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Mon média personnel ne connait pas la crise

My changing media habits (or: there is no crisis!)

Très intéressante information sur la consommation des médias, par le journaliste Andrea Kluth (The Economist), repérée via Transnets , le blogue de  Francis Pisani, journaliste du Monde).

Constats fort honnête de la part d’un journaliste professionnel: il consomme plus volontiers de l’information en format vidéo et audio qu’en texte et que la plus grande part de cette information ne provient plus de journalistes.

Lorsqu’il se penche sur sa consommation actuelle des médias, M. Kluth note ceci (et c’est, à mon avis, capital pour toute l’industrie du contenu qui cherche à se renouveler):

Débarrassé des supports traditionnels (télévision, abonnement aux journaux imprimés), son accès à l’information est beaucoup plus efficace. Comme la plupart d’entre nous, il a adopté de nouveaux outils et usages. Il a élaboré son propre média par agrégation de sources sur des supports flexibles et mobiles.

En devenant le curateur de ses sources d’information, M. Kluth n’est plus le récepteur passif de contenus ayant plus ou moins d’intérêt. Paradoxalement, malgré la croissance exponentielle de l’information, il est beaucoup plus efficace.

La féroce compétition des producteurs d’information (professionnels et amateurs) pour accaparer notre attention a cela de bon qu’elle favorise les contenus de qualité (originaux, pertinents, approfondis) au détriment des contenus redondants et à faible valeur informationnelle.

As Clay Shirky has been saying for years: We have a surplus of time, once we get rid of the crap in our lives.

Conclusion d’Andrea Kluth : il n’y a pas de crise des médias. Jamais nous n’avons eu d’accès à autant d’information et jamais nous n’avons eu autant de moyens de sélectionner et de comparer nos sources. La crise des médias est structurelle et évidement, il y aura des disparitions d’emplois, c’est à l’industrie du contenu de s’adapter.

Ce n’est donc plus le média (journal, télévision, radio), mais les contenus que nous consommons. Nous nous faisons notre propre média grâce aux technologies qui nous permettent de  publier, sélectionner, remixer, commenter et partager.

Les médias traditionnels n’ont pas d’autre choix que celui de se réinventer, car nos habitudes de consommation changent de façon irréversible.

Passages : Read/Write Book. Le livre inscriptible | L’édition électronique ouverte


    Read/Write Book. Le livre inscriptible | L’édition électronique ouverte

    Publication expérimentale des textes des participants à l’université d’été de l’édition électronique (Marseille, 7-11 sept 2009). Bel aréopage dont: Fabrice Epelboin (RWW fr.), André Gunthert, Tim O’Reilly, Nova Spivak et Marin Dacos.

    Cette expérience rappelle celle de la thèse de doctorat sur les jeux vidéos rédigée à l’aide d’un blogue. Les utilisateurs de jeux étaient invités à commenter les textes de la thèse tout au long du processus de rédaction. Parution prévue pour octobre 2009. À suivre, pour l’expérimentation et le contenu.

    Mise à jour

    Lire le court billet de Jean-Michel Salaün, Le livre en abîme (le livre numérique étant le contenu et le contenant). Commentaires très pertinents, autant sur la forme que sur le fonds.

Nouveaux modèles d’affaires: les médias sont-ils bien conseillés?

Les médias sont-ils bien conseillés sur les nouveaux usages et les opportunités du web ? Ou, comme bien d’autres entreprises, sélectionnent-ils des experts-conseil qui partagent la même vision qu’eux ?

Un débat intéressant, cette semaine, au sujet de l’économie de liens, met en évidence certaines lacunes qui sont plutôt gênantes pour un conseiller qui aide les médias à sortir de la crise.

Dans un article, The Fallacy Of The Link Economy, Aron Miskin prétend que l’économie de liens n’est qu’une illusion entretenue par les agrégateurs de contenu pour utiliser gratuitement l’information dans le but de générer des revenus publicitaires.

M. Mishkin, qui a été un expert du web pour le Boston Consulting Group, conseille l’agence Associated Press dans les négociations que tente de mener celle-ci avec Google concernant la monétisation des liens que l’agrégateur de nouvelles fournit aux internautes.

