Archives de catégorie : Médias mutants

Le journalisme d’enquête et le graphe de connaissances de Google

Google annonce un changement à son algorithme afin de promouvoir le journalisme d’enquête.

Mais ceci servira surtout à améliorer la quantité de données contenues dans son graphe de connaissances (knowledge graph) et d’étendre son influence sur ce que nous voyons sur le web.

Diagramme: Intégration d'information collectée sur le web dans le graphe de connaissances de Google.
Intégration d’information collectée sur le web dans le graphe de connaissances de Google. Source: SEO by the Sea.

Bill Slawski est un spécialiste de l’optimisation pour moteurs de recherche. Sa formation de juriste lui permet de porte une attention particulière aux  demandes de brevet. Il en commentait  une, récemment, qui fait référence au développement du graphe de connaissances (knowledge graph) de Google.  Elle concerne l’intégration, dans son graphe,  d’information collectée sur le web, afin d’accroître la masse de données :

The patent points out at one place, that human evaluators may review additions to a knowledge graph. It is interesting seeing how it can use sources such as news sources to add new entities and facts about those entities.

Comme chez les autres entreprises dont le modèle d’affaires repose sur la donnée, une grande partie du traitement de l’information  et de la production de données résulte du travail non rémunéré d’amateurs et passionnés:

How can you teach an algorithm to understand all these distinctions? Gingras said Google is doing so through its Quality Raters, a global network of more than 10,000 individuals who offer feedback on Google’s search results, which in turn is used to improve the company’s search algorithms.

Google says it will do more to prioritize original reporting in search

Ceci sert-il les intérêts du journalisme ? Probablement, mais il est trop tôt pour le vérifier. Cela sert surtout à développer une connaissance très poussée de nos rapports à l’information et de permettre à d’autres d’influencer notre vision du monde et de fabriquer des opinions.  S’informer sur le scandale Facebook – Cambridge Analytica devrait nous faire prendre la mesure de l’intervention de  ces systèmes dans notre développement social, notamment, la fabrication d’opinions et d’antagonismes.

Solution technologique pour problématiques complexes

Lego Color Bricks par Alan Chia
Alan Chia [CC BY-SA 2.0], Wikimedia Commons
Imiter des géants de l’économie numérique en développant une plateforme peut-il apporter des solutions aux problématiques complexes de la diffusion de contenus francophones dans une industrie traversée par de profonds changements ?

Tout récemment, une solution simple à une problématique complexe a refait surface dans le milieu culturel canadien.

Ottawa investi 14,6 millions dans une nouvelle plateforme de diffusion de contenus francophones, Le Devoir, 7 août 2019.

Mettre en avant une “solution” technologique permet trop souvent d’éviter d’épineux questionnements. Cependant, alors que les règles du jeu et les usages changent, nous ne devrions pas nous soustraire à un examen des conditions de création et de production qui sont soutenues par nos législations et programmes. Nous finissons par maintenir, tant bien que mal, des modèles qui fonctionnent de moins en moins.

Ce ne sont pas des plateformes numériques qui ont permis à Netflix et compagnie de bouleverser l’industrie. C’est d’avoir compris le potentiel du Web et pensé autrement l’accès, la distribution et la production de contenus audiovisuels, en osant remettre en question les modèles établis. Revoir des modèles et des programmes qui demeurent encore très “télévision” demande évidemment beaucoup d’ouverture, de courage et de vision, mais il faut espérer que ce soit encore possible.

Une proposition de plateforme de diffusion de contenus culturels québécois, avait émergée, en 2017.  En évitant de remettre en question les façons de faire, ce type de projet ne fait que reporter les nécessaires adaptations qu’une industrie doit entreprendre pour durer et prospérer.

Il semble que nous ayons encore beaucoup de difficulté à appréhender les problématiques de la production et de la consommation de contenus culturels dans un monde numérique. Ne serait-il pas temps d’adopter, pour les analyser,  d’autres méthodes que celles qui nous font tomber le piège des solutions simplistes ?

Distribution de masse et individualisation de la consommation

Signalisation: tirez, poussez

Lu dans le cahier Télévisions du journal Le Monde (7-13 juillet 2014).

Maîtriser le code, c’est contrôler la connaissance et la diffusion. Ayants droit et groupes audiovisuels ne l’ont manifestement pas encore bien assimilés. (Olivier Dumons)

La télé rattrapée par les pirates, par Olivier Dumons

Les chaînes cherchent à endiguer l’essor du piratage de leurs contenus numériques. Certaines proposent même de nouer des partenariats avec des sites de copie de programmes.

