les usages civiques sur les médias sociaux.

Même si Geneviève Tardif (L’obstineuse) bénéficiait de conseils professionnels pour sa présence numérique, il demeure que cette initiative sera sans doute suivie par d’autres individus, quelque soit leur motivation.

Peut-on donc réellement parler de dialogue et d’écoute? De participation citoyenne? Ou plutôt de débats entre partis qui se font par personnes ou plutôt par profils interposés?

Je mets de côté les évidences afin de repérer les signaux faibles du changement. Je souligne qu’il n’y a pas encore réellement d’écoute et de dialogue de la part des organisations politiques. Cependant, il y a des échanges entre individus politisés (pas nécessairement   identifiés comme militants actifs pour un parti). La force des ces interactions, même si elles ne durent pas et ne concernent que quelques individus, est leur grand nombre, leur spontanéité et leur formation organique (facteur essentiel du nouvel écosystème des relations, voir « wirearchy » dans ce billet). Si les organisations n’entrent pas dans les conversations, elles s’éloignent de leur base et perdent l’avantage de la proximité qu’offre Internet. Voir mon billet sur la présence et le comportement du SPVM sur Twitter pendant les manifestations étudiantes.

Pour que les organisations politiques aient des stratégies réellement efficaces sur les médias sociaux, il faudrait qu’elles soient plus agiles et qu’elles intègrent les activités de certains de leurs partisans qui sont actifs et bien implantés dans leurs réseaux (et non leurs militants, pas assez spontanés, trop ligne de parti). Les usages actuels donnent à penser qu’on emploie un outil 2.0 dans des stratégies de communication (marketing) pour faire de la politique traditionnelle.

Les organisations changent, et souvent, malgré elles. Tout comme en entreprise, où les nouvelles générations (X, Y, natifs du numérique) ont secoué la culture organisationnelle, les citoyens changent la façon de faire de la politique.

Élections québécoises 2012 – Politique 2.0 : les citoyens prennent les devants

  • Les stratèges des partis politiques doivent désormais tenir compte de l’engagement très actif de certains citoyens.
  • Le partage d’information est au centre de la lutte pour la crédibilité alors que la confiance se fait rare.

Ce sont les constats qui sautent aux yeux alors que je suis la campagne électorale québécoise en décortiquant les liens et les relations des flux recueillis par Nexalogy (Élections québécoises 2012Élections québécoises 2012 – Partis politiques)

Élections Québec - Intérêts, 16-08-2012
Élections québécoises 2012 sur Twitter - Carte lexicale - Nexalogy

Nous sommes des médias

Des citoyens mettent temps et efforts (conception de pages web, recherche d’information, rédaction, animation de conversations sur les réseaux sociaux) pour se faire entendre des politiciens et rassembler leurs concitoyens autour des enjeux qui les préoccupent.

Parmi les liens les plus largement diffusés, on retrouve ceux qui pointent vers un site dont l’instigatrice est une jeune femme au pseudonyme qui fait sourire : Geneviève L’obstineuse. Il existait bien avant le début de la campagne, mais n’a que récemment attiré l’attention du Directeur général des élections et du Parti Libéral. Si les dépenses des partis politiques sont surveillées en période électorale, rien ne restreint le droit des individus à exprimer leur opinion. Voilà un facteur de perturbation avec lequel devront compter les organisations politiques. Il faut ajouter à cela le facteur d’incertitude des électeurs (électrons libres) qui ne se réclament d’aucun parti.

Si le Parti Libéral a répliqué aux affirmations du site Liberaux.net , il n’en reste pas moins que les affirmations et leurs sources qui sont diffusées (et mises à jour) demeurent populaires. La réplique de l’organisation libérale et la couverture médiatique qui a suivi ont également contribué à une plus large diffusion du site Liberaux.net et des tweets de son instigatrice.

Les Faits, un compte piloté par l’équipe des communications du Parti Libéral a rapidement trouvé une contre-partie. Parmi les comptes les plus retweetés, on retrouve fréquemment Les Vrais Faits, un autre exemple d’initiative personnelle. L’auteur du compte effectue une veille informationnelle sur les déclarations des candidats du parti Libéral et publie régulièrement des liens vers des sources d’information, assortis de commentaires.

Comment is free, but facts are sacred

Cette célèbre phrase de Charles P. Scott (rédacteur en chef du Guardian de 1872 à 1929) démontre le rôle essentiel d’une information de qualité (sources vérifiables) dans la lutte pour la crédibilité des individus et, potentiellement, l’obtention du soutien populaire. Le partage d’information qui a une valeur pour l’audience recherchée, permet d’engager des conversations. Les répliques humoristiques et personnelles ont la cote sur Twitter, mais un fait exposé de façon claire et concise, accompagné d’une source fiable et commenté trouvera facilement des relayeurs et des commentateurs.

