Élections québécoises 2012 – Politique 2.0 : les citoyens prennent les devants

  • Les stratèges des partis politiques doivent désormais tenir compte de l’engagement très actif de certains citoyens.
  • Le partage d’information est au centre de la lutte pour la crédibilité alors que la confiance se fait rare.

Ce sont les constats qui sautent aux yeux alors que je suis la campagne électorale québécoise en décortiquant les liens et les relations des flux recueillis par Nexalogy (Élections québécoises 2012Élections québécoises 2012 – Partis politiques)

Élections Québec - Intérêts, 16-08-2012
Élections québécoises 2012 sur Twitter - Carte lexicale - Nexalogy

Nous sommes des médias

Des citoyens mettent temps et efforts (conception de pages web, recherche d’information, rédaction, animation de conversations sur les réseaux sociaux) pour se faire entendre des politiciens et rassembler leurs concitoyens autour des enjeux qui les préoccupent.

Parmi les liens les plus largement diffusés, on retrouve ceux qui pointent vers un site dont l’instigatrice est une jeune femme au pseudonyme qui fait sourire : Geneviève L’obstineuse. Il existait bien avant le début de la campagne, mais n’a que récemment attiré l’attention du Directeur général des élections et du Parti Libéral. Si les dépenses des partis politiques sont surveillées en période électorale, rien ne restreint le droit des individus à exprimer leur opinion. Voilà un facteur de perturbation avec lequel devront compter les organisations politiques. Il faut ajouter à cela le facteur d’incertitude des électeurs (électrons libres) qui ne se réclament d’aucun parti.

Si le Parti Libéral a répliqué aux affirmations du site Liberaux.net , il n’en reste pas moins que les affirmations et leurs sources qui sont diffusées (et mises à jour) demeurent populaires. La réplique de l’organisation libérale et la couverture médiatique qui a suivi ont également contribué à une plus large diffusion du site Liberaux.net et des tweets de son instigatrice.

Les Faits, un compte piloté par l’équipe des communications du Parti Libéral a rapidement trouvé une contre-partie. Parmi les comptes les plus retweetés, on retrouve fréquemment Les Vrais Faits, un autre exemple d’initiative personnelle. L’auteur du compte effectue une veille informationnelle sur les déclarations des candidats du parti Libéral et publie régulièrement des liens vers des sources d’information, assortis de commentaires.

Comment is free, but facts are sacred

Cette célèbre phrase de Charles P. Scott (rédacteur en chef du Guardian de 1872 à 1929) démontre le rôle essentiel d’une information de qualité (sources vérifiables) dans la lutte pour la crédibilité des individus et, potentiellement, l’obtention du soutien populaire. Le partage d’information qui a une valeur pour l’audience recherchée, permet d’engager des conversations. Les répliques humoristiques et personnelles ont la cote sur Twitter, mais un fait exposé de façon claire et concise, accompagné d’une source fiable et commenté trouvera facilement des relayeurs et des commentateurs.

L’information est abondante, accessible, les outils de recherche sont performants et la publication en ligne est à la portée de tous : libre à chacun de se lancer dans la campagne, en solo ou en équipe.

La politique 2.0 c’est aussi écouter

On parle de politique 2.0, de la présence (ou de l’absence) des candidats sur les réseaux sociaux. Il n’est pas encore question d’écoute, du temps que les organisations prennent pour prendre connaissance des souhaits ou critiques exprimées sur cette grande place publique qu’est Internet.

Les institutions politiques et les administrations publiques tardent à entrer dans l’espace numérique pour écouter et échanger avec leurs concitoyens et leurs administrés. Ce sont ces derniers qui prennent les devants. Verra-t-on une autre façon de faire de la politique, par exemple, en ayant des groupes d’intérêt (autre que des lobbyistes) qui proposent les éléments des programmes politiques et qui se concertent autour de projets pour, par la suite, les présenter aux partis ?

 

 

 

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