Le problème vient des autres (plus opportunistes)

Selon Aron Mishkin, si les sites des journaux peinent à générer du trafic qui leur rapporte, c’est que les consommateurs ne lisent plus que les titres ou qu’ils sont détournés par les agrégateurs de contenu. Même logique nombriliste et déficiente que celle des industriels de la musique : si les ventes baissent c’est uniquement dû au piratage. Pendant qu’elle cherche des coupables, tout un écosystème de production et de distribution est en train de changer et s’organisera différemment avec des partenaires inventifs.

Rien n’a changé avec le web

Aron Mishkin a une perception erronée du comportement des internautes parce qu’il se réfère à un paradigme qui ne tient plus la route (voir La logique de l’abondance). Les internautes consomment une grande quantité d’information, et pas uniquement des titres. Ils ont accès à des sources d’information en croissance exponentielle . De plus, s’ils ne cliquent pas certains liens c’est que le sujet ne les intéressent pas ou qu’il n’est pas présenté de façon intéressante.

Les internautes sont manipulés

Autre élément qui démontre à quel point M. Mishkin est déconnecté des consommateurs (le principal marché des médias se sont les annonceurs, et non les lecteurs):

Others will say that the site that gets linked to can keep the user using the site. But the opposite is happening – users are being trained to increase their usage of (and thus value to) the linker rather than the creator .

Argument méprisant pour les internautes qui seraient dressés à utiliser les agrégateurs (Google, Digg et même, certains blogueurs). M. Mishkin aurait intérêt à comprendre les nouveaux usages et la culture du web pour mieux conseiller ses clients. Les agrégateurs sont des outils appréciés (kiosque à journaux virtuel) et certains blogues contribuent de façon significative au trafic sur certains articles de journaux parce qu’ils ciblent une audience intéressée et qu’ils constituent une recommandation fiable et reconnue parmi les membres d’une même communauté d’intérêt.

Les habitudes de la vieille économie

Jeff Jarvis, ciblé par l’article d’Aron Mishkin, répond avec On the link economy, aux arguments avancés par M. Mishkin en les reprenant un à un. Voir, parmi les commentaires, celui de M. Mishkin qui répond à Jeff Jarvis en s’adressant à lui à la troisième personne, comme dans le courrier des lecteurs d’un journal. Aron Mishkin n’a pas saisi le concept de conversation.

Le journalisme au secours des médias

Plus que les institutions (ou l’industrie du contenu), ce sont ceux qui font la pratique du journalisme qui s’activent à trouver des solutions pour s’adapter et pour financer leurs activités.

L’analyse des budgets d’opération des médias traditionnels et la comparaison avec ceux des nouveaux médias permettent de trouver quelques idées pour renouveler des pratiques qui ne correspondent plus aux modèles économiques et aux nouvelles technologies.

D’abord, cesser de croire au miracle

Rober Picard, économiste et expert des médias démontre dans Online Aggregators and Newspaper Strategy que le modèle payant est loin d’assurer la tranquillité d’esprit des médias imprimés. Il identifie les éléments qui remettent son efficacité en question.

Ensuite, comparer, analyser, expérimenter

MediaShift s’interroge sur le coût de l’information. Le billet,  The New (Lower) Cost of News, fait ressortir les coûts d’opération des médias traditionnels et des nouveaux médias. Il donne en exemple le petit budget d’opération annuel de Rabble.ca, un site d’information fondé par un groupe de journalistes, écrivains et activistes canadiens en 2001.

Le projet New Business Models for news

L’école de journalisme de la City University of New York a lancé un projet de recherche des nouveaux modèles d’affaires pour les médias écrits. Sous la direction de Jeff Jarvis, prof à la CUNY et co-fondateur de l’agrégateur de nouvelles DayLife, et soutenu par les fondations Knight et McCormick, le projet New Business Models for news rend compte des initiatives des journaux américains.

Récemment, Jeff Mignon et Nancy Wang, blogueurs, consultants et chercheurs du domaine des médias, se sont joints au projet.

Le projet comporte quatre volets d’étude:

  • The optimal hyperlocal (town or neighborhood) blog or site.
  • The new news organization.
  • Publicly supported journalism.
  • The ecosystem’s framework.

Web 2.0 – Recette pour échec assuré

Ce billet est inspiré de plusieurs histoires vraies, toute ressemblance avec des projets similaires n’est pas fortuite.

