Archives par mot-clé : oeuvres numériques

Les revues et le web – Une opportunité

L’avenir des revues culturelles repose sur un échange direct et bidirectionnel entre les revues et leurs communautés d’intérêt. Le Devoir du samedi 22 novembre, publie un cahier spécial consacré au domaine de l’édition. Plusieurs articles sont consacrés aux revues culturelles et aux 30 ans de la SODEP (Société de développement des périodiques culturels québecois).

Propos très intéressants et lucides d’Yves Beauregard (président de la SODEP).

M. Beauregard s’interroge sur les défis de l’édition des périodiques culturels et sur les usages du web.

Est-ce que chacun de nos périodiques devrait avoir sa copie électronique ?

D’abord, le site d’une revue ne devrait pas être la copie du numéro de la revue. Il serait une erreur de se limiter à reproduire la revue en version électronique. Celle-ci doit profiter des avantages qu’offre le web pour rejoindre des membres de sa communauté d’intérêt que la version imprimée ne rejoint pas. Un contenu électronique peut être mis à jour et commenté. On peut également y ajouter des liens vers des sources ou des informations pertinentes. On peut y insérer des liens vers des photographies, des documents audio et vidéo, des blogues. On peut attirer les contributions des acteurs et des témoins d’évènements culturels pour le bénéfice des lecteurs.

Ensuite, chaque revue doit avoir son espace sur le web, c’est essentiel pour que chaque communauté d’intérêt ait son espace et son identité propre, mais cela n’implique pas qu’il faille mettre en place une structure et des applications complexes. Les applications de bogue (Blogger, WordPress) présentent des fonctionnalités qui permettent de développer des micro sites. Ces applications sont très faciles à utiliser, ne nécessitent pas de programmation et sont gratuites (les versions entreprises permettent de gérer plusieurs blogues/microsites à la fois et ne coûtent pas 100 $).

Par contre, ces micro sites peuvent être fédérés sur un site comme celui de la SODEP. De plus, ceci contribue au référencement du contenu des sites des revues auprés des moteurs de recherche.

Devrait-on le (patrimoine culturel de nos périodiques) numériser et le rendre accessible ?

La numérisation des archives constitue une étape plus en aval des projets de publication numérique. Établir une présence forte, bien référencée sur le web et qui attire une communauté, est l’objectif principal à atteindre. Il sera ensuite pertinent l’analyser le contenu des archives et de s’interroger sur les modalités de son exploitation.

Édition numérique – Cours Économie du document

Réflexion sur les enjeux de l’édition numérique en regard du cours de Jean-Michel Salaün, Économie du document (École de Bibliothéconomie et des sciences de l’information, Université de Montréal).

À considérer pour l’analyse des modèle de revenu pour l’édition numérique

La publication numérique n’est pas un bien physique.

On refuse de payer pour un quelque chose d’aussi intangible que l’accès.

L’information est, de plus, souvent perçue comme jetable (aussitôt consultée, l’information perd sa valeur).

La publication imprimée ne disparaîtra pas

La publication imprimée est un bien physique.

On achète un livre parce que c’est un objet que l’on peut conserver, collectionner, prêter.

Le contenu est indissociable du médium et n’est pas affecté par les considérations technologiques telles que l’interopérabilité.

Questions

La génération des natifs du numérique posera avec encore plus de pression, des défis pour l’édition numérique. La génération qui n’a pas connu l’avant-web et qui, contrairement aux générations précédentes, surfe sur les changements, répugne à payer pour du jetable et de l’intangible. Par exemple:

  • Une infime proportion de titres de musique téléchargés par un ado sur des sites de partage il y a 3 mois est encore écoutée.
  • Par contre, ce même ado n’a pas hésité à acheter le numéro spécial d’une revue portant sur son groupe préféré et fera probablement l’acquisition d’un billet pour le spectacle du même groupe, et de son CD si celui-ci est un objet intéressant et contien des inédits.