L’information est abondante, accessible, les outils de recherche sont performants et la publication en ligne est à la portée de tous : libre à chacun de se lancer dans la campagne, en solo ou en équipe.

La politique 2.0 c’est aussi écouter

On parle de politique 2.0, de la présence (ou de l’absence) des candidats sur les réseaux sociaux. Il n’est pas encore question d’écoute, du temps que les organisations prennent pour prendre connaissance des souhaits ou critiques exprimées sur cette grande place publique qu’est Internet.

Les institutions politiques et les administrations publiques tardent à entrer dans l’espace numérique pour écouter et échanger avec leurs concitoyens et leurs administrés. Ce sont ces derniers qui prennent les devants. Verra-t-on une autre façon de faire de la politique, par exemple, en ayant des groupes d’intérêt (autre que des lobbyistes) qui proposent les éléments des programmes politiques et qui se concertent autour de projets pour, par la suite, les présenter aux partis ?

 

 

 

Startup Festival : carte des interactions et pistes narratives

En facilitant le repérage de connections entre des sujets et des acteurs, l’analyse des conversations sur les médias sociaux permet de raconter des histoires.

La deuxième édition du Startup Festival (informations plus détaillées dans la version anglaise du site) avait lieu les 11, 12 et 13 juillet derniers, au bout du quai Alexandra. J’utilisais jusqu’à présent la technologie de Nexalogy pour filtrer et analyser les contenus et les interactions sur les réseaux sociaux.  Dès la fin de la première journée de conférences, la carte des interactions m’a permis de repérer les éléments d’une histoire à raconter.

Parler de startups et d’opportunités au festival des startups de Montréal

StartupFest sur Twitter_Interaction_Comptes les plus actifs
Startupfest sur Twitter - Carte des interactions (comptes les plus actifs) Les comptes du Festival sont au centre des interactions. Plus les autres comptes sont près de ces derniers, plus ils sont en interaction avec eux.

Plusieurs femmes ont participé à cet évènement. C’était remarquable car les technologies de l’Internet attirent relativement peu de femmes. Vers la fin de la première journée de conférence, la carte des interactions a révélé la présence active de plusieurs participantes dans l’espace numérique des conversations. Qu’elles développent des applications ou des contacts d’affaires, ces entrepreneures font tranquillement leur chemin dans un univers bien différent de celui des entreprises de l’ère industrielle.

Potentiel narratif: 6 femmes, 6 histoires d’entrepreneures

@christinerenaud
Fondatrice de E-180, une plateforme qui permet de faire connaître et partager votre expertise ou votre savoir-faire en rencontrant des gens qui ont les mêmes affinités.

@JessicaLChalk
Entrepreneure de l’Ontario, responsable au développement des affaires pour I Think Security qui offres des services et des solutions de protection des données.

@misskavita
Kavita Ajwani, née à Montréal et a vécu en Thaïlande et en Inde avant de revenir démarrer une startup, Taskhire.com, qui permet de trouver en ligne de l’aide pour effectuer diverses tâches et travaux.

@MorganeSuel
Étudiante en anthropologie médicale, originaire de la Silicon Valley (ce qui explique sa passion pour les startups) et animatrice de la communauté du Startup Festival.

@sarahQB
Sarah Queen Browning, diplômée de Stanford et co-fondatrice de Panafold, une startup qui développe des interfaces et des applications mobiles pour faciliter l’acquisition de connaissances.

@SuzanneMGrant
Entrepreneure d’Ottawa qui contribue à la croissance d’un écosystème pour les startups du monde arabe. Elle publie le blogue ArabStarts.

Les contenus échangés par ces participantes, ainsi que leur profil et leurs traces sur le web recèlent un potentiel narratif, une perspective différente sur l’univers des startups.

Sociofinancement : importance de la relation avec les créateurs

Qui dit relation, dit émotion. Entre l’illusion d’une relation affective (« J’aime ») avec une marque et le développement d’une relation avec des créateurs, basée sur l’engagement envers une cause, je privilégie la seconde option, sans aucune hésitation. J’ai contribué au financement d’un autre documentaire des productions du Rapide-Blanc, sur le fleuve Saint-Laurent, dans la même veine que le très engagé  Chercher le courant.

