Tout a un prix, même le contenu gratuit. Sélection de signets de la semaine.
Rédaction : Mieux vaut vendre qu’informer
Le travail du concepteur-rédacteur web (connoté publicité, communication, marketing) est mieux rémunéré que celui de journaliste. Aurélie Bernard, rédactrice web, effectue d’intéressantes recherches en rémunération : tarifs recueillis auprès de rédacteurs et journalistes pigistes (France).
Point intéressant : les nuances, tant pour la perception des clients que pour la rémunération, entre le concepteur-rédacteur et le journaliste.
Application pour iPhone : modèle à explorer pour la presse
Le iPhone a habitué ses utilisateurs à payer pour l’accès au contenu. Ceux-ci sont donc plus enclins à débourser 1,99 dollar par année pour une application présentant des contenus exclusifs. Exemple de l’application de Sport Illustrated pour iPhone: un utilisateur sur trois achète du contenu additionnel.
Point intéressant : les consommateurs de contenu payant ne constituent pas une meilleure audience pour les publicités en ligne. La stratégie publicitaire du journal ne sera donc pas liée au modèle d’abonnement.
Article du Devoir sur le juste prix à payer pour voir un contenu vidéo (émission de télévision en rediffusion sur le web). Un prix ne dépassant pas les 3 dollars peut-il couvrir la production de contenu créatif?
Point intéressant : même s’ils ont un faible pour la gratuité, les consommateurs sont prêts à payer pour des contenus. Ces derniers sont, dans l’ordre : les films, la musique, les vidéos professionnels (émission de télévision?), les journaux.
Édition numérique : le marketing reste le marketing
Les maisons d’édition jugent les attentes des consommateurs irréalistes lorsque ceux-ci estiment que la numérisation devrait entraîner une baisse considérable du prix des livres. L’éditeur de la revue The Atlantic dresse une liste des coûts de production d’un livre; liste dans laquelle les frais de représentation (repas et évènements) occupent la plus large part.
Un de mes sujets préférés. Désolé. Je ne peux m’empêcher de commenter ici.
Le contenu Internet n’est pas et n’a jamais été gratuit dans la mesure où le consommateur paie entre 40 et 50$ pour y avoir accès. Et ce montant n’a aucune valeur si justement le contenu n’est pas gratuit. Le mythe savamment entretenu du coût de la bande passante a perverti le marché dès le début. Personne ne pense à dire que le cellulaire est gratuit, où que le câble ne coûte rien. Ce serait bien un comble pour chacun s’il fallait débourser des frais pour chaque appel en sus des frais mensuels où s’il y avait tarification pour chaque chaine de télé en plus de la mensualité. Mais pour le web, le raisonnement ne tient plus apparemment.
Dans les faits, l’accès au web tue la valeur médiatique de la plateforme parce que le consommateur est forcé de débourser à l’entrée en montant très élevé qui le dissuade de payer pour toute autre chose. Le câble coûte 40 à 50$ par mois et offre le service. Le cellulaire coûte environ 40$ par mois et offre le service. Mais l’accès au web coûte la même chose et n’offre PAS le service. Les fournisseurs d’accès ne peuvent compter que sur la gratuité du contenu pour maintenir leurs prix.
Globalement la gestion du ‘bandwith’ est une activité qui n’amène pas de valorisation économique. Premièrement, la bande passante est loin de valoir le prix qu’on nous la facture. Deuxièmement, pour un pays comme le Canada, démographiquement désavantagé face à son voisin et compétiteur, la valeur ajoutée est dans l’activité économique du web: les transactions électroniques, le B toB, le B to C et la création de contenus qui stimulent ces activités et prolongent la fréquentation des médias traditionnels sur le web.
Il est évident que faite d’offres de contenu, les québécois comme les canadiens vont aller voir ce qu’il y a ailleurs et de ce point de vue, le web est éminamment perméable.
Au point où nous en sommes collectivement, canadiens ou québécois, avec un immense retard en termes de contenus qui se traduit aussi par une fréquentation massive des guichets américains en termes transactionnels, il n’y a pas de solution en-dehors de la nationalisation de la bande passante.
Parce que même si Internet a toujours tarifé le contraire, ce n’est pas l’accès qui a de la valeur; c’est ce qu’on fait avec.
Amen
Avec mes excuses les plus sincères
Jean-Paul Thomin
Mais tu n’as pas à t’excuser, cher JP. L’accès à Internet est effectivement un facteur important de l’économie du document numérique. Il y a 2 ans, lorsque Rupert Murdoch avait suggéré d’installer un poste de péage pour faire payer l’accès à tous les contenus sur le web, il s’était fait répondre que les internautes payaient déjà (cher) leurs fournisseurs d’accès.
Pas si saugrenue l’idée du poste de péage; mais ce n’est pas sur le Web qu’Apple l’a installé.
Merci d’enrichir ce carnet
Josée