Vous souhaitez lancer un nouveau site de contenu, de type magazine ou répertoire, et suivre la tendance web 2.0 ? Assurez-vous que votre projet soit un échec grâce à cette recette infaillible.

  1. Tout d’abord, rappelez-vous que votre objectif principal est de vendre de la publicité, et non d’offrir un contenu de qualité à vos visiteurs. Vos clients sont les annonceurs.
  2. Ensuite, recherchez une audience, peu importe ses intérêts et baptisez-la Communauté.
  3. Faites concevoir un bel emballage par une agence réputée (très cher) qui ne vous embêtera pas avec des histoires de stratégie web 2.0.
  4. Consultez-vous, entre vous, afin de tester votre concept; vous seuls savez ce que vos utilisateurs apprécient. Vous éviterez de perdre votre temps à échanger avec des utilisateurs potentiels et, surtout, vous n’aurez pas à tenir compte de leurs commentaires.
  5. Surtout, ne vous encombrez pas d’une stratégie de déploiement de fonctionnalités interactives (forums, flux RSS, commentaires, Twitter, envoyer à un ami, etc.) .  Ayez la main lourde et mettez-y le paquet. Les icônes colorées sont très décoratives.
  6. Une communauté se crée de toutes pièces, alors pourquoi perdre son temps en recherche pour connaître les points de rencontre des membres de cette communauté sur le web, les influenceurs, les relayeurs d’information. C’est sans intérêt.
  7. Chauffez bien vos forums: mettez les membres du personnel à contribution. Ça n’a pas d’importance si ceux-ci n’ont rien en commun avec vos utilisateurs.
  8. Pour le lancement de votre site, faites de la publicité traditionnelle et placez quelques bannières sur vos autres sites.
  9. Voilà ! Vous n’avez plus qu’à attendre que les visiteurs se ruent sur votre site et qu’ils fassent leur nid dans la jolie communauté que vous leur avez fabriquée.

Ah oui, j’allai oublier la mesure. Installez Google Analytics et imprimez des rapports tous les mois, ça pourrait vous servir. Peu importe les statistiques, ne changez rien; une refonte aux trois ans c’est bien suffisant.

Du contenu ? Effectivement, il faut bien mettre quelque chose autour des publicités. Le recyclage de matériel vous demandera beaucoup moins d’efforts que la production de contenu original.

Cette recette est extrêmement populaire et toujours réussie.

Publicité et désintermédiation

La désintermédiation, un des grands vecteurs de changement des modèles d’affaires, marque l’industrie de la publicité, et plus particulièrement, les réseaux publicitaires.

Deux récents articles repêchés via Twitter:

Ad Progress: Liberal sites plan an ad network without the middleman (Nieman Journalism Lab) De petites publications, certains parmi elles ayant néanmoins une grande notoriété (Mother Jones, The Nation)  se regroupent pour lancer leur propre réseaux de vente de publicité web.

A $65 Billion Advertising Shift? (Forbes) Une étude prévoit que 65 milliards de dollars fuieront canaux de publicité traditionnels. Les entreprises feront leur publicité à partir de leur propre site et exploiteront davantage les outils de marketing web.

De l’économie du contenu à l’économie de liens

Durement affectée par les nouvelles règles d’une économie  qui doit tenir compte de  l’abondance, l’industrie des médias a vu son modèle de revenu remis en question par le déplacement des annonceurs vers d’autres espaces susceptibles d’attirer une audience, plus importante et/ou plus qualifiée.

Les observateurs et commentateurs de l’évolution de l’industrie s’entendent : la publicité n’a plus besoin des médias. La publicité a plus intérêt à suivre les individus auxquels elle s’adresse qu’à se fixer à des contenus. Et cela, en raison de la croissance exponentielle de l’offre de contenus, et de l’attention implicitement limitée des individus.

Ce nouveau paradigme devrait, cette fois, placer le consommateur au centre des stratégies d’affaires (production, distribution, marketing, …)

Extraits pertinents d’une entrevue avec Jeff Bezos (Amazon) sur l’innovation et la résilience des entreprises :

In tough times, focus on the customer
/…/That said, Bezos was clear in pointing out that his company looks at everything from a customer’s standpoint. « We do make business decisions in a very deliberate way, » he said. « We work backwards from customer needs. »

Se coller aux individus plutôt qu’aux contenus implique le passage d’une économie de contenus à une économie de liens. Jeff Jarvis a formulé les quatre impératifs de l’économie de liens, dont celui-ci:

2. The recipient of links is the party responsible for monetizing the audience they bring. In the old content-economy model of syndication, the creator sells content to another and the one who syndicates has to come up with the ad or circulation revenue sufficient to pay for it. Now in the link economy, it’s reversed: When you get traffic, you need to figure out how to benefit from it.