Sociofinancement - Projet Le fleuve Saint-Laurent
Sociofinancement – Projet Le fleuve Saint-Laurent

J’ai reçu un DVD en cadeau et l’équipe me tiendra au courant de l’évolution du projet. J’aimerais bien qu’il y ait un blogue de production : le making off en temps réel est beaucoup plus engageant, permet de documenter et conserver plusieurs aspects de la production qui, autrement, ne sont pas archivés et sert de dynamo la campagne de promotion du produit. Afin d’accroître le financement de son projet, Rapide-Blanc a fait appel à son réseau de contacts, à ceux qui ont apprécié ses documentaires, à ceux qui soutiennent les causes environnementalistes, bref à tous ceux qui pouvaient se sentir interpellés par la cause environnementale. En utilisant Haricot.ca, une plateforme de sociofinancement (crowdfunding), Rapide-Blanc a non seulement atteint son objectif, mais a également débuté la campagne de marketing de son prochain documentaire. Les plateformes de sociofinancement, dont la populaire Kickstater, sont des leviers incontournables pour le (micro) financement de projets. L’an dernier, Tara Hunt, une techno-entrepreneure basée à Montréal, avait trouvé grâce à IndieGoGo le financement nécessaire à une formation de perfectionnement. Le sociofinancement, c’est la culture du partage où la dimension émotionnelle de la relation (fréquemment occultée dans la logique marchande du marketing pourtant désigné « social ») a toute son importance. Un modèle économique basé sur l’engagement (love money) qui séduit peu à peu les artistes et autres intervenants du secteur de la culture.

Will crowdfunding completely replace the consumer model? No. The old consumer model will continue to retain a significant portion of economic activity—not every product, project, or idea is suitable for crowdfunding. Though just like we are starting to reclaim our relationships with the artists, we are called to participate in reclaiming our communities. We are invited to join not out of responsibility, but out of gratitude, a key emotion of the new paradigm. Crowdfunding is a model that better allows us to connect our personal gifts with receivers. This is aligned with the nature of the gift.

Charles Eisenstein, Why crowdfunding is just the beginning.

Contestation citoyenne par médias interposés

Avant même leur diffusion sur les chaînes de télévision, des parodies du  message publicitaire du parti Libéral de Jean Charest n’ont pas tardé à circuler depuis la publication de la vidéo officielle par un média, hier soir.

« Video protest »

Bel exemple d’interaction entre les citoyens et leurs gouvernants par l’intermédiaire d’un contenu qu’on s’approprie de façon symbolique. Voir cette très pertinent présentation : Mashup, remix, détournement: nouveaux usages des images sur les réseaux sociaux.

 

Message à double-tranchant

Les thèmes évoqués « turbulence », responsabilité », « pression » sont des allusions à la crise étudiante, mais demeurent juste assez nébuleux pour ouvrir la porte aux interprétations. Une simple apposition du carré rouge et le message prend un tout autre sens.

Quand le discours officiel passe dans la machine à interpréter du Net et quand les parodies du discours officiel circulent plus rapidement que les messages télévisés, on est vite dépassé.

Il y aurait intérêt à adapter votre stratégie de communication aux nouveaux usages du numérique, sauf si vous ciblez intentionnellement la catégorie de citoyens qui préfèrent s’informer auprès des médias traditionnels.

Autres versions du message :

Version remix.

Version Duplessis (discours contre la laïcisation de l’enseignement).

Version Notre Sauveur.

Version « au bout du rouleau »

Version sous-titrée

Version Juste pour rire

Version publicité subliminale

Version « bad trip »

Mashup publicité Apple (MacIntosh, Super Bowl 1983)

Crise étudiante : choisir ses conversations sur les médias sociaux

Un récent billet de Michelle Blanc a attiré mon attention parce qu’il fait référence à l’outil d’analyse des conversations sur les médias sociaux développé par Nexalogie. Je travaille avec l’interface de recherche qui permet de générer le rapport analytique des conversations sur Twitter à propos de la crise étudiante (http://hausse-fr.nexalive.com/)

Crise étudiante - Carte lexicale des conversations en français, sur Twitter - Nexalogie
Crise étudiante - Carte lexicale des conversations, en français, sur Twitter, 2 juin 2012 (Nexalogie)

Je ne m’étendrai pas sur ce qui fait qu’un contenu est de gauche ou de droite et qui peut être perçu comme intolérant par les tenants d’une opinion adverse. Je ne partage pas toutes les opinions de Michelle, mais je respecte son expérience des médias sociaux.

Je reviens plutôt sur deux éléments du billet qui sont en rapport avec l’outil d’analyse .

