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Édition numérique – Cours Économie du document

Réflexion sur les enjeux de l’édition numérique en regard du cours de Jean-Michel Salaün, Économie du document (École de Bibliothéconomie et des sciences de l’information, Université de Montréal).

À considérer pour l’analyse des modèle de revenu pour l’édition numérique

La publication numérique n’est pas un bien physique.

On refuse de payer pour un quelque chose d’aussi intangible que l’accès.

L’information est, de plus, souvent perçue comme jetable (aussitôt consultée, l’information perd sa valeur).

La publication imprimée ne disparaîtra pas

La publication imprimée est un bien physique.

On achète un livre parce que c’est un objet que l’on peut conserver, collectionner, prêter.

Le contenu est indissociable du médium et n’est pas affecté par les considérations technologiques telles que l’interopérabilité.

Questions

La génération des natifs du numérique posera avec encore plus de pression, des défis pour l’édition numérique. La génération qui n’a pas connu l’avant-web et qui, contrairement aux générations précédentes, surfe sur les changements, répugne à payer pour du jetable et de l’intangible. Par exemple:

  • Une infime proportion de titres de musique téléchargés par un ado sur des sites de partage il y a 3 mois est encore écoutée.
  • Par contre, ce même ado n’a pas hésité à acheter le numéro spécial d’une revue portant sur son groupe préféré et fera probablement l’acquisition d’un billet pour le spectacle du même groupe, et de son CD si celui-ci est un objet intéressant et contien des inédits.

Les consommateurs, et plus spécifiquement,  les natifs du numérique, perçcoivent-ils l’abonnement comme un engagement qui limiterait les opportunités ?

Quelle doit être l’offre des périodiques et journaux pour que celle-ci soit perçue comme ayant une valeur ?Valeur pour une communauté d’intérêt spécifique uniquement ? La longue traîne est -elle un modèle viable pour les petits éditeurs de périodiques ?

Salon du livre de Montréal – Enjeux de l’édition numérique

Invité par la Librairie Monet (voir un site qui donne envie de lire), François Bon participera au débat sur les enjeux de l’édition numérique qui aura lieu au Salon du livre, à la Place Bonaventure, le 22 novembre.

François Bon est un observateur des changements (et des possibles) qui remodèlent l’édition, rapportés dans son blogue Le tiers livre. Il est aussi l’instigateur du site Publie.net qui promouvoit le développement de l’édition numérique (incluant la création).

Quelques enjeux:

  • Diffusion et droit d’auteur
  • Désintermédiation (auto-édition)
  • Contrôle de l’intégrité
  • Support et modèle d’affaires

Liseuses: après le Kindkle…

Depuis le Kindle (Amazon), de nouvelles liseuses apparaissent sur le marché et les fabriquants actuels améliorent les modèles actuels. L’ouverture des sytèmes (à l’encontre de laquelle vont certains modèles d’affaires) demeure un sujet chaud.

Alternatives au système fermé d’Amazon, plusieurs liseuses permettent de lire des fichiers PDF, de choisir ses fournisseurs et éditeurs, et également d’accéder aux millions de titres de Google Books.

Autre alternative: l’iPhone, le couteau suisse, de la mobilité informatique permet de se déplacer léger.

Deux publications revoient leur présence sur le Web

Nouveau site de la très corporate revue McKinsey Quarterly, de la société conseils éponyme (une de plus grosses concentrations de MBAs). Nouvelle approche, meilleure organisation du contenu.

La très sérieuse publication utilise même Facebook et Twitter pour rejoindre son public (que je croyais à tort composé de vieux croutons et de rats de bibliothèques).

En 2009, le Christian Science Monitor sera le premier quotidien national, aux États-Unis, à abandoner son édition papier pour poursuivre son évolution uniquement sur le web.

Objectifs de la stratégie dite « évolutive » du journal:

  • Producing a website that can be updated 24/7 and delivered instantaneously « better fulfills Mrs. Eddy’s original vision » for the Monitor to be daily than does a five-day-a-week paper delivered by mail with frequent delays.

  • Focusing resources on the fast-growing Web audience for news rather than on the economically troubled daily newspaper industry « increases the Monitor’s reach and impact. » The Monitor’s website currently attracts about 1.5 million visitors a month.

  • Eliminating the major production and distribution costs of a daily newspaper will allow the Monitor to « make progress toward achieving financial sustainability » while supporting its global news resources.

À suivre

Le livre numérique – Dématérialisation et désintermédiation

Du rapport, Le livre numérique, présenté par Bruno Patino (Le Monde Interactif) à la Ministre de la culture et de la communication (france), Christine Albanel, des constats très pertinents et des recommandations très sages. Mais surtout des mots clés qui ont un poids certain pour l’orientation des futurs développements.

Dématérialisation

  • En devenant numérique, le livre objet devient livre droit.
  • Déplacement de la valeur de propriété vers la valeur d’usage.

Fragmentation

  • Le livre numérique devient des produits d’exploitation: feuilleton via téléphone portable, commentaires de l’auteur, vidéo d’entrevue, documents inédits.
  • Également, pourquoi ne pas y relier les études ou thèses qui auraient été publiées sur l’auteur ou le sujet, des schémas, des index, les meilleures citations et même les meilleurs commentaires ou pastiches des lecteurs.

Désintermédiation

  • Multiplication des nouveaux modes de communication.
  • Le maillon faible de la chaîne sera (est déjà ?) la diffusion et la distribution.

Interopérabilité

  • Émergence d’une grande variété de supports (du téléphone portable à la tablette de lecture, en passant par la console de jeu).
  • Des DRM, oui, mais avec des solutions qui favorisent l’interopérabilité.