Ce qui l’amène à conclure, dans un autre billet sur l’économie de liens, que le contenu n’est rien sans les liens.

Links can be exploited and monetized; get links and you can grab audience and show ads and make money. Content is becoming a cost burden, what you have to have to get the links, but in and of itself, content can’t draw value without an audience, without links.

Dans la nouvelle économie, les médias ont donc besoin de Google, des blogues, des réseaux sociaux, des Delicious, YouTube, Netvibes, Twitter et autres espaces de rediffusion. S’isoler en fermant leur contenu, pourrait mettre leur survie en péril.

Résistance au changement et solutions miracles

Envieuse du Apps Store de l’iPhone et du Kindle d’Amazon, l’industrie des médias attend beaucoup des développements technologiques qui lui permettraient de maintenir son modèle d’affaires traditionnel, basé sur le contrôle de la distribution et de la relation avec les lecteurs.

Une des solutions en vue : contrôler la distribution par l’intermédiaire du support.

Retour à l’impression

Les abonnés du Denver Post pourront imprimer leur version personnalisée du journal. Inspiré par le modèle des manufacturiers d’imprimantes et des entreprises de télécommunications (fournir le support pour facturer le bien/service consommable), le journal croit que les abonnés seront ravis d’obtenir une imprimante à rabais (rabais que le manufacturier compensera par la vente des cartouches d’encre). Aucun détail n’a été oublié:

« We’ll know when the printer is running low on ink, » Vandevanter said, « and we’ll know how much was used to print the I-Edition. » He added, « We’re not going to pay for the ink for you to print out your novel. »

MediaNews to Begin Customized Printing in Denver Homes Next Week

Annoncée, à tort,  comme un outil de micro-édition alors qu’il s’agit d’un service d’impression sur demande, l’Espresso Book Machine est une imprimante-relieuse qui permet de reproduire les ouvrages du catalogue auquel elle est reliée. Comme d’autres bibliothèques universitaires au Canada, la bibliothèque de l’Université McGill pourra mettre à la disposition des chercheurs sa collection de documents anciens dont elle a, d’ailleurs amorcé la numérisation. Cette technologie ne permet maleureusement pas d’exploiter les avantages de la numérisation des documents (recherche dans le texte et sur le Web, annotations, partage de notes).

Le règne de la micro-édition est-il arrivé ?

Contrôler le réseau (et les lecteurs)

La liseuse Kindle est l’outil de distribution d’une entreprise commerciale (Amazon). Le concept repose sur le contrôle de l’accès, de la présentation et de l’utilisation : le contenu est indissociable du contenant. Il n’est pas possible de lire un ouvrage acheté avec le Kindle sur un autre support, pas plus qu’il n’est possible de l’annoter ou d’en partager un extrait avec d’autres.

Comme le rapporte Jeff Jarvis dans sa chronique publiée par The Guardian, News matters so much more than what delivers it :

The problems with the Kindle could be – and no doubt will be – solved. The reader works wonderfully for books. But it also tries to turn a newspaper into a book, starting us on the first page of the first story and nudging us through its awkward user interface to proceed a page-turn at a time through the entire product, as we used to on paper. The digital among us, however, no longer read news in this way. Online, we search and link and flit and explore. We are in control of the experience, not some editor somewhere.

L’industrie en état de déni

L’industrie est en état de déni et refuse le changement.

Rupert Murdoch, propriétaire du groupe média News Corp., fait clairement connaître ses intentions quant à la distribution de ses contenus.

I can assure you we will not be feeding our content rights to the fine people who created the Kindle. We will control the prices for our content and we will control the relationship with our customers. Any device maker or website which doesn’t meet these basic criteria on content will not be doing business long-term with News Corporation.