Les messages principalement véhiculés étaient ceux des médias traditionnels

Ce sont les utilisateurs qui deviennent les relayeurs de l’information produite par les médias et qui jouent un rôle important dans cette crise. Ces utilisateurs engagés ne sont pas de simples porte-voix; ils ne se contentent pas de retweeter les contenus des médias, ils les commentent. Dans le flux analysé, les contenus des médias qui sont les plus retweetés sont le plus souvent accompagnés de commentaires négatifs. Les médias sociaux amplifient l’expression du sarcasme et de la dérision envers les gouvernants et les personnalités qui prennent position (ou sont perçues comme telles) en faveur de ce dernier.

Finalement, si on transpose ces différentes données au Québec, on peut comprendre pourquoi, en partie, Twitter en particulier, Facebook et les autres médias sociaux sont maintenant devenus un champ de mines pour ceux « oseraient » exprimer une opinion divergente de la gauche casserole…

Je ne crois pas que les médias sociaux soient des champs de mines. Certains savent se positionner dans les conversations pour faire entendre leur message.

L’illustration ci-dessous est la carte des interactions entre les comptes sur Twitter qui est issue du même flux mentionné précédemment. Le gros point rouge, au centre de la nébuleuse, est le compte du Service de police de la ville de Montréal (@spvm). Tous les soirs, au cours des manifestations, ce compte est au centre des conversations. Contrairement au gouvernement, le SPVM n’est pas qu’un sujet de discussion, il est un acteur. Le compte @spvm n’interagit qu’avec des individus dont l’activité sur Twitter fait preuve de mesure, évitant ainsi toute confrontation. Ses messages, contenant de l’ information plutôt que des opinions, sont abondamment suivis, relayés et commentés, tant par ses supporteurs que ses détracteurs.

Carte des interactions - Nexalogie
Crise étudiante - Carte des interactions (comptes Twitter) - Nexalogie

Une organisation ou un individu qui souhaite exprimer une opinion divergente sur les médias sociaux ne doit pas s’en priver. Une analyse fine des conversations permet de repérer l’expression d’opinions nuancées et d’identifier des relayeurs d’information. Il devient alors possible de diffuser un message en s’inscrivant dans une logique de discussion pour peu qu’on ait de l’information à partager.

Gouverner autrement

«Gouverner autrement», était le titre de la version initiale du rapport Gautrin.

Rapport Gautrin - Gouverner ensemble (mai 2012)

Dans le contexte socio-politique actuel, cette modification est lourde de sens. «Gouverner ensemble», c’est un jingle pour une campagne électorale. «Gouverner autrement», c’était une promesse de changement.

Parmi les 32 recommandations de ce rapport, les 4 premières constituent les fondations d’un gouvernement transparent, collaboratif et participatif.

  1. Que le gouvernement divulgue progressivement et de manière proactive, sur un site unique, l’ensemble des données gouvernementales. Ces données devraient être disponibles dans des formats libres et compatibles avec les logiciels de traitement de données.
  2. Que le gouvernement du Québec s’engage à stimuler et à favoriser la participation citoyenne à l’élaboration et à l’évaluation de ses actions et de ses politiques.
  3. Que le gouvernement s’engage à utiliser le potentiel du Web 2.0 pour stimuler et faciliter la collaboration des employés au sein et entre les différents ministères et organismes gouvernementaux.
  4. Que le premier ministre du Québec affirme dans une déclaration sa volonté d’orienter son gouvernement sur la voie du Web 2.0 et de faire de son gouvernement un « gouvernement ouvert ».

La 4e recommandation sera-t-elle mise en oeuvre ? Le gouvernement ouvert peut-il s’envoler sans l’autorisation de décoller du premier ministre ?

Apple : intégrer la chaîne du livre, de l’auteur au lecteur

Serions-nous séduits par un jardin au point de ne pas nous inquiéter de l’absence de portes de sorties ?

Jardin d'Éden avec mur.

Le nouveau programme d’autoédition lancé par Apple propose un modèle de production très audacieux. Voici un premier aperçu et quelques commentaires à chaud, publié par Martin Lessard sur Triplex, le blogue techno de Radio-Canada.

 Apple à l’assaut du livre scolaire 2.0

Il est évident qu’Apple a compris depuis le début ce qu’il fallait faire : offrir gratuitement des outils de création et les gens s’y précipiteront pour y créer du contenu. Il faudra bien éventuellement qu’ils achètent la plateforme de production ou de lecture (l’iPad) et qu’ils passent par des tuyaux pour diffuser leur contenu (l’iTunes U). C’est à ce moment-là précis qu’Apple est à la caisse enregistreuse.