Nous somme clairement dans une phase de transition. La télévision de rattrapage n’existait pas il y a trois ans. Sous la pression des usages, les ayants droit vont devoir évoluer, la réglementation devra suivre et la manière de commercialiser aussi. On voit bien par exemple qu’un abonnement à bas coût peut régler beaucoup de problèmes. Il nous faut donc inventer des modèles d’affaires qui tiennent compte de ces possibilités techniques plutôt que de sortir un arsenal répressif.” (Philippe Deloeuvre, directeur de la stratégie, France Télévisions)

Les chaînes françaises se cherchent un avenir, par Olivier Dumons

Groupe d’étude “Médias et nouvelles technologies” du Sénat – Réunion des principaux acteurs de l’audiovisuel français afin d’exposer leurs craintes face aux nouveaux acteurs audiovisuels de type Netflix, ainsi que face aux mutations du marché. 25 juin 2014.

Les diffuseurs s’adressaient jusqu’à présent à des foyers avec des réseaux assez encadrés. Aujourd’hui, nous devons nous adresser à des individus distincts, comme dans la téléphonie. /…/ Cette individualisation de la consommation nous affecte fortement car nous n’avons toujours pas trouvé de solutions pour financer le cinéma français avec cette demande individuelle, aussi forte soit-elle. (Manuel Alduy, directeur de Canal+)

Le numérique accélère le déclin de l’antenne, par Joël Morio

Un foyer sur cinq ne dispose que d’une box pour recevoir les programmes, même sir la télévision numérique terrestre reste le premier mode de réception (57,9%). /…/ Les tablettes, ordinateurs et smartphones se substituent doucement mais sûrement à l’écran du salon.

Inversion du courant

À contrario de la distribution de contenu dans un marché de masse:  l’individualisation de la consommation (accéder au contenu que je veux et quand je veux) propulsée par l’adoption généralisée des outils et usages numériques.

Dans l’urgence, recherche de nouveaux modèles de financement, de distribution et de production.

L’individualisation de la consommation requiert , non seulement la maîtrise du code mais surtout, la littératie des données. Celle-ci permet de contextualiser la demande afin que les infrastructures, les acteurs et les contenus puissent s’adapter et demeurer des options.

Soirée électorale et écoute sociale

Carte des interactions sur Twitter - #mtl2013 #polmtl #cmmtl 2 novembre 2013, 21h30
Carte des interactions sur Twitter – #mtl2013 #polmtl #ccmtl 2 novembre 2013, 21h30 (Nexalogie)

Marco Fortier, journaliste pour Le Devoir, a donné un bref aperçu de l’activité des candidats à la mairie de Montréal sur les médias sociaux.  Je ne crois pas qu’il s’en trouve pour nier que les réseaux sociaux constituent un canal de plus à intégrer dans une stratégie de communication.

Mais l’adoption de nouveaux usages ne change pas nécessairement notre façon de voir le monde. Si les tweets et les publications sur Facebook remplacent les communiqués sur les fils de presse, on utilise encore les réseaux sociaux comme un média de masse, c’est à dire, d’abord pour diffuser un message, puis, quelquefois, pour interagir avec d’autres internautes. Rarement est-il question d’écouter ce qui ce dit sur un sujet donné avant de prendre la parole.

L’écoute sociale en quelques cas:

Écouter pour mieux communiquer

Dimanche, 3 novembre, je me joindrai à l’équipe de CIBL (101,5 à Montréal) qui, pour la soirée des élections, ouvrira les portes de son studio au public, au coin des rues Saint-Laurent et Sainte-Catherine.

J’utiliserai le logiciel développé par Nexalogie pour analyser les contenus et les interactions sur les flux #mtl2013, #polmtl et #cmmtl. Je partagerai mes observations avec les animateurs et commentateurs qui seront sur place et, également avec l’audience de CIBL.

Il faut être familier avec les interfaces de requête et de production de rapports, ainsi qu’avec les concepts (et pièges) de l’analyse de données. Cependant, Nexalogie a développé une interface qui s’adresse au grand public. Les internautes peuvent donc dès maintenant visualiser les sujets des tweets, les liens qui sont échangés et les comptes qui sont les plus actifs.

L’activité des flux des principaux mots-clés (hashtag) sur Twitter peut être visualisée en français et en anglais:

Élection Montréal sur Twitter en français

Élection Montréal sur Twitter en anglais

Hack journalisme et révolution de l’information

Les données sont la matière brute de l’information.

