Celui qui pille avec un petit vaisseau se nomme pirate ;
celui qui pille avec un grand navire s’appelle conquérant.
Proverbe grec.
Il y a un an, lors du précédent évènement, l’émotion était perceptible pendant les discussions. On la sentait moins, cette année, cette inquiétude face au renversement des modèles établis. Était-ce en raison d’une certaine acceptation (résignation) ou plus simplement parce que les principaux tenants du statu quo n’y étaient pas ?
Aux abonnés absents
Absence remarquée des représentants des organisations suivantes:
- Grands groupes d’édition, apparemment tous partis au Saguenay (Salon du livre).
- Chaînes de librairies.
Bibliothécaires = médiateurs ou passeurs
Les bibliothécaires toujours aussi présents et intéressés. Dommage qu’on ne leur donne pas suffisamment de place (peut-être devraient-ils/elles la prendre).
À l’opposé du cerbère de la bibliothèque du roman d’Umberto Ecco, les bibliothécaires d’aujourd’hui sont les médiateurs de l’écosystème de l’édition (garants de l’accès aux livres, experts des catalogues et métadonnées, vigies de l’évolution du système).
Verrous numériques
Les bibliothèques publiques et académiques semblent être le dernier Klondike de certains groupe d’édition. L’usage des DRM constitue un enjeu important pour l’accès à la culture et aux connaissances et les bibliothécaires n’ont (jusqu’à présent) pas d’autre choix que de faire avec.
En réduisant considérablement l’accès, cette technologie nuit aux consommateurs, aux éditeurs et aux créateurs en étouffant le marché. À qui profitent les DRM alors ? Aux entreprises de logiciels.
Les liseuses sur les tablettes ?
Alexandre Enkerli a remarqué qu’on a peu parlé des liseuses, alors qu’Amazon vient tout juste de lancer son Kindle Fire.
Et les auteurs dans tout ça ?
Bruno Boutot, communicateur-journaliste-vrai-spécialiste-des-communautés a énoncé la plus belle opportunité pour les auteurs. Je l’ai condensée en moins de 140 caractères:
La communauté autour de l’auteur et non du livre. L’auteur passe au numérique pour être le gestionnaire de sa communauté.
Moments de poésie
Au cours des éternelles discussions sur le piratage, réminiscences d’Aragon et Vialatte.
@karlpro les auteurs, les poètes sont les plus grands pirates. Ils volent à chaque coin de rue, les baisers, les colères, les émotions. #bcmtl
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@joplam #bcmtl Les pirates sont aussi des consommateurs (@culturelibre) #hygrade
@sebprovencher @joplam J’ai envie de répondre « ils achètent des perroquets, des navires et des cache-oeil » mais je ne le ferai pas… 🙂
Marie-Christine Lemieux-Couture, auteure : « Je me pirate moi-même. Je donne mes livres à ma famille, mes amis. »
Pour rattraper le fil des échos sur Twitter : #bcmtl.
Une réflexion sur « Le livre: pirates et conquérants – Bookcamp Montréal 2011 »