 

Une discussion sur les possibles avantages pour l’amélioration des pratiques dans le domaine de l’éducation s’est poursuivie sur mon fil Google+ avec Mario Asselin, spécialiste des technologies et de l’éducation (entre autres choses).

Apple à l’assaut du livre scolaire : modèle économique complètement fermé. Ensuite, ce sera la chaîne du livre.

Je suis prêt à modifier ma position si on me prouve que l’outil de l’écosystème iBooks 2, iBooks Author et iTunes U permet facilement la co-construction via la capacité d’adapter un manuel par un prof et des élèves qui l’utiliseraient, ceci dans une dynamique où l’interopérabilité des dispositifs serait au service de l’avancement des connaissances et des itinéraires pour les présenter à des apprenants qui n’intègrent pas tous en même temps les mêmes choses au même rythme.

 

Un autre commentaire, à chaud, par Clément Laberge, un des spécialistes québécois de l’édition numérique que je suis, (avec Christian Liboiron et Patrick M. Lozeau). Un commentaire prudent qui résonne comme une mise en garde.

Et si Apple était devenu éditeur ?

Non, décidément, je ne reproche rien à Apple. Et je n’en suis pas moins admiratif. Je juste un peu préoccupé de l’absence de produits/services/approches alternatives pour éviter une hégémonie qui me semble incompatible avec ma vision de l’éducation et de la culture en général.

 

Apple détournerait-il le standard de l’édition numérique, EPUB, à son profit ? Des questions adressées à Apple par un des collaborateurs de ZDNet, Ed Bott. Les réponses sont attendues.

How Apple is sabotaging an open standard for digital books

So, for nearly two years, Apple has wooed digital book publishers and authors with its unconditional support of an open, industry-leading standard. (The EPUB standard is managed by the International Digital Publishing Forum [IDPF], of which Apple Inc. is a member.)

With last week’s changes, Apple is deliberately sabotaging this format. The new iBooks 2.0 format adds CSS extensions that are not documented as part of the W3C standard. It uses a closed, proprietary Apple XML namespace. The experts I’ve consulted think it deliberately breaks the open standard.

À jouter dans mes liens sur la guerre de l’Internet ?

La guerre de l’Internet ce sont des batailles pour la propriété intellectuelle et le contrôle des utilisateurs (contrôle de ce à quoi on accède et du comment on y accède). Apple est la plateforme technologique, l’éditeur, le responsable du marketing et le détaillant. Les acteurs de l’écosystème de l’édition doivent analyser les avantages et les risques (ou concessions) qui sont présents dans un tel système.

Plan Nerd : des citoyens-experts passent à l’action au GouvCamp

GouvCamp à Québec, le 22 février 2012

GouvCamp est une initiative de citoyens-experts qui permettra, on le souhaite, de passer à l’action après OpenGouv (16 novembre 2011)J’y retrouverai des amis comme Martin Lessard et des gens qui ne me connaissent pas mais que je suis sur le Net, comme Thierry Goulet.

Dans l’appareil gouvernemental, la technologie souffre d’être seulement entre les mains des responsables financiers, dit-il. Or, on ne peut plus voir ça aujourd’hui uniquement comme un simple outil de production. C’est un enjeu social. (Sylvain Carle, inspirateur de l’évènement, dans un article du journal Le Devoir)

 

De gouvernement en ligne à gouvernement ouvert

Rapport Gautrin 2004 sur le gouvernement en ligne
Rapport sur le gouvernement en ligne ou "Gautrin 2004"

OpenGouv à Montréal, dans le cadre du Webcom, le 16 novembre 2011, OpenGouv était une journée d’échanges webdiffusée en direct et pilotée par le groupe de travail sur le gouvernement ouvert. Ce groupe est sous la direction du député Henri-François Gautrin.

De gouvernement en ligne à gouvernement ouvert

Rapport Gautrin : prise 1 

Le premier rapport Gautrin (juin 2004) a atterri sur les tablettes d’une salle d’archives. Voir billet de Michel Dumais dans le Devoir.

 Rapport Gautrin : prise 2

Nous attendons toujours la version 2011 du rapport Gautrin (ou Gautrin Web 2.0), qui attend l’approbation de Jean Charest, premier ministre et instigateur du Plan Nord (vaste programme d’exploitation des ressources naturelles et de partenariats avec diverses industries et firmes conseils). Pour patienter, voici la vidéo officielle de la présentation du groupe GautrinWeb2.0.

Ailleurs

En décembre dernier, la France a lancé son portail de données ouvertes Étalab . Avec la participation active, sur le Net, de groupes de citoyens dont le blogue Regards citoyens qui propose Aidons le gouvernement à améliorer data.gouv.fr.