Les consommateurs, et plus spécifiquement,  les natifs du numérique, perçcoivent-ils l’abonnement comme un engagement qui limiterait les opportunités ?

Quelle doit être l’offre des périodiques et journaux pour que celle-ci soit perçue comme ayant une valeur ?Valeur pour une communauté d’intérêt spécifique uniquement ? La longue traîne est -elle un modèle viable pour les petits éditeurs de périodiques ?

Salon du livre de Montréal – Enjeux de l’édition numérique

Invité par la Librairie Monet (voir un site qui donne envie de lire), François Bon participera au débat sur les enjeux de l’édition numérique qui aura lieu au Salon du livre, à la Place Bonaventure, le 22 novembre.

François Bon est un observateur des changements (et des possibles) qui remodèlent l’édition, rapportés dans son blogue Le tiers livre. Il est aussi l’instigateur du site Publie.net qui promouvoit le développement de l’édition numérique (incluant la création).

Quelques enjeux:

  • Diffusion et droit d’auteur
  • Désintermédiation (auto-édition)
  • Contrôle de l’intégrité
  • Support et modèle d’affaires

Liseuses: après le Kindkle…

Depuis le Kindle (Amazon), de nouvelles liseuses apparaissent sur le marché et les fabriquants actuels améliorent les modèles actuels. L’ouverture des sytèmes (à l’encontre de laquelle vont certains modèles d’affaires) demeure un sujet chaud.

Alternatives au système fermé d’Amazon, plusieurs liseuses permettent de lire des fichiers PDF, de choisir ses fournisseurs et éditeurs, et également d’accéder aux millions de titres de Google Books.

Autre alternative: l’iPhone, le couteau suisse, de la mobilité informatique permet de se déplacer léger.

Le livre numérique – Dématérialisation et désintermédiation

Du rapport, Le livre numérique, présenté par Bruno Patino (Le Monde Interactif) à la Ministre de la culture et de la communication (france), Christine Albanel, des constats très pertinents et des recommandations très sages. Mais surtout des mots clés qui ont un poids certain pour l’orientation des futurs développements.

Dématérialisation

  • En devenant numérique, le livre objet devient livre droit.
  • Déplacement de la valeur de propriété vers la valeur d’usage.

Fragmentation

  • Le livre numérique devient des produits d’exploitation: feuilleton via téléphone portable, commentaires de l’auteur, vidéo d’entrevue, documents inédits.
  • Également, pourquoi ne pas y relier les études ou thèses qui auraient été publiées sur l’auteur ou le sujet, des schémas, des index, les meilleures citations et même les meilleurs commentaires ou pastiches des lecteurs.

Désintermédiation

  • Multiplication des nouveaux modes de communication.
  • Le maillon faible de la chaîne sera (est déjà ?) la diffusion et la distribution.

Interopérabilité

  • Émergence d’une grande variété de supports (du téléphone portable à la tablette de lecture, en passant par la console de jeu).
  • Des DRM, oui, mais avec des solutions qui favorisent l’interopérabilité.

Propriété intellectuelle

  • Puisque des acteurs qui n’appartiennent pas au secteur du livre sur papier peuvent s’y inviter (certains, comme Orange, le feraient très bientôt) il faut favoriser au maximum les détenteurs de droits.
  • Préserver la relation auteur-éditeur: rester dans le cadre d’un contrat unique pour favoriser un continuum d’exploitation d’une même œuvre. L’ajout d’une clause spécifique relève des relations contractuelles entre les auteurs et les éditeurs.
  • Éviter à tout prix la mise en place de formats propriétaires, qui risquent de favoriser l’appropriation de la valeur par un opérateur technique (ex.: Amazon avec sa tablette de lecture).

Métadonnées structurées

  • Structurer les métadonnées (format commun pour les grands flux d’information comme Électre).
  • Non seulement rapprocher les bases des acteurs, mais les transformer en une base unique dont les conditions d’accès devront être repensées.
  • Si les métadonnées permettent en partie d’authentifier les œuvres numériques (comment s’assurer qu’il s’agit bien d’une œuvre de l’auteur, de la bonne version, etc.), il faudra compter sur la communauté d’intérêt pour valider et relier entre eux les différents fragments de contenu (comme Wikipédia).