News Corporation F3Q09 Earnings Call Transcript

****Pour comprendre les craintes de Mr. Murdoch face à Amazon, voir le billet de Joe Wikert qui explique pourquoi on trouve encore peu de magazines sur la liseuse Kindle : Getting More Magazines on the Kindle.  Il raconte également comment son employeur, O’Reilly Media, trouve son compte avec Amazon.

Pas de solution miracle

Mais voilà, il n’y a pas de solution miracle. Toujours Jeff Jarvis, précédement cité.

But no single gadget will be their saviour. None will bring back the good old days – if they were that – of news and the world delivered in neat little packages we paid for.

L’innovation s’est aussi l’adaptation au changement

Comme la plupart des observateurs de l’industrie le soulignent depuis déjà longtemps,  il ne s’agit pas de la mort des médias mais d’un changement de paradigme qui rend obsolètes leurs modèles d’affaires actuels (et ceux de bien d’autres industries, à long terme). L’industrie doit tenir compte des règles de ce nouveau pradigme pour innover.

Toujours le contrôle de la distribution

Il est intéressant de constater à quel point les patrons de presse ignorent ou feignent d’ignorer les ruptures qui interviennent dans leurs modèles d’affaires depuis l’évolution du Web et qui rendent irréversibles certaines tendances.

Également, il est étonnant (devrait-on s’en étonner) que les dirigeants de groupes de médias, au Canada et aux États-Unis, qui font des déclarations publiques sur l’état des médias ne parlent pas (ou si peu) de la pratique journalistique.

Rupert Murdoch clame que la gratuité des contenus est un échec pour les journaux tout en se félicitant que le Wall Street Journal ait conservé le modèle payant. Il proclame le retour à l’ordre normal des choses.

In just three weeks, 360,000 people have downloaded the Journal’s iPhone mobile reader. As you can imagine, we will soon be making them pay handsomely for the privilege of accessing the world’s best business news source.

Murdoch Leads the Charge on Paid Content

Barry Diller, propriétaire d’une trentaine de sites Internet, pour la plupart payants (comme dating.com), renchérit en prédisant le retour au contenu payant dans 5 ans. Il ne manque qu’une bonne technologie permettant de facturer, à forfait ou à la pièce, l’accès à tout contenu informationnel et, pourquoi pas, au Web.

The right billing system, broadly applied, would remove « one of the greatest bars of buying anything » which « is the steps it takes » to complete a purchase.

The entire Internet, in effect, would become an app – or content – store.

Barry Diller: The Internet ‘Absolutely’ Will Become a ‘Paid System’. Time Projection: Within 5 Years

On pense encore au contrôle de la distribution alors que le web a libéré le contenu du contenant et permet aux citoyens de consommer l’information à leur guise : elle peut être rediffusée (entre autres par RSS ou par des API adaptées à divers supports),  intégrée à d’autres contenus, commentée, remixée, mise en relation (liens) et cela, autant par les journalistes que par n’importe quel internaute.

Journalisme de liens

Suite de mon retour sur la pelote de liens accumulée sur delicious, à propos du contenu (produit offert par les médias).

Rôle du journaliste: intermédiation en information

Question très pertinente (Un lien c’est tout ?) posée par Philippe Couve. Les questions autour de l’évolution de la pratique journalistique nous ramènent encore au contenu informationnel et à ses différentes manifestations sur le web.

Quand une interrogation dépasse, même de peu, les 140 caractères autorisés par Twitter, on est bien content de retrouver son blog.

La question est la suivante: alors que l’expression « journalisme de liens » (aka link journalism) gagne lentement du terrain, à partir de quel moment le fait de poster/partager un lien s’apparente-t-il à du journalisme?

Je ne suis pas journaliste, mais grande consommatrice d’information.

Un lien commenté tient plutôt du partage de signets. Nous nous attendrions à plus d’efforts de la part de journalistes (au minimum, un assemblage de liens, organisés, commentés et mis en relation entres eux). Tweeter c’est bien, mais nous avons besoin de repères pour reconstituer les sujets.

L’information nous parvient fragmentée et issue d’une multitude de canaux différents, il nous faut un cadre (historique, contexte) pour assurer la cohérence des messages. C’est ce qui a toujours fait cruellement défaut pour bien des produits d’information.

Le kisoque à journaux (je feuillette, mais je n’achète pas)

Prochain retour sur les changements qui modifient notre façon de consommer l’information sur le web (et leurs conséquences sur notre consommation des médias traditionnels).