TI: Où sont les femmes ? S’interrogeait la directrice des communications au CEFRIO, Liette D’Amours, dans la chronique qu’elle signe dans le journal La Presse. C’était alors en 2006.
En 2006, seulement 26,3% des emplois d’analystes et de consultants informatiques étaient occupés par des femmes, alors que pour des emplois de programmeurs et de développeurs interactifs, on parle d’un maigre 17%.
Non seulement les technologies de l’information restaient très majoritairement un domaine masculin (75% des titulaires d’emploi), mais la situation semblait se détériorer; l’informatique n’attirait plus autant d’étudiants qu’avant les années 2000.
La situation est-elle toujours la même quatre ans plus tard ? Tout porte à croire que rien n’a changé. Le Réseau ActionTI, dont les membres ne comptent que 20% de femmes, constate que celles-ci sont toujours minoritaires en TI, ce qui a amené la section de Montréal à mettre sur pied une communauté de pratique Femmes en TI.
Industrie des TI : nouvelles compétences requises
La révolution web a modifié, et continue de modifier, considérablement la structure des emplois dans le secteur des TI.
Les domaines suivants augmenteront : la gestion de l’information de 15% à 22%, le design et la gestion des processus de 4 à 20% et la gestion des relations d’affaires et de l’approvisionnement de 10 à 15%. Tandis que les emplois liés à l’infrastructure et aux services technologiques diminueront de 70% à 40%.
Données du Gartner Group présentées par Sylvie Gagnon, directrice de TECHNOCompétences, au Salon des carrières en technologie, en octobre dernier.
Hors des activités technophiles, on ne peut ignorer la présence marquée des femmes dans le secteur des services web, que ce soit en création/conception (ergonomie, design, scénarisation, vidéo) ou en conseil stratégique (commerce électronique, marketing, communication). Le secteur des TI s’ajuste (lentement, mais sûrement) aux changements qui affectent les producteurs et les utilisateurs de technologies.
La classification des emplois qui est actuellement utilisée pour les enquêtes statistiques et qui est fortement alignée sur l’informatique pure (gestionnaires, ingénieurs, analystes, programmeurs, techniciens, autres) devrait être modifiée.
Formation TI: ce que veulent les filles
Le CTIC (Conseil des technologies de l’information et des communications) a publié, en décembre 2009, une analyse comparative entre les sexes pour accroître la participation des filles au programme de formation en TI.
Les filles dominent déjà à titre d’utilisatrices des applications des TI. La grande majorité des filles qui sont attirées par le domaine des TI choisissent les filières plus concrètes (conception, animation, graphisme, vidéo) au détriment de l’informatique pure. Le CTIC préconise l’adaptation des programmes de formation : mettre l’informatique en contexte (applications concrètes), exploiter les liens qui existent entre l’informatique et les autres disciplines, créer un environnement où d’autres modèles de vie et de travail seront valorisés et respectés (exit les nerds qui n’ont pas de vie).
Conjoncture idéale
- Croissance soutenue de la demande du côté des entreprises de services en technologies de l’information, notamment, pour la conception web;
- Réduction du bassin de main d’œuvre disponible à l’approche de la retraite du plus important contingent de baby boomers;
- Émergence d’une foule de nouveaux métiers du web qui font appels à des compétences et des habiletés variées.
Pas intéressées par l’informatique et les arcanes de l’architecture logicielle? Qu’à cela ne tienne, lancez-vous dans le web.
Allez les filles!