Archives de catégorie : Médias mutants

Après la bulle des blogues

Business Week fait un retour sur un dossier spécial, publié en 2005: Blogs will change your business. La conclusion, à cette époque (déjà lointaine): There will be no blogging bubble, so it will not bust. BW estimait trop faible le potentiel d’investissement d’affaires.

Le numéro du 2 juin 2008, Beyond Blogs rectifie: There is a blogging bubble and it will bust. But blogging will still be useful. Ce jugement semble cependant inclure dans la bulle tous les outils de communautique (ex.: réseaux sociaux, Twitter). En 2005, on ne pouvait pas prévoir l’émergence de Facebook, Wikipédia, Twitter et autres.

Vidéo d’un des auteurs, Stephen Baker, qui mentionne qu’il a utilisé ces outils pour faire son reportage.

Le web, la télévision et le cinéma

Le web, la télévision et le cinéma. Un mélange des genres qui devrait inspirer les réflexions sur l’avenir de la presse écrite.

À l’occasion de l’ouverture du Festival de Cannes, la Télévision Suisse Romande a diffusé un téléjournal bien spécial, entièrement réalisé par des cinéastes suisses. Fans de Jean-Luc Godard, vous y trouverez son style si particulier (sa voix hors champ, monocorde, le choix musical, la lenteur).

Le site de la chaîne a reçu une masse de courriels. Le public semble apprécier l’expérience (ça change du traitement habituel). Du côté des cinéastes, l’expérience semble également avoir été l’occasion d’entrer dans un tout autre mode de production.

Les échos: l’info a été reprise par des journaux européens. Ceci est passé inaperçu pour nos médias locaux. Également, les vidéos sont évidement disponibles sur YouTube.

Mention spéciale au site de la TSR: ce dossier est une bonne vitrine pour les cinéastes suisses. À quand un Téléjournal produit par Manon Briand, Philippe Falardeau, Erik Canuel et cie ?

Info trouvée sur une très bonne initiative de communauté de blogueurs des médias (Couve, Pisani, Raphaël, et al.) sur Ning.

États généraux de la presse écrite en France

Le président Sarkozy a identifié la cause des difficultés que vit l’industrie de la presse: Internet.

« J’ajoute que le problème d’Internet est considérable, parce que comment voulez-vous que les gens achètent leurs journaux en kiosque s’ils sont gratuits sur Internet ? »

La solution: améliorer la distribution.

« Il y a un gigantesque problème de distribution. Il faut aider la presse écrite à faire du portage à domicile qui créera des emplois et qui permette d’avoir le journal tôt le matin », a déclaré M. Sarkozy avant d’ajouter : « Il faut également multiplier les points de vente de journaux parce qu’aujourd’hui, dans les grandes villes, pour trouver un journal, c’est un plein travail. »

Il a donc annoncé la tenue prochaine d’états généraux de la presse écrite.

À suivre.

Le cas de la télévision publique, lui, reste en suspend puisque le président a rejeté l’augmentation des redevances pour compenser la perte des revenus publicitaires. Quelqu’un finira bien par recevoir l’addition.

Le web pour la presse: accessoire ou réel agent d’innovation?

Les revenus d’abonnement et de publicité ne s’améliorent pas pour la presse américaine et la situation n’est certainement pas différente au Canada . Avec 10% de la part des revenus totaux, les activités en ligne des journaux ne sont pas prêt d’apporter leur soutien à un revirement de situation.

Timide manifestation d’intérêt pour les contenus numériques

Même si un récent sondage d’Accenture auprès des dirigeants des plus importants groupes de média aux États-Unis rapporte une attitude plus ouverte envers la publicité en ligne. Voir données reprises par eMarketer (Media execs wram to digital content). Trop peu, trop tard ?

New York Times – Fire all the people at HQ

/…/The Sulzberger family needs help. And not from financial advisors or investors. But from a new, young and innovative generation of new media managers. /…/

Un analyste financier prédit la ruine du New York Times. Son article est repris par des blogueurs, comme Juan Antonio Giner, qui demandent qu’on remplace les membres de la direction par des professionnels ayant une expertise des nouveaux médias.

Contenu numérique: Add features and they will come

Pour les médias traditionnels, les activités en ligne sont encore marginales et bien souvent, dépendantes administrativement et financièrement du bon vouloir de dirigeants sans contact avec la réalité web. La survie ou la renaissance de ces média tient-elle, en partie, à l’innovation et au rôle accru des nouveaux médias ?

The Gazette en version locale sur le web

Préoccupés par la baisse de leurs revenus publicitaires, la réduction des abonnements et les effets de la fragmentation de l’audience et de l’attention sur le web, plusieurs journaux américains ont tenté l’expérience du local et même, de l’hyperlocal.

En réponse à l’amenuisement de leur lectorat, surtout parmi les jeunes, des journaux ont invités leurs lecteurs à collaborer au contenu local (expérience relatée dans un article de Wired).  Depuis peu, The Gazette, le quotidien anglophone de Montréal. Avec le site West Islang Gazette, le groupe de presse CanWest, qui a récemment annoncé des réductions et des réaffectations d’emplois pour ce quotidien, tente de rallier sur le web un lectorat volatile.

Les contenus d’actualité locale et l’aspect participatif (nouvelles, photos, commentaires) sauront-ils attirer et retenir de nouveaux lecteurs pour The Gazette ?

Rappelons que la propriété la plus connue de Gannett, USA Today, a annoncé à la fin de l’année dernière, la suppression de plus de 45 postes, au profit de ses activités web (usatoday.com).

Participation: blog review vs. peer review

Il y a quelques semaines, un chercheur de l’Université de San Diego a progessivement soumis les chapitres de sa thèse sur les jeux vidéo, sur son blogue à la critique du public.

Résultats intéressants pour le développement des concepts collaboratifs:

  • Conversation: le trop grand nombre de participants ne favorise pas l’établissement d’une réelle conversation (interventions structurées autour de fils de conversation)
  • Participation: on retrouve 2 types de commentateurs: les experts (plusieurs des designers de jeux vidéo dont les commentaires avaient été sollicités ont participé) et les amateurs (les lecteurs du blogue).
  • Le niveau critique semble assez élevé; les commentateurs ne sont pas contentés d’approuver.
  • Identification: la plupart des commentateurs se sont identifiés.

Stratégie nouveau média

Ce commentaire très pertinent de Rob Curley pourrait s’appliquer également aux magazines:
You gotta give the company credit for investing heavily in a new-media strategy in 2008. Lots of newspapers were investing (at least a little) back in 1998, but how many are still investing now?

La plupart des sites de presse en sont toujours à une version électronique du journal ou du magazine. Peu ont réellement pris le virage web, avec toute le changement de culture que cela requiert. Peu ont une vision web de leur avenir et continuent d’investir (assez peu) dans des projets sans valeur ajoutée.

La compagnie mentionnée dans le billet de Rob est le Las Vegas Sun, un journal local qui a pris le virage web, équipe éditoriale comprise.

Rob Curley est un observateur de longue date de la mutation des médias imprimés (surtout les journaux) et de la transformation de la profession de journaliste.

Propriété intellectuelle: une définition pour chacun?

Intellectual property is a silly euphemism

Cory Doctorow, auteur anglo-canadien de fiction et blogueur (BoingBoing), a publié un article très pertinent pour une réflexion sur la propriété intellectuelle dans The Guardian. L’auteur ne remet pas question la notion de droit d’auteur, mais s’interroge sur la définition de propriété intellectuelle. Définition plutôt élastique, surtout si de gros intérêts financiers sont en jeu.

Cette réflexion est également intéressante parce qu’elle distingue l’exécution de la possession (jouer une pièce musicale / acheter un livre) et les problématiques posées par le support numérique.

À qui profite l’extension des droits d’auteur ?

Pétition de l’Electronic Frontier Foundation

L’EFF a lancé récemment une pétition, Sound Copyright, pour dénoncer l’extension des droits des auteurs-interprètes, à 95 ans. Ceci repousse donc encore plus loin l’arrivée des oeuvres dans le domaine public (autour de 50 ans, selon les pays et types d’œuvre).

Selon le Centre for Intellectual Property and Information Law, de Cambridge en Angleterre, cette extension ne génère que peu de revenus additionnels pour les auteurs-interprètes. Il nuirait, par contre grandement à la culture et à l’économie.