Raw data is an oxymoron, Lisa Gitelman, MIT Press

Si la mise en disponibilité de données ne suscite pas encore une avalanche de demandes de citoyens à la Table de concertation des données ouvertes, comme l’a déploré Stéphane Guidoin, les données constituent dorénavant un élément essentiels des salles de rédaction.

Les 15 et 16 juin derniers, Hack Journalisme (bravo aux organisateurs) attiré des participants très majoritairement composée de gens des médias et non de gens du Web, comme habituellement, lors des très nombreux événements organisés autour des usages du Web. Pourquoi ?

L’information comme sujet et non la technologie

Parce que le sujet de l’activité est l’information et non le Web (ou le numérique): le contenu plutôt que le contenant. D’ailleurs, la première journée a débuté avec des conférences/ateliers données par des professionnels de l’information.

Autre élément remarquable: l’inclusion de domaines d’expertise (géomatique, statistique) que seuls les événement sur les données ouvertes m’avaient donné l’opportunité de croiser.

J’ai apprécié le récit de Nicolas Delffon, géomaticien, qui, ces études en géographie à peine terminées, voit une partie de son apprentissage remis en question par la technologie de géolocalisation de Google Earth et les plateformes de cartographie collaborative. J’aimerais voir plus d’experts de secteurs divers, notamment, le domaine scientifique, nous parler de leur révolution de l’information.

Je crois que le temps de la découverte du numérique est passé et que nous devons maintenant contribuer à la mutation des métiers et à la pluridisciplinarité des équipes de production de contenu.

Ce qui s’y est dit

Ma sélection de tweets publiés lors de la première journée de Hack Journalisme: Hack Journalisme Montréal – 15 juin 2013 #hjmtl

La sélection et les commentaires de Jean-François Parent, journaliste financier (Finance & Investissement) sur l’ensemble de l’événement : HJMTL Hackjournalisme.

Ce n’est pas la télé qui est en déclin, c’est son modèle de revenu

Combien de temps encore le modèle de revenu publicitaire actuel de la télévision tiendra-t-il ? Un modèle dont les principales conditions de survie (rareté et contrôle de l’accès) ont disparu avec la rapide évolution de l’Internet.

Si la télé ne peut plus se servir de la grille horaire pour amener une masse de spectateurs devant l’écran aux moments choisis pour nous passer de la pub et qu’on peut payer pour avoir accès à un grand choix de contenus sans pub sur le Net, le modèle de revenu actuel n’en a plus pour longtemps. Les marques devront-elles devenir co-productrices pour assurer leur visibilité et la rentabilité des productions télévisuelles ?

Famille regardant la télévision, 1958

Chronique d’une mutation annoncée

Économie de l’attention
“For a 60-minute show with 20 minutes of commercials, will you pay $1 to gain 20 minutes of personal time?” (John C. Dvorak, novembre 2011)
The TV business model is doomed – Commentary: How much will you pay to regain personal time? (Market Watch)

De l’audience de masse à l’individu
Web vidéo : abondance, accessibilité, personnalisation et une qualité d’engagement inégalée.
Original Web Video Series More Engaging Than Standard TV (ReelSEO)

Visionnement compulsif 
Web séries: nouveaux modes de distribution de contenu et nouvelles habitudes de consommation.
Binge Viewing: TV’s Lost Weekends (Wall Street Journal)

Production pour et par le Web
Mise en ligne de tous les épisodes de la série House of Cards, produite par Netflix.
Netflix launches original series ‘House of Cards’ (The End of Television As We Know It)

Ce que consommateur veut…
Comment Netflix exploite ses données de consommation de contenu afin de façonner son offre sur les préférences des consommateurs.
 Exclusive: A first look at Netflix’s test of personalized profiles

Effet Netflix
Ici et maintenant : les contenus de nouvelles séries seront disponibles sur Internet avant leur télédiffusion. La BBC espère ainsi répondre aux attentes des spectateurs tout en déployant une stratégie d’appel pour ces contenus télé.
BBC to launch programmes online first (Telegraph)

Et après ?
Nouvelles plateformes de diffusion et vidéoboulimie: bulletin de veille de Suzanne Lortie pour le Fonds des médias du Canada.
 Netflix : bien plus qu’un château de cartes

Audience: mesurer l’impression ou l’expression

Mots et thèmes d'actualité expliqués, aux enfants, en bande dessinée - Audimat
Mots et thèmes d'actualité expliqués en BD, jedessine.com

Watching with the World – Television Audiences and Online Social Networks, rapport de recherche.

L’auteur, Alex Leavitt,  a été assistant de recherche de danah boyd.

TV viewing as an expressive process

Regarder la télévision n’est pas une activité aussi passive qu’on le croirait. Un téléspectateur exprime bien des choses lorsqu’il choisit une émission, la commente, partage ses commentaires parmi son réseau social, participe à des évènements à titre de fan, achète des produits dérivés ou même, quitte la pièce et fait autre chose pendant l’émission.

The ratings systems that dominate the television industry fix the television audience as a group that exhibits one behavior: watching television programming. However, media audiences actually exhibit a range of practices beyond mere viewing, such as evaluating media, discussing topics socially, generating content, sharing information, attending fan events, and even leaving the room during a TV show.

Audience expression over impression

Dépasser les limites des outils de mesure actuels (taille de l’audience) pour connaître les motivations et le comportement des membres d’une audience.

 These other behaviors beyond simply watching television are valuable for understanding how and why viewers connect with and mobilize around media content, providing more productive feedback about audience interest and value.

Télé sociable

Mesurer le nombre de paires d’yeux (les impressions, dérivé de la publicité imprimée) permet de vendre de la publicité. Recueillir des données pour savoir comment les téléspectateurs consomment les contenus télévisuels et comment ils interagissent entre eux permettrait de rejoindre plusieurs types d’audiences là où elles sont, en leur proposant ce qui les intéressent.

La télé pourrait-elle être plus sociable ?

 

Audience de masse et nouveaux médiateurs sociaux

Salle de cinéma - Spectateurs avec lunettes 3D
Il y a un public qui se reconnaît (ou se satisfait) dans des contenus créés par des “médias de masse” et il a ceux qui trouvent leur bonheur sur le Web. Je fais partie de ces derniers. Mes enfants étaient sctochés devant la télé (Teletoon, Vrak, YouthTV, etc.); ados, ils ont migré sur Internet; jeunes adultes, ils se font leur programmation vidéo et musicale au gré des échanges avec leurs amis sur les réseaux sociaux ou ailleurs.
Nous sommes passés du texte dominant des médias traditionnels à l’hypertexte pluriel et multidimensionnel de l’Internet.

Le déclin des médias dits de masse

Que la revue humoristique de l’année fasse rire ou pas m’importe peu. C’est la désagrégation d’une élusive audience de masse (artifice de marketing qui tend à oblitérer l’hétérogénéité des individus) qui se profile dans ce billet de Martin Lessard, Les médias sociaux et le Bye Bye, et qui s’ajoute aux observations des spécialistes des différents médias.
Ce fractionnement des espaces de diffusion et de conversations n’est inquiétant que ceux pour qui la production de contenus télé constitue le gagne-pain.

 

Les nouveaux médiateurs sociaux

En 2003, Sonia Livingstone, professeur de psychologie sociale et directrice des études en média et communications à la London School of Economics, publiait cette étude : The changing nature of audiences : from the mass audience to the interactive media user. Elle avait anticipé que les évènements sociaux deviendraient des espaces médiatisés par les consommateurs, utilisateurs, participants.

 

For “audience” researchers, then, the interesting questions are less and less, when and why do people watch television or read a newspaper, if this question means, implicitely, why do they do this instead of doing something else?  Rather, as social spaces, and social relations, which are untouched by mediated form of communication become fewer and fewer, we must instead ask questions about how, and with what consequences, it as come about that all social situations (whether at home or work, in public or in private, at school or out shopping) are now, simultaneously, mediated spaces, thereby constituting their participants inevitably as both family, workers, public or communities and as audiences, consumers or users?

 

Mesurer quoi ?

Le numérique a changé la façon dont nous interagissons avec des contenus. Plutôt que mesure des audiences, devrions-nous plutôt mesurer l’engagement (par exemple, qui reçoit quoi et ce qu’il en fait) ?

Le livre: pirates et conquérants – Bookcamp Montréal 2011

Celui qui pille avec un petit vaisseau se nomme pirate ;
celui qui pille avec un grand navire s’appelle conquérant.
Proverbe grec.

Isaac le pirate, Christophe Blain - Bande dessinée

Il y a un an, lors du précédent évènement, l’émotion était perceptible pendant les discussions. On la sentait moins, cette année, cette inquiétude face au renversement des modèles établis. Était-ce en raison d’une certaine acceptation (résignation) ou plus simplement parce que les principaux tenants du statu quo n’y étaient pas ?

Aux abonnés absents

Absence remarquée des représentants des organisations suivantes:

  • Grands groupes d’édition, apparemment tous partis au Saguenay (Salon du livre).
  • Chaînes de librairies.

 Bibliothécaires = médiateurs ou passeurs

Les bibliothécaires toujours aussi présents et intéressés. Dommage qu’on ne leur donne pas suffisamment de place (peut-être devraient-ils/elles la prendre).

À l’opposé du cerbère de la bibliothèque du roman d’Umberto Ecco,  les bibliothécaires d’aujourd’hui sont les médiateurs de l’écosystème de l’édition (garants de l’accès aux livres, experts des catalogues et métadonnées, vigies de l’évolution du système).

Verrous numériques

Les bibliothèques publiques et académiques semblent être le dernier Klondike de certains groupe d’édition. L’usage des DRM constitue un enjeu important pour l’accès à la culture et aux connaissances et les bibliothécaires n’ont (jusqu’à présent) pas d’autre choix que de faire avec.

En réduisant considérablement l’accès, cette technologie nuit aux consommateurs, aux éditeurs et aux créateurs en étouffant le marché. À qui profitent les DRM alors ? Aux entreprises de logiciels.

Les liseuses sur les tablettes ?

Alexandre Enkerli a remarqué qu’on a peu parlé des liseuses, alors qu’Amazon vient tout juste de lancer son Kindle Fire.

Et les auteurs dans tout ça ?

Bruno Boutot, communicateur-journaliste-vrai-spécialiste-des-communautés a énoncé la plus belle opportunité pour les auteurs. Je l’ai condensée en moins de 140 caractères:

La communauté autour de l’auteur et non du livre. L’auteur passe au numérique pour être le gestionnaire de sa communauté.

Moments de poésie

Au cours des éternelles discussions sur le piratage, réminiscences d’Aragon et Vialatte.

@karlpro les auteurs, les poètes sont les plus grands pirates. Ils volent à chaque coin de rue, les baisers, les colères, les émotions. #bcmtl

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@joplam #bcmtl Les pirates sont aussi des consommateurs (@culturelibre) #hygrade

@sebprovencher @joplam J’ai envie de répondre “ils achètent des perroquets, des navires et des cache-oeil” mais je ne le ferai pas… 🙂

Marie-Christine Lemieux-Couture, auteure : “Je me pirate moi-même. Je donne mes livres à ma famille, mes amis.”

Pour rattraper le fil des échos sur Twitter : #bcmtl.

 

Passages : Comment Internet a changé l’économie


    The Next Digital Decade – Essays on the future of the Internet

    Internet n’existerait pas s’il avait fallu un plan d’affaires pour le développer, a écrit Hal Varian, économiste et chercheur bien connu du domaine des TIC.

    Des chercheurs et théoriciens des sciences humaines et sociales et des technologies ont répondu à 10 questions à propos d’Internet. J’ai retenu le texte du prof Varian que m’ont fait découvrir mes études en bibliothéconomie et science de l’information.

    Il faut lire ce texte pour connaître l’histoire d’un changement qui se manifeste dans nos industries et nos usages et pour en tirer des leçons.

    L’Internet a-t-il changé fondamentalement l’économie ?

    À la question « Has the Internet Fundamentally Changed Economics? » Varian répond par l’affirmative dans un court essai intitulé : « Computer-Mediated Transactions ».  Il y décrit les quatre types d’innovations qui ont changé (ou à tout le moins, accéléré) la façon de gérer des entreprises et de faire des affaires. Il rappelle que, tout comme Internet, le Web n’a pas été conçu par une entreprise, mais est advenu grâce à la communauté des chercheurs.

    Comme le moteur à essence, Internet est une innovation capitale, mais elle se distingue de toutes les avancées technologiques précédentes. Une technologie des communications, l’Internet a permis le développement d’applications, en concurrence et n’importe où dans le monde. Ces  innovations parallèles accélèrent la fréquence des changements technologiques et favorisent les ruptures, ces changements dont les effets sont étendus et  irréversibles.

    En guise d’appât, voici un passage sur l’histoire de la publicité en ligne qui démontre comment cohabitent les intérêts divergents des éditeurs de sites et des annonceurs:

    The publisher (i.e. the content provider) has space on its Web page for an ad and wants to sell ad impressions to the highest bidders. The advertiser does not care directly about ad impressions, but does care about visitors to its website, and ultimately, the sale of its products. Hence, the publisher wants to sell impressions, but the advertiser wants to buy clicks.