Propriété intellectuelle: une définition pour chacun?

Intellectual property is a silly euphemism

Cory Doctorow, auteur anglo-canadien de fiction et blogueur (BoingBoing), a publié un article très pertinent pour une réflexion sur la propriété intellectuelle dans The Guardian. L’auteur ne remet pas question la notion de droit d’auteur, mais s’interroge sur la définition de propriété intellectuelle. Définition plutôt élastique, surtout si de gros intérêts financiers sont en jeu.

Cette réflexion est également intéressante parce qu’elle distingue l’exécution de la possession (jouer une pièce musicale / acheter un livre) et les problématiques posées par le support numérique.

Création littéraire et mutation web

 

Après la remise en question de l’édition et de la distribution, la création littéraire serait-elle également le prochain terrain d’expérimentation du Net ?

Le format de l’œuvre de fiction, toujours dans la forme adoptée au 18e siècle, devrait se modifier.

Tendances lourdes :

  • La fragmentation des contenus (capacité d’attention réduite des lecteurs, contraintes des supports mobiles);
  • L’interaction et la participation des lecteurs (expérience japonaise des séries en texto auxquelles les lecteurs proposent des rebondissements);
  • Les auteurs, surtout les générations influencées par la mixité des médias et les jeux vidéos, qui cherchent à explorer de nouvelles plateformes…

À suivre…

Mort annoncée de l’album

Matérialisation de la tendance fragmentation: la mort annoncée de l’album ou la résurrection numérique des 45 tours.  Ce ne sont plus les albums (ou les galettes de plastique) qui sont classés aux palmarès, mais des titres. La vente à l’unité est plus facile que la vente d’un ensemble  dont tous les morceaux ne nous plaisent pas toujours. Pourquoi ne pas réaliser des séries  ? lance le blogueur Mark Cuban.

La série est un mode de diffusion déjà éprouvé avec les feuilletons télé, puis sur le Net. Pourquoi ne pas l’adapter à la diffusion et la commercialisation d’oeuvres musicales ?

Numérisation et modes d’édition électroniques

Publiée par la Société des gens de lettres de France, une série de compte rendus de tables rondes ayant pour thème la nouvelle dynamique de la chaîne du livre.

Menée par Pierre Assouline, écrivain et journaliste, cette discussion entre un éditeur, un auteur et un représentant du Cercle de la librairie: Les perspectives de l’édition face à la numérisation des contenus et aux modes d’édition électronique.

M. Assouline relève que les auteurs et, même les éditeurs, sont éloignés des problématiques liées au web. À débattre.

Une autre table ronde aborde les Enjeux de la librairie indépendante face aux mégapoles de diffusion en ligne.

Auto distribution et fin probable des DRM

Modèles de distribution et contrôle des artistes

Pour faire suite à un précédent billet (Nouvelles pistes pour la musique en ligne).

Où doivent se positionner les artistes dans ce nouvel environnement (et les nouveaux modèles d’affaires possibles) ? Un article de David Byrne (Talking Head), dans Wired. Parlant de son expérience passée et actuelle, l’artiste distingue six modèles de distribution. Évidement, plus un modèle accorde une part importante de contrôle à l’artiste, plus ce dernier voit sa part de revenus par unité vendue augmenter.

Les compagnies de musique ont pu réduire considérablement leurs coûts d’enregistrement, de production et de distribution grâce aux innovations technologiques dont la numérisation. Ces mêmes innovations permettent aux artistes de remettre en question certains modèles contraignants etmoins avantageux et même de s’auto distribuer.

Digital Right Management

Trois des quatre grandes compagnies de musique ont maintenant abandonné l’usage de verrous numériques pour empêcher la copie des pistes vendues. Warner Music vient de se joindre à EMI et Universal. Sony BMG se fait attendre.