Propriété intellectuelle

  • Puisque des acteurs qui n’appartiennent pas au secteur du livre sur papier peuvent s’y inviter (certains, comme Orange, le feraient très bientôt) il faut favoriser au maximum les détenteurs de droits.
  • Préserver la relation auteur-éditeur: rester dans le cadre d’un contrat unique pour favoriser un continuum d’exploitation d’une même œuvre. L’ajout d’une clause spécifique relève des relations contractuelles entre les auteurs et les éditeurs.
  • Éviter à tout prix la mise en place de formats propriétaires, qui risquent de favoriser l’appropriation de la valeur par un opérateur technique (ex.: Amazon avec sa tablette de lecture).

Métadonnées structurées

  • Structurer les métadonnées (format commun pour les grands flux d’information comme Électre).
  • Non seulement rapprocher les bases des acteurs, mais les transformer en une base unique dont les conditions d’accès devront être repensées.
  • Si les métadonnées permettent en partie d’authentifier les œuvres numériques (comment s’assurer qu’il s’agit bien d’une œuvre de l’auteur, de la bonne version, etc.), il faudra compter sur la communauté d’intérêt pour valider et relier entre eux les différents fragments de contenu (comme Wikipédia).

Média web et contenu évolutif

Commentaire de  Steve Peterson du Bivings Group sur le traitement de l’information dans le dossier publié par le Business Week (Beyond Blogs).

Le magazine en ligne a utilisé la cybermétrie (web analytics) et les commentaires de blogues pour faire évoluer le contenu du dossier. Le premier élément devrait réjouir les évangélistes de la cybermétrie:

Using web analytics data to inspire an update to the article is brilliant for a couple of reasons.  First, updating the article will keep people who visit the site from the search engines, since they really cannot take a look at the publication date of the article and move on to other search results in hopes of finding something more current.

Second, this helps BusinessWeek assert itself as a great resource of updated information.  Of course, I doubt that the magazine updates every article, but at least we know that it pays some attention to traffic data.

Amazon malmène les éditeurs

Amazon accusé de bullying (intimidation) de part d’autre de l’Atlantique.

Éditeurs américains contraints de suivre les choix technologiques d’Amazon, ici BookSurge son service d’impression sur demande (Print-on-demand), sous peine de voir retirer certaines fonctionnalités essentielles à la vente de leurs titres sur le site d’Amazon ou plus, directement, être retiré du site.

Éditeurs britanniques contraints à des réductions substantielles de leur prix de gros sous peine de voir la commande d’achat disparaître des pages de leurs titres.

Un analyste financier, auteur/éditeur d’un ouvrage vendu sur Amazon, dénonce cette approche jugée non nécessaire en raison du positionnement dominant de l’entreprise. Il fournit même un lien vers une pétition.

Tim O’Reilly, auteur, éditeur et ayant également des ouvrages en vente sur Amazon, signale que l’entreprise menace l’écosystème qui l’a depuis toujours permis de se développer.

Participation: blog review vs. peer review

Il y a quelques semaines, un chercheur de l’Université de San Diego a progessivement soumis les chapitres de sa thèse sur les jeux vidéo, sur son blogue à la critique du public.

Résultats intéressants pour le développement des concepts collaboratifs:

  • Conversation: le trop grand nombre de participants ne favorise pas l’établissement d’une réelle conversation (interventions structurées autour de fils de conversation)
  • Participation: on retrouve 2 types de commentateurs: les experts (plusieurs des designers de jeux vidéo dont les commentaires avaient été sollicités ont participé) et les amateurs (les lecteurs du blogue).
  • Le niveau critique semble assez élevé; les commentateurs ne sont pas contentés d’approuver.
  • Identification: la plupart des commentateurs se sont identifiés.

Stratégie nouveau média

Ce commentaire très pertinent de Rob Curley pourrait s’appliquer également aux magazines:
You gotta give the company credit for investing heavily in a new-media strategy in 2008. Lots of newspapers were investing (at least a little) back in 1998, but how many are still investing now?

La plupart des sites de presse en sont toujours à une version électronique du journal ou du magazine. Peu ont réellement pris le virage web, avec toute le changement de culture que cela requiert. Peu ont une vision web de leur avenir et continuent d’investir (assez peu) dans des projets sans valeur ajoutée.

La compagnie mentionnée dans le billet de Rob est le Las Vegas Sun, un journal local qui a pris le virage web, équipe éditoriale comprise.

Rob Curley est un observateur de longue date de la mutation des médias imprimés (surtout les journaux) et de la transformation de la profession de journaliste.

Propriété intellectuelle: une définition pour chacun?

Intellectual property is a silly euphemism

Cory Doctorow, auteur anglo-canadien de fiction et blogueur (BoingBoing), a publié un article très pertinent pour une réflexion sur la propriété intellectuelle dans The Guardian. L’auteur ne remet pas question la notion de droit d’auteur, mais s’interroge sur la définition de propriété intellectuelle. Définition plutôt élastique, surtout si de gros intérêts financiers sont en jeu.

Cette réflexion est également intéressante parce qu’elle distingue l’exécution de la possession (jouer une pièce musicale / acheter un livre) et les problématiques posées par le support numérique.

À qui profite l’extension des droits d’auteur ?

Pétition de l’Electronic Frontier Foundation

L’EFF a lancé récemment une pétition, Sound Copyright, pour dénoncer l’extension des droits des auteurs-interprètes, à 95 ans. Ceci repousse donc encore plus loin l’arrivée des oeuvres dans le domaine public (autour de 50 ans, selon les pays et types d’œuvre).

Selon le Centre for Intellectual Property and Information Law, de Cambridge en Angleterre, cette extension ne génère que peu de revenus additionnels pour les auteurs-interprètes. Il nuirait, par contre grandement à la culture